Foie

Morphogenèse

L'ébauche du foie est indiquée, chez l'embryon humain de 4 mm, par une gouttière, émanée de la face antérieure du duodénum. Cette gouttière, située au-dessous du sinus veineux, au-dessus du canal vitellin, constitue le conduit hépatique primitif ; à son extrémité caudale, se soulève l'ébauche du pancréas ventral (E. H. 5 mm).

Un peu plus tard (E. H. 6 mm 8), le conduit hépatique paraît s'être divisé en deux parties accolées : l'une crâniale, très longue, végète rapidement dans le septum transversum (bourgeon hépatique) ; l'autre, caudale, plus petite, n'est autre que le bourgeon cystique. Sur l'embryon de 7 mm 5, la paroi antérieure du duodénum s'évagine en quelque sorte ; elle constitue un pédicule large et court qui représente V ébauche du cholédoque. Ce canal recevra par l'une de ses extrémités le canal cystique et le canal hépatique (fin du 2ème mois) ; par son autre extrémité, il débouche dans le duodénum et porte deux ébauches pancréatiques ventrales, l'une crâniale, de formation récente, l'autre caudale. A la 5ème semaine, le cholédoque reçoit, près de son embouchure, le canal de Wirsung, développé sur l'un des pancréas ventraux, et, à mesure que s'allonge le cholédoque, le foie s'éloigne de l'intestin.

Le foie acquiert rapidement un volume considérable; il proémine dans le cœlome, surtout du côté droit; il descend jusqu'au canal inguinal (3ème mois), en passant au-devant du paquet intestinal qu'il cache complètement. D'abord symétrique, le foie voit sa moitié gauche s'atrophier pendant la 2ème moitié de la grossesse. A la naissance, le foie ne dépasse guère l'ombilic ; son poids relatif va diminuant sans cesse, jusqu'au jour où il atteint ses proportions définitives, où son bord inférieur répond au rebord costal droit.

Au début, le foie montre, au moins dans sa partie caudale, l'ébauche de lobes; il existe, chez l'Homme, deux lobes dorsaux, développés autour des veines vitellines, et deux lobes ventraux, développés autour des veines ombilicales (Swaen, Brachét) ; ces derniers confluent en un lobe unique quand s'atrophie la veine ombilicale droite. La disparition des lobes du foie paraît due à l'instauration d'un régime circulatoire nouveau, à l'apparition de régions néoformées (lobe de la veine cave), et à l'atrophie de certains territoires qui laissent pour résidus des vasa aberrantia.

Histogenèse

Les cordons épithéliaux émanés du bourgeon hépatique sont des cordons pleins ; ils végètent dans le mésoderme du septum transversum. Ires richement vascularisé, et ne tardent pas à se creuser (glande tubuleuse), à se rami (îor i glande tubuleuse ramifiée), à s'anastomoser en réseau (4ème semaine). De ces cordons les uns paraissent pleins : ce sont les cordons sécréteurs d'autres possèdent une large lumière (canaux excréteurs) ; ils bourgeonnent à leur tour, et contribuent de la sorte à étendre la glande hépatique. Cordons sécréteurs et canaux excréteurs alternent avec de larges capillaires veineux, issus des veines vitellines et des veines ombilicales. Plus tard, les canaux excréteurs perdent leurs anastomoses sauf au niveau du hile hépatique ; les travées sécrétrices sont formées de cellules, disposées autour d'une étroite lumière. A ce foie biliaire succède un foie vasculaire ; des îlots de Wolff apparaissent au sein des travées hépatiques, les découpent et les réduisent à l'état de trabécules grêles ; le canalicule biliaire n'est plus limité que par deux cellules ; enfin le foie se fragmente en lobules, d'ailleurs incomplètement individualisés. Cette lobulation débuterait au 4ème mois pour Toldt, à la naissance pour d'autres auteurs.

Le foie commence à sécréter vers le 3ème mois. Sa sécrétion s'accumule dans le grêle, et plus tard, dans le côlon. D'un brun noir ou d'un vert très foncé, cette sécrétion se mélange aux détritus épithéliaux de l'intestin et au liquide amniotique (chargé de débris épidermiques et de lanugo) qu'avale le fœtus. Elle forme avec eux le méconium.

Pancréas

Morphogenèse

Le pancréas se développe aux dépens d'une série de bourgeons (Phisalix) qui présentent d'étroites connexions avec les ébauches hépatiques. Chez l'embryon de 5 mm, il existe deux ébauches, l'une dorsale et supérieure, l'autre ventrale ; cette dernière est accolée au bord caudal du conduit hépatique primitif» Chez l'embryon de 7 mm 5, l'ébauche dorsale est volumineuse ; et il existe deux petites ébauches ventrales : l'une crâniale est sus-jacente au cholédoque; l'autre caudale est sous- jacente à ce canal. A la 5ème semaine, l'ébauche dorsale, très développée, est parcourue par le canal de Santorini ; des ébauches ventrales, la crâniale (ou gauche) a disparu ; la caudale persiste et son canal (canal de Wirsung) se fusionne avec le cholédoque, avant de s'ouvrir dans l'intestin. A la 6ème semaine, les ébauches se sont allongées et se sont fusionnées sur le côté droit du duodénum. Dès lors, le corps du pancréas est parcouru par un canal excréteur qui, près de la tête de l'organe, paraît se diviser en deux branches : c'est là un dispositif unique dans l'économie et qui s'explique par ce fait que le canal de Wirsung s'est uni, par son extrémité distale, à la partie moyenne du canal de Santorini.

Le pancréas se développe dans le mésoduodénum et dans le mésogastre postérieur ; son grand axe, d'abord sagittal, passe (6ème semaine) dans le plan frontal. La tête de l'organe, enclavée dans la courbure duodénale, s'enroule autour de l'origine de l'artère mésentérique supérieure. Le corps et la queue sont situés derrière l'estomac, au-devant du rein. Le pancréas mobile dans son méso, est d'abord un organe intra-abdominal ; il s'immobilise ensuite, en se fixant à la paroi abdominale postérieure.

Histogenèse

Les ébauches pancréatiques sont représentées, tout d'abord, par des cordons épithéliaux pleins, d'aspect variqueux (Laguesse). Ces cordons végètent dans un abondant mésenchyme, et se creusent pour former des tubes primitifs. En certains points, ces tubes montrent des amas de cellules troubles qui font saillie à leur surface : ce sont les îlots primitifs de Langerhans, appelés à fournir la glande endocrine. Plus tard, les tubes primitifs se couvrent do bourgeons creux (acino-tubuli) où l'on distingue des cellules principales et des centro-acineuses. Le pancréas fonctionne chez l'embryon, car il possède alors des grains de sécrétion, intérieurement, et même pendant toute la vie, on trouve des acini dont la lumière s'efface et dont le zymogène disparaît ; ces acini se transforment en îlots endocrines (îlots secondaires de Langerhans).

Des pancréas accessoires se développent fréquemment dans le cholédoque (Debeyre), dans le duodénum et même dans l'estomac.

 

 

 

 

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