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(Carotis interna s. crebralis)

Branche de bifurcation de la carotide primitive, la carotide interne (Anglais : Internal carotid artery) s'étend du bord supérieur du cartilage thyroïde à l'apophyse clinoïde antérieure, au niveau de laquelle elle se divise en quatre branches terminales : cérébrale antérieure, cérébrale moyenne, choroïdienne antérieure et communicante postérieure. Elle se distribue à la partie antérieure du cerveau, à l'œil et à ses dépendan­ces.

 

Chez l'adulte, le volume de la carotide interne est égal ou légèrement supérieur à celui de la carotide externe; chez l'enfant et surtout chez le fœtus, le volume de la carotide interne l'emporte toujours sur celui de la carotide externe. On admet généralement que les deux carotides internes sont sensiblement égales. La carotide gauche serait un peu plus volumineuse que la droite; chez les gauchers, la carotide droite serait aussi volumineuse ou même plus volumineuse, que la gauche.

La carotide interne, d'abord située en dehors de la carotide externe, se dirige en haut et un peu en dedans, croisant, par conséquent, à angle aigu la carotide externe qui a une direction inverse. Elle arrive ainsi sous la parotide, redevient verticale et monte le long du pharynx jusqu'au niveau de l'orifice inférieur du canal carotidien. Là, d'abord verticale comme le conduit lui-même, elle devient ensuite horizontale et transversale ou plus exactement oblique en avant et en dedans; elle arrive ainsi sur les parties latérales de la selle turcique et pénètre dans le sinus caverneux, dans lequel elle chemine d'arrière en avant et de bas en haut, en décrivant une double courbe en S italique dont les courbures sont d'autant plus accentuées que l'âge du sujet est plus avancé; parvenue au niveau de l'apophyse clinoïde (processus clinoideus) antérieure, elle se relève, devient verticale et perfore la dure-mère. Elle donne alors sa seule collatérale importante, l'artère ophtalmique et se divise presque aussitôt en quatre branches terminales.

 

La carotide interne décrit de nombreuses flexuosités sans parler de celles que lui impose son trajet à travers le canal carotidien et de sa double courbure en S dans le sinus caverneux, elle présente deux ou trois incurvations avant de pénétrer dans le crâne celles-ci sont parfois assez accentuées pour faire saillie du coté du pharynx.

 

Rapports de la carotide interne

Étudiée du point de vue de ses rapports, la carotide interne présente trois portions principales une portion cervicale, une portion intra-pétreuse et une portion intracrânienne.

Portion cervicale de la carotide interne

Au cou, la carotide interne chemine d'abord, comme la carotide externe, au-dessous du digastrique, dans la partie supérieure de la région carotidienne; elle s'engage ensuite sous le digastrique et les autres muscles styliens et chemine alors dans l'espace sous-parotidien postérieur. Au-dessous du digastrique, ses rapports généraux se rapprochent de ceux de la carotide externe; je ne fais que les indiquer brièvement. Presque superficielle, elle répond, en dehors au bord antérieur du sterno-cléido-mastoïdien, à l'aponévrose superficielle, au peaucier et à la peau. En dedans elle est contiguë à la paroi du pharynx. En avant, elle est en contact avec la partie initiale de la carotide externe. En arrière, elle répond aux apophyses transverses des vertèbres cervicales, doublées par le droit antérieur et le long du cou. La jugulaire interne longe sa paroi externe.

Au-dessus du digastrique et du stylo-hyoïdien, l'artère carotide interne chemine dans l'espace sous-parotidien postérieur. Cet espace est limité : en arrière, par les apophyses transverses de la colonne cervicale; en avant, par le prolongement pharyngien de la parotide et par une cloison fibreuse qui prolonge en dedans le plan des muscles styliens et comble l'espace triangulaire entre le stylo-pharyngien et la paroi latérale du pharynx; en dedans, par la paroi du pharynx; enfin, en dehors, l'espace n'a pas de limites bien nettes; il se prolonge entre le plan stylien et les apophyses transverses de la colonne cervicale, jusqu'à la face profonde du sterno-cléido-mastoïdien. En haut, l'espace sous-parotidien postérieur est surplombé par la base du crâne, percée de nombreux orifices qui livrent passage aux organes vasculaires et nerveux contenus dans cet espace; en bas, il communique largement avec la région carotidienne.

La carotide interne est en rapport plus ou moins direct avec les différentes parois de cet espace. Elle est en contact immédiat avec le prolongement pharyngien de la parotide et avec la paroi du pharynx; nous avons dit que ses flexuosités pouvaient repousser cette paroi. En revanche, les rapports de la carotide interne avec l'amygdale sont loin d'être immédiats. L'amygdale est en effet placée en regard, non pas de l'espace sous-parotidien postérieur, mais de l'espace sous-parotidien antérieur, et dans les cas moyens, 2 centimètres environ la séparent de la carotide interne.

Enfin, la carotide interne est encore en rapport avec les autres organes contenus dans l'espace sous-parotidien postérieur.

La jugulaire interne, à sa sortie du trou déchiré postérieur, est d'abord placée en arrière de la carotide interne, puis elle se porte en bas et un peu en dehors et vient s'accoler à la partie externe de l'artère. Le spinal se porte en bas et en dehors, croise la face postérieure de la jugulaire interne et ne présente point de rapports immédiats avec la carotide interne. Le pneumogastrique, au contraire, vient, dès sa sortie du crâne, se placer dans l'angle dièdre ouvert en arrière que forment en s'accolant la carotide et la jugulaire et descend ensuite parallèlement a la direction de ces vaisseaux. Le glossopharyngien, d'abord situé en arrière de la carotide, croise plus bas sa face externe, lorsqu'il change de direction pour se porter sur les parties latérales du pharynx et de la base de la langue. Le grand hypoglosse, au moment où il sort du trou condylien antérieur, est situé en arrière et en dedans de la carotide interne; il croise ensuite très obliquement la face postérieure du vaisseau, sans être en contact immédiat avec lui, et se porte en bas et en dehors pour aller contourner la carotide externe, immédiatement au-dessous de l'origine de l'occipitale.

Le ganglion cervical supérieur est situé en arrière et en dedans de la carotide interne, à la hauteur des deuxième et troisième vertèbres cervicales. Son rameau jugulaire (tronc commun des rameaux anastomotiques pour IX et X) et ses rameaux communicants pour les premières paires cervicales croisent la face postérieure de l'artère. Les rameaux pharyngiens du ganglion croisent la face interne de la carotide, le long de laquelle descend verticalement le nerf cardiaque supérieur. Enfin le rameau carotidien s'applique à l'artère et pénètre avec elle dans le canal intra-pétreux, où il se divise en plusieurs branches qui forment le plexus carotidien. Enfin, la carotide interne est encore en rapport dans l'espace sous-parotidien postérieur avec de nombreux ganglions lymphatiques.

Portion intra-pétreuse de la carotide interne

Dans sa portion intra-pétreuse, la carotide interne chemine dans le canal carotidien. Elle est séparée des parois de ce dernier par le plexus sympathique qui l'accompagne et par un plexus veineux. Dans la portion verticale du canal carotidien, elle répond, par l'intermédiaire des parois de ce conduit en avant, à la paroi postérieure de la portion osseuse de la trompe d'Eustache et du conduit du muscle du marteau qui la croisent perpendiculairement en arrière au limaçon; en dehors, à la jonction de la paroi antérieure ou tubaire de la caisse du tympan et de sa paroi interne ou labyrinthique.

Dans la portion horizontale du canal carotidien, la carotide interne est en rapport : en bas, avec la paroi inférieure de ce canal, complétée en dedans par les trousseaux fibreux qui obturent le trou déchiré antérieur; en haut, avec la paroi supérieure du canal, complétée en dedans par la dure-mère et quelquefois par une lamelle osseuse qui se détache du sphénoïde (lingula). La face antérieure de la carotide est croisée, à ce niveau, par le tronc qui résulte de la fusion du grand nerf pétreux superficiel et du grand nerf pétreux profond.

Ce tronc, après avoir reçu un filet sympathique du plexus carotidien, prend le nom de nerf vidien (latin : nervus canalis pterygoidei, anglais : nerve of pterygoid canal), s'engage sous l'artère et sort du crâne par le trou déchiré antérieur.

Portion crânienne de la carotide interne

La carotide interne est d'abord contenue dans le sinus caverneux. Dans le sinus, la carotide occupe la partie moyenne de ce conduit.

La face supérieure de la portion cranienne de la carotide interne est fixée à la paroi durale du sinus par de solides adhérences. Sa face inferieure donne attache au ligament carotidien, qui va s'insérer sur l'extrémité postérieure de la gouttière carotidienne du corps du sphénoïde et sur le feuillet profond de la cavité durale du ganglion de Gasser. La face interne de la carotide est en rapport avec la portion vasculaire du corps pituitaire, sur la face externe duquel elle creuse parfois une gouttière. Sa face externe est croisée, de haut en bas, par le moteur oculaire commun (anglais : oculomotor nerve, latin : nervus oculomotorius), le nerf trochlélaire (synonyme : nerf pathétique, anglais : trochlear nerve, latin : nervus trochlearis) le moteur oculaire externe (synonyme : nerf oculomoteur externe, nerf abducteur, nerf abducens, anglais : abducent nerve, latin : nervus abducens) et l'ophtalmique. Le moteur oculaire externe est ordinairement libre dans l'intérieur du sinus; les autres troncs nerveux (ophtalmique, moteur oculaire commun, pathétique) sont inclus dans l'épaisseur de la paroi externe du sinus

A sa sortie du sinus, l'artère croise la face externe du nerf optique et, après avoir traversé l'arachnoïde qui lui forme une gaine complète, elle se divise, au niveau de l'extrémité interne de la scissure de Sylvius (anglais : sulcus lateralis, latin : sulcus lateralis), en ses quatre branches terminales.

 

Branches collatérales de la carotide interne

Dans sa portion cervicale, la carotide interne ne donne pas, normalement, de branches collatérales; très exceptionnellement, elle peut donner une pharyngienne ou une occipitale. Dans sa portion intra-pétreuse, la carotide interne fournit quelques rameaux peu importants qui se distribuent au périoste du canal, et une artériole un peu plus volumineuse, rameau carotido lymphatique pénètre dans le canal de ce nom et se ramifie dans la muqueuse de la paroi inférieure de la caisse du tympan(anglais : tympanic cavity, latin : cavum tympani).

Dans sa portion intracrânienne la carotide interne fournit un rameau anastomotique pour l'artère vidienne, rameau qui sort du crâne avec le nerf vidien ; un rameau pour l'artère méningée moyenne, et des ramuscules très grêles pour la dure-mère, le ganglion de Gasser, et les nerfs qui cheminent dans le plexus caverneux. La seule collatérale importante est l'artère ophtalmique.

Variations de la carotide interne

La carotide interne peut être absente ou sans disparaître entièrement, cette artère peut être très petite, plus petite même que la vertébrale correspondante. Les variations de longueur tiennent, comm­e pour la carotide externe, à la bifurcation tardive ou prématurée de la carotide primitive.

 

La carotide interne peut fournir anormalement certaines branches de la carotide externe ; artères pharyngienne ascendante (synonyme : artère pharyngienne inférieure, anglais : pharyngeal ascending artery), linguale (anglais : lingual artery, latin : arteria lingualis), transverse de la face (synonyme : transversale de la face, anglais : facial transverse artery); on a également signalé d'autres branches surnuméraires, comme une artère méningée accessoire, une branche anastomotique pour l'artère basilaire, une autre pour les sinus sphénoïdaux (anglais : sphenoidal sinus). Il existe de nombreuses variétés dans la disposition et la distribution de ses branches terminales.

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