Dans le schéma classique qui est, parait-il, de Winslow, on admet que les veines prennent la disposition suivante. La veine médiane de l'avant-bras se bifurque en deux branches obliques, une externe, médiane céphalique, qui va s'unir à la radiale superficielle pour former la veine céphalique une interne, médiane basilique qui se joint à la cubitale superficielle pour constituer la veine basilique. De là, comme l'a fait remarquer Gerdy, la figure d'un M, dont les deux médianes représentent les branches obliques, et l'extrémité supérieure des radiale et cubitale les branches verticales.
Cette disposition est plutôt exceptionnelle. L'M existe bien, mais est autrement constitué dans la très grande majorité des cas. Conformément à Bardeleben, Marcellin Duval, Bertelli, Theile, et conformément aussi à la disposition embryonnaire (Voy. plus loin au mot Variétés et anomalies), le type normal, régulier, est le suivant. C'est la radiale superficielle qui aboutit au milieu du pli du coude et se divise en deux branches une interne, généralement plus grosse, véritable continuation de la radiale, la veine médiane basilique ; une externe, la médiane céphalique qui n'est au début qu'une branche collatérale de la radiale. Les jambages verticaux de l'M sont représentés en dedans par l'extrémité supérieure de la cubitale, quelquefois par sa branche accessoire (cubitale postérieure), quand le tronc principal débouche dans la médiane basilique; en dehors, par la radiale accessoire ou par un canal collatéral de la radiale principale, ou simplement par une ou deux veines postérieures assez courtes qui se jettent dans la céphalique. Quand il existe une veine médiane de l'avant-bras, et hormis le cas exceptionnel où elle fournit les deux médianes du coude, elle se jette dans la radiale près de sa bifurcation, ou encore dans la veine médiane basilique.

Veine médiane basilique

Elle suit le bord interne oblique du biceps pour aller s'unir à la cubitale au-dessus de l'épitrochlée. Elle est ordinairement bien apparente, plus grosse que la médiane céphalique, et aussi plus superficielle, bien qu'elle soit contenue comme les autres dans une gaine du fascia superficialis ; mais la gouttière qu'elle occupe est moins profonde et, à ce niveau, qui correspond au pli principal de flexion, le pli interne, le pannicule adipeux fait presque complètement défaut; la veine parait être sous-dermique. Elle est accompagnée par le nerf brachial cutané interne qui passe ordinairement par moitié en dessus et en dessous de la veine; dans le quart des cas, les branches principales sont sus-jacentes au vaisseau. Il est donc très difficile d'éviter les branches nerveuses dans une saignée, et c'est pour cela qu'on a pu conseiller de sectionner la veine en long. Elle présente avec l'artère humérale un rapport important. Elle lui est presque parallèle et sus-jacente, ou du moins elle la croise à angle aigu et n'en est séparée que par l'expansion aponévrotique du biceps. Chez un sujet maigre et sur un bras en extension, ce devient assez étroit pour qu'il oblige à quelque attention dans la saignée, surtout dans la partie, moyenne du tronc veineux, et les cas de blessure de l'artère étaient nombreux au temps où la saignée était d'usage courant.

On l'a vue valvulée et non valvulée.

Veine médiane céphalique

Plus petite, plus profonde parce qu'elle est plus enveloppée de graisse, la médiane céphalique longe le bord externe du biceps et va s'unir à une branche radiale pour former la céphalique.

Elle ne paraît pas avoir de valvules. Elle est, elle aussi, en rapport avec des branches nerveuses, avec le nerf musculo-cutané; mais ce nerf passe presque toujours en dessous d'elle, au moins par ses branches principales, car assez souvent quelques filets passent en avant de la veine. Ce peu de contact avec les nerfs et l'absence d'artère rapprochée en font la veine de choix dans la saignée; cependant, chez les sujets très maigres, elle est assez rapprochée du nerf radial sous-jacent pour que celui-ci puisse être blessé avec elle (Gerdy).

A la pointe médiane de l'M aboutit une anastomose importante venue des veines profondes, la veine communicante du coude (veine perforante, veine médiane profonde). Elle vient du confluent veineux profond, où ses origines sont des plus variées; ordinairement elle nait des radiales profondes, ou de celles-ci et des cubitales, ou même d'une de ces veines et de l'humérale externe. Elle émerge de la profondeur entre le brachial antérieur et l'expansion du biceps et vient se jeter dans la bifurcation veineuse, tantôt et le plus souvent dans la radiale un peu avant sa bifurcation, tantôt dans la médiane commune quand elle existe ou dans une des deux médianes basilique ou céphalique.

Pour la voir, il faut soulever les veines superficielles qui sont comme couchées sur elle. C'est la communicante qui, dans la saignée, fait affluer le sang par l'ouverture des médianes lorsqu'on remue les doigts. Elle est toujours avalvulaire mais les valvules des veines profondes et celles des veines médianes superficielles en amont de son embouchure obligent le sang à circuler de la profondeur à la surface.

D'après Traité d'anatomie humaine P. Poirier

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