Le ligament vertébral commun postérieur est situé à la partie postérieure des corps vertébraux, en plein canal rachidien par conséquent. Comme le Ligament vertébral commun antérieur, il revêt l'aspect d'une bandelette fibreuse, étendue de l'occipital au sacrum. Large au niveau des disques interosseux, il se rétrécit au niveau des corps vertébraux : il en résulte que ses bords, au lieu d'être rectilignes, sont formés par une série de festons, concaves en dehors, dont la partie moyenne répond au corps vertébral et les dents au fibro-cartilage interosseux. Ces dents s'étendent, latéralement, jusqu'à la face interne des pédicules, où elles se fixent.

A son extrémité supérieure, le ligament vertébral commun postérieur se détache de la gouttière basilaire, immédiatement en avant du trou occipital : il est confondu, à ce niveau, d'une part avec le ligament occipito-axoïdien moyen, qui est placé en avant de lui, d'autre part avec la dure-mère, qui descend sur sa face postérieure.

Articulations des corps vertébraux, vue postérieure ; le ligament vertébral commun postérieur. 

(Les vertèbres ont été sciées au niveau de leurs pédicules et le segment postérieur de la coupe a été enlevé.)

DII douzième dorsale. – L1, première lombaire. - 1, 1', 1", pédicules des vertèbres. - 2. douzième côte. - 3, ligament vertébral commun postérieur. - 4-, faisceau profond de ce ligament. - 5, disque intervertébral.

A son extrémité inférieure, le ligament, après avoir franchi l'articulation sacro- vertébrale, arrive à la face antérieure du sacrum. Là , n'ayant plus à maintenir en présence des vertèbres qui se sont soudées entre elles, n'ayant plus aucun rôle à jouer par conséquent, il se réduit à un simple cordon médian, que l'on peut suivre ordinairement jusqu'à la première pièce coccygienne. C'est sur ce cordon, comme nous le verrons plus loin, que vient se fixer la cloison fibreuse (ligament sacro-dural de Trolard) qui unit la dure-mère à la paroi antérieure du canal sacré.

Considéré au point de vue de ses rapports, le ligament vertébral commun postérieur adhère intimement, par sa face antérieure, aux disques intervertébraux, ainsi qu'aux deux bords supérieur et inférieur des vertèbres : il reste séparé de la partie moyenne de ces dernières par des veines, ordinairement très volumineuses, qui s'échappent des corps vertébraux pour se rendre aux veines intra-rachidiennes. Sa face postérieure répond à la dure-mère, à laquelle elle est unie par de simples tractus conjonctifs.

Histologiquement, le ligament vertébral commun postérieur est constitué, comme l'antérieur, par des fibres longues et des libres courtes : des fibres longues, qui sautent plusieurs vertèbres; des fibres courtes, qui vont d'une vertèbre à la vertèbre voisine. En avant de lui, au niveau des trous vasculaires que présente la face postérieure du corps vertébral, on rencontre parfois de petites bandelettes longitudinales, qui s'étendent du bord supérieur des trous précités à leur bord inférieur. Ces bandelettes médianes, que l'on peut considérer comme des dépendances du ligament vertébral commun postérieur, séparent en deux parties, l'une droite, l'autre gauche, le paquet veineux qui s'échappe du corps vertébral. Le ligament vertébral commun postérieur nous présente une coloration jaunâtre plus ou moins accusée, indice manifeste qu'aux fibres conjonctives, qui forment la base de sa constitution anatomique, est venu se joindre un certain nombre de fibres élastiques.

Articulations unco-vertébrales de la région cervicale

A la région cervicale, les extrémités latérales des corps vertébraux, outre l'amphiarthrose ci-dessus décrite, s'unissent encore à l'aide de deux petites articulations qui, par leurs caractères morphologiques, appartiennent au genre des arthrodies. Ces articulations, déjà signalées depuis longtemps par Luschka (Die Halbgelenke desmenschl. Körpers, Berlin, 1858), ont été décrites à nouveau, en 1893, par Trolard (Journ. intern. cVAnatomie et de Physiologie, t. X, fasc. 1) sous le nom d'articulations unco-vertébrales.

Surfaces articulaires

Les arthrodies unco-vertébrales nous présentent comme surfaces articulaires : 1° du côté de la vertèbre inférieure, la face interne de l'apophyse semi-lunaire, laquelle est située, comme on le sait, à l'extrémité latérale de la face supérieure du corps vertébral (voy. Oséologie., p. 62) ; 2° du côté de la vertèbre supérieure, l'échancrure qui est creusée à l'extrémité latérale de sa face inférieure. Ces deux facettes sont revêtues, à l'état frais, d'une mince couche de cartilage diarthrodial. Pour prendre une notion exacte de la disposition et de l'étendue des articulations unco-vertébrales, il convient de pratiquer sur la colonne cervicale une coupe frontale, passant par les apophyses semi-lunaires. La cavité articulaire nous apparaît alors sous la forme d'une fente étroite, dirigée de dehors en dedans et de haut en bas. Cette cavité m'a paru toujours plus développée à la partie inférieure de la colonne cervicale qu'à sa partie supérieure : sur trois pièces que j'ai actuellement sous les yeux, elle mesure 7 millimètres de longueur entre la cinquième et la sixième cervicale, 4 millimètres seulement entre la quatrième et la cinquième ; elle est à peine ébauchée entre les vertèbres situées plus haut.

Coupe frontale de la colonne cervicale, passant un peu en avant des artères vertébrales, pour montrer les articulations unco-vertébrales.

CIV, CV, CVI, quatrième, cinquième et sixième vertèbres cervicales. - 1, 2, portion périphérique et portion centrale des disques intervertébraux. - 3, artère vertébrale. - 4, 4, articulations unco-vertébrales, ouvertes par la coupe.

Moyens d'union

Les deux facettes articulaires précitées sont maintenues en présence : 1° en dedans et en avant, par le disque intervertébral lui-même, qui se termine là en s'amincis- sant : 2° en dehors et en arrière, par un ligament seml-capsulaire, le ligametit unco-vertébral, qui s'étend du pourtour de l'échancrure au bord correspondant de l'apophyse semi-lunaire.

Synoviale

Chacune des articulations unco-vertébrales possède une petite synoviale qui lui est propre. Elle tapisse intérieurement le ligament unco-vertébral.

Signification morphologique

Les articulations que nous venons de décrire ont été considérées par Luschka comme les homologues, à la région cervicale, des articulations costo-vertébrales de la colonne dorsale. L'apophyse semi-lunaire aurait la valeur d'une tête costale, qui se serait soudée avec la vertèbre sous-jacente et aurait conservé toute son indépendance vis-à -vis de la vertèbre située au-dessus. L'articulation qui l'unit à cette dernière vertèbre ne représenterait donc qu'une moitié, la moitié supérieure, d'une articulation costo-vertébrale.

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