L'articulation scapulo-humérale est formée par deux surfaces articulaires.


Tête humérale.


La tête de l'humérus, lisse et arrondie, représente à peu près le tiers d'une sphère elle est plus étendue dans le sens transversal que dans le sens antéropostérieur sa courbure, dans le premier sens, appartient à un cercle de plus grand rayon. Supposant que le lecteur a relu et retenu les extrémités osseuses , je me contenterai de signaler ici, comme pour toutes les articulations, les modifications apportées à l'os sec par le revêtement cartilagineux et l'addition des parties fibreuses.
La tête humérale est revêtue par une couche de cartilage; ce revêtement s'arrête sur le col anatomique, il est donc comme la tête elle-même plus étendu dans le sens transversal que dans le sens antéropostérieur. On dit communément que ce cartilage d'encroûtement est plus épais au centre qu'à la périphérie cela n'est qu'exceptionnellement vrai. Sappey a bien vu que l'épaisseur du revêtement cartilagineux est uniforme (2 mm environ) sur toute la tête, et qu'il ne s'amincit qu'à la périphérie, au voisinage du col anatomique.
Au niveau de l'encoche qui surmonte la petite tubérosité de l'humérus sur l'os sec, le revêtement cartilagineux présente une échancrure plus ou moins profonde, répondant à l'insertion d'un faisceau renforcé de la capsule, que nous appellerons ligament sus-gléno-sus-huméral.


Cavité glénoïde

C'est plutôt une simple dépression qu'une cavité.. Elle garde sur l'os frais sa forme ovalaire, à grosse extrémité dirigée en bas. Son bord antéro-interne présente, vers sa partie moyenne, une échancrure, dite échancrure glénoïdienne, au-dessus de laquelle passe le bourrelet (V. plus loin). J'ai déjà dit que la cavité glénoïde, sur l'os sec, présentait dans son tiers inférieur une excavation en forme de croissant circonscrivant une éminence centrale très peu marquée, le tubercule glénoïdien. Ce tubercule n'a ni l'importance ni la signification que lui ont accordées des travaux récents.
A l'état frais, la cavité glénoïde est en effet revêtue d'un cartilage un peu plus mince au centre qu'à la périphérie on peut voir sur des coupes que l'épaisseur de ce cartilage augmente notablement dans le tiers inférieur excavé de la cavité et qu'elle est minima au niveau du tubercule glénoïdien.
Sur la cavité glénoïde revêtue de son cartilage, on voit parfois au niveau du tubercule glénoïdien une tache jaunâtre ou grisâtre. Cet aspect, dû à la minceur et à la translucidité de la couche cartilagineuse à ce niveau, reconnaît encore une autre cause. Dans ces cas, en effet, ce n'est plus du cartilage hyalin que l'on rencontre en ce point, mais du fibrocartilage. J'ai souvent constaté ce fait sur des coupes histologiques. Il est d'ailleurs facile de s'assurer, en explorant le revêtement cartilagineux avec une pointe mousse, qu'il est beaucoup moins dur au niveau de la tache centrale que dans le reste de la cavité glénoïde. Cette constatation ne manque pas d'intérêt ; elle nous aidera a rejeter ta théorie du contact polaire, à moins que l'on ne veuille admettre que le cartilage s'amincit et se transforme parfois en fibro-cartilage, là où la pression atteint son maximum cette assertion irait à l'encontre d'une des lois les mieux établies dans l'anatomie générale des articulations, a savoir que l'épaisseur du cartilage croit avec le degré de pression.


Bourrelet glénoïdien


II est impossible de n'être point frappé de la disproportion entre l'étendue de la tête articulaire et celle de la glène sur laquelle elle se meut ; la surface glénoïdienne représente à peu près le quart de la surface huméraIe. Un fibro-cartilage d'agrandissement, le bourrelet glénoïdien compense en partie cette disproportion.

Ce bourrelet a la forme d'un prisme triangulaire enroulé autour de la cavité glénoïde. Par l'une de ses faces il adhère au pourtour glénoïdien par l'autre il prolonge la surface du col de l'omoplate, et donne insertion a la capsule; la troisième face, libre, articulaire, encadre et continue la surface glénoïdienne. Le bourrelet ne présente pas toujours le même aspect, ni les mêmes rapports avec la périphérie de la glène. Dans certains cas, le bourrelet adhère complètement à toute la périphérie. Dans des cas assez rares la séparation du bourrelet et de la glène se fait sur une assez grande étendue elle peut même occuper tout le pourtour de la cavité, de telle sorte que le bourrelet détaché et flottant apparaît sous l'aspect d'un véritable ménisque; j'ai rencontré plusieurs fois cette disposition.

Le bourrelet présente d'autres particularités qu'il importe de connaître.
Dans sa partie supérieure il est le plus souvent séparé du cartilage qui tapisse la cavité glénoïde par un sillon que les auteurs disent « fin et comme tracé avec la pointe d'une aiguille », mais qui est en réalité large et profond; pour le bien voir, il suffit d'exercer une légère traction sur le tendon de la longue portion du biceps. Cette partie du bourrelet affecte d'importantes connexions avec le tendon bicipital; tantôt le tendon adhère seulement au bourrelet; le plus souvent, il parait en former une partie importante, et l'on voit un trousseau tendineux, plus ou moins fort, se recourber pour se continuer avec la par- tie antérieure ou postérieure du bourreletet.

Les faisceaux supérieur et moyen de renforcement de la capsule, le sus-gléno-sus-huméral et le sus-gléno-pré-huméral, se détachent en partie du bourrelet cette disposition que j'ai fait représenter s'observe très fréquemment.
Dans sa partie anéro-interne, le bourrelet passe la façon d'un pont sur l'échancrure glénoïdienne, et ménage ainsi une fente ostéo-fibreuse par laquelle

Cette fente est considérée comme l'homologue de celle que nous étudierons au niveau de l'échancrure ischio-pubienne de l'os coxal.

Dans sa partie inférieure, le bourrelet glénoïdien empiète plus ou moins sur la surface osseuse il dessine là un croissant d'étendue variable qui peut occuper tout le tiers inférieur de la cavité. Il est aisé de reconnaître à sa couleur plus mate et à son aspect strié cette partie de la glène envahie par le tissu fibro-cartitagineux.
Tout le segment inférieur du bourrelet adhère intimement au tendon tricipital, et forme ce que j'appellerai le coussinet élastiquee du bras. Exceptionnellement le bourrelet reste libre à ce niveau.
Structure

Le bourrelet glénoïdien est composé de fibres propres, incurvées concentriquement à la cavité, de fibres provenant du tendon bicipital, et de la longue-portion du triceps, enfin de quelques fibres venues du vaste externe. A ces éléments il faut ajouter quelques fibres élastiques, et des capsules cartilagineuses, d'autant plus nombreuses qu'on se rapproche davantage de sa face articulaire.

D'après traité d'anatomie par P. Poirier.

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