Les branches postérieures des nerfs cervicaux sont au nombre de huit; elles se détachent des troncs radiculaires, la première dans l'espace compris entre l'occipital et l'atlas, la huitième au niveau du trou de conjugaison limitépar la septième vertèbre cervicale et par la première dorsale.
Frappés de quelques caractères particuliers, par lesquels les deux premières branches se distinguent des six autres, certains auteurs (Sappey, Testut) les décrivent à part sous le nom de branches sous-occipitales. Elles possèdent, en effet, la seconde surtout, un diamètre beaucoup plus considérable que les branches antérieures issues du même tronc; de plus, leur rameau externe est exclusivement moteur, tandis que leur rameau interne fait défaut (1re branche) ou bien est purement sensitif (2mebranche). Mais, comme la troisième branche postérieure établit une transition assez bien ménagée entre la deuxième et les branches suivantes, et qu'elle participe, avec la deuxième, à l'innervation de la région occipitale, elle mérite au même titre que les deux premières une description spéciale. Nous croyons donc devoir réunir les trois premières branches cervicales sous le nom de nerfs occipitaux (Anat. Nom.); tandis que les cinq dernières, qui présentent des caractères communs, seront groupées dans un même chapitre.
Les branches postérieures cervicales se séparent des antérieures suivant une ligne qui longe le bord externe des apophyses articulaires ; toutefois les deuxpremières se différencient des autres, en ce que leur origine est située plus en dedans, sur le côtéinterne des apophyses articulaires de l'atlas et de l'axis. Aussitôt après, chacune de ces branches se porte de dehors en dedans, et s'insinue dans l'interstice cellulaire qui sépare le grand complexus du transversaire épineux; les deux premières, plus internes, affectent des rapports spéciaux sur lesquels nous insisterons plus loin. Après s'être accolées à la face externe du transversaire épineux, les branches postérieures viennent sortir de l'espace intermusculaire tout près du ligament de la nuque ; elles se recourbent un peu en dehors, et passent par des boutonnières aponévrotiques au travers des fibres tendineuses du trapèze pour donner finalement leurs rameaux cutanés au-dessus de ce muscle, à deux ou trois centimètres de la ligne médiane. Les branches plus inférieures (7° et 8°), qui rencontrent les insertions du splénius aux apophyses épineuses, les traversent de la même manière, avant de perforer l'aponévrose du trapèze.
Les trois premières branches postérieures ont un trajet ascendant, la quatrième et la cinquième sont à peu près horizontales; quant aux autres, elles ont une direction franchement descendante, s’étendent plus en dehors que les précédentes, et se distribuent à la racine du membre supérieur.
Nous éludierons d'abord en détail les trois premières branehes postérieures (nerfs occipitaux), puis nous donnerons une description résumée et un peu schématique des cinq dernières.
Première branche cervicale postérieure nerf sous-occipital
Syn.: Premier nerf occipital, Haller; nervus aschianus; nerf infra-occipital ; nerf sous-occipilal, Anat. Nom.
La première branche postérieure cervicale, sensiblement plus volumineuse que l'antérieure, a pour caractère d'être exclusivement musculaire. Comme le premier nerf cervical, dont elle se détache, suit un trajet un peu spécial, nous croyons devoir le décrire très rapidement. Ce nerf, considérécomme un neri crânien par les anciens anatomistes, sort de la cavitédurale par l'orifice de pénétration de l'artère vertébrale, et chemine dans la gouttière de l'atlas (sinus atlantis). entre ce vaisseau et la surface osseuse. Arrivéau sommet de la deuxième courbe ou courbe horizontale de l'artère vertébrale, le nerf se divise en deux branches. L'une, antérieure, qui accompagne le vaisseau artériel en restant toujours appliquésur la surface osseuse, c'est la 1re branche cervicale antérieure, et l'autre, postérieure, qui se sépare de la précédente à angle droit pour sortir entre l'occipital et l'atlas, au-dessous de l'artère, après avoir traverséavec elle et par un orifice spécial le ligament occipito-atloïdien. C'est le nerf sous-occipital. Celui-ci se dirige ensuite horizontalement en dehors vers le tubercule postérieur de l'apophyse transverse de l'atlas en passant au milieu de l'espace triangulaire limitéen dehors par le petit oblique, en dedans par le grand droit postérieur, et en bas par le grand oblique (Voy. fig. 539). Il apparaît, au sein du tissu adipeux qui remplit ce triangle, accompagnéd'une petite artériole venue de la vertébrale, et se divise presque aussitôt en un grand nombre de rameaux, très difficiles à suivre à cause de la graisse dans laquelle ils sont plongés; on les range en rameaux internes, externes, inférieurs et postérieurs.
Rameaux internes.
Les rameaux internes suivent un trajet légèrement ascendant et sont destinés aux muscles grand et petit droits. Fréquemment, ils se détachent d'un tronc unique qui décrit une anse dont la concavitéembrasse le grand droit, et qui se dirige ensuite en dedans entre ce muscle et le grand complexus pour aller innerver le petit droit (fig. 540); les filets destinés au grand droit naissent de la concavitéde l'anse. Quelquefois les filets qui innervent les muscles droits sont isolés dès l'origine, et abordent ces muscles par leur face antérieure en suivant le chemin le plus court.
Rameaux externes
Ces rameaux, au nombre d'un ou de deux, se portent en haut et en dehors vers le petit oblique. Valentin a signaléquelques filets très grêles qui, émanés d'un de ces rameaux, se rendent à l'articulation occipito-atloïdienne. Ces petits nerfs articulaires ont étéretrouvés et bien étudiés par Luschka et par Rüdinger.
Rameaux inférieurs
Des deux rameaux inférieure, l'un, superficiel, aboutit au muscle grand oblique dans lequel il forme souvent une arcade très bien décrite par Bichat et figuré par Rourgery ; l'autre, profond et plus externe, se dirign vers l'apophyse transverse de l'atlas, descend entre elle et le tendon du grand oblique pour aller s'unir à une branche ascendante du deuxième nerf occipital. L'arcade anastomotique ainsi constituée avait étédéjà observée par Haller et par Aschqui l'assimilaient à celle des deux prernières branches antérieures; elle prend part à la formation du plexus cervical postérieur de Cruveilhier. Henle considère ses rapports avec le grand oblique comme sujets à de nombreuses variations individuelles, l'anse anastomotique pouvant en effet passer en avant ou en arrière du muscle, et quelquefois même le traverser.
Branches postérieures des nerfs cervicaux. -D'après Hirschfeld.
Rameau postérieur
Un rameau postérieur unique se perd directement dans le grand complexus. Luschka l'a vu naître, dans certains cas, de l'un des rameaux internes.
Branche postériure du deuxième nerf cervical: grand nerf occipital
Syn. : Deuxième nerf occipital; nerf occipital interne, Cruveilhier; grand nerf occipital, Arnold, Anat. Nom.
La branche postérieure du deuxième nerf cervical est la plus considérable de toutes les branches postérieures; bien qu'elle innerve un certain nombre de muscles, la majeure partie de ses fibres est de nature sensitive. Le deuxième nerf cervical dont elle émane présente comme le premier un trajet un peu partiulier.Il sort du canal rachidien entre l'arc postérieur de l'atlas et la lame vertébrale de l'axis, et répond, eu dedans au bord externe du premier ligament jaune, en dehors au tissu fibreux qui renforce l'articulation atloïdo-axoïdienne; celle-ci le sépare de l'artère vertébrale, c’est à la compression de ce nerf à son orifice de sortie, qu'il faut attribuer les violentes douleurs qui, dans le mal de Pott sous-occipital, s'irradient depuis la nuque jusqu'au vertex (Luschka). Situésur la même ligne d'émergence, et même un peu plus en dedans que le premier nerf cervical, il se trouve, parmi tous les nerfs rachidiens, celui dont l'origine est la plus rapprochée de la ligne médiane. Après s'être éloignéde la colonne vertébrale, le deuxième nerf cervical vient se diviser en deux branches contre la partie moyenne du bord inférieur du grand oblique. La branche antérieure se dirige vers l'apophyse transverse de l'axis, et va contribuer à la constitution du plexus cervical, tandis que la branche postérieure, après avoir décrit une anse dont la concavitéembrasse le grand oblique, monte vers la région occipitale, en se rapprochant de plus en plus de la ligue médiane sans cependant l'atteindre. Cette branche postérieure, dont le diamètre (2, 5 mill. d'après Luschka) l'emporte de deux à quatre fois sur celui de la branche antérieure, est mixte à son origine ; mais, immédiatement après avoir croiséle grand oblique, elle donne un certain nombre de rameaux secondaires, les uns anastomotiques, les autres musculaires, et devient purement sensitive. La plupart des auteurs la désignent alors sous le nom de grand nerf occipital ; nous étudierons ultérieurement son trajet. La branche postérieure du deuxième nerf cervical et le grand nerf occipital sont accompagnés par une artériole émanée de la vertébrale, dont les branches de bifurcation vont s'anastomoser avec celles de l'occipitale au niveau des ramifications terminales du nerf ; à cette artériole, s'accolent une ou deux veinules tributaires du système de la veine jugulaire postérieure.
Nous allons examiner successivement: 1° les rameaux anastomotiques; 2° les rameaux musculaires; .3° les rameaux cutanés (grand nerf occipital).
Rameaux anastomotiques.
Ces rameaux sont au nombre de deux. L'un, ascendant, s'unit avec une petite branche venue du premier nerf occipital dont nous avons déjà indiquéle parcours; l'autre, descendant, contourne de dedans en dehors et d'arrière en avant l'articulation interapophysaire de l'axis avec la troisième vertèbre cervicale pour aller s'anastomoser avec un rameau ascendant détachéde la branche postérieure du troisième nerf cervical. Cette arcade est comprise entre les apophyses articulaires de la deuxième et de la troisième vertèbre cervicale, et le premier tendon d'insertion du grand complexus.
Rameaux musculaires
Variables comme nombre, les rameaux musculaires naissent de la branche postérieure au-dessous du grand oblique, les uns se perdent directement dans ce muscle, les autres se portent en arrière vers le grand complexus et vers le splénius. Les filets nerveux destinés à ce dernier s'unissent avec quelques fins ramuscules provenant de la troisième branche postérieure pour former entre les deux muscles un petit réseau plexiforme d'où émanent des fibres pour le splénius, pour le grand et pour le petit complexus: cette disposition est connue sous le nom de plexus cervical postérieur superficiel d'Hirschfeld. Certains auteurs, Schwalbe entre autres, qui considèrent la deuxième branche postérieure comme exclusivement seusitive, admettent que ces rameaux musculaires lui sont fournis par les anastomoses qu'elle contracte avec la première et la troisième branche cervicale.
Rameaux cutanés
Les rameaux proviennent d'un tronc unique, le grand nerf occipital, qui continue le trajet de la deuxième branche postérieure, lorsque celle-ci a donnéles rameaux anastomotiques et musculaires. Le grand nerf occipital, de forme rubanée, commence le plus souvent au niveau du bord inférieur du grand oblique; il se dirigre d'abord en haut et en dedans vers le ligament de la nuque, entre les muscles profonds de cette région et le grand complexus, jusqu'à la hauteur de l'intersection tendineuse de ce dernier dont il perfore les fibres les plus internes. Puis, s'écartant peu à peu de la ligne mdiane, il atteint, en cheminant dans l'interstice celluleux qui sépare le complexus du trapèze, l'insertion de celui-ci à la ligne courbe occipitale supérieure. Après avoir traversé, sous une arcade aponévrotique, les fibres tendineuses du trapèze, il devient sous-cutanéet affecte des rapports variables avec l'artère occipitale. Tantôt, et c'est le cas le plus fréquent, l'artère sort de la profondeur dans l'espace triangulaire limitéen dedans par le trapèze et en dehors par le splénius, n'ayant avec le grand nerf occipital que des relations éloignées; tantôt, au contraire, le nerf et l'artère (celle-ci toujours plus externe) passent sous la même arcade tendineuse. Dans les deux cas, les branches de bifurcation de l'artère viennent aussitôt s'accoler aux divisions terminales du nerf.
La connaissance du point précis où le grand nerf occipital perfore le trapèze pour devenir sous-cutané, présente une certaine importance pratique pour la section ou l'élongation de ce nerf dans les cas de névralgies rebelles, (le point se trouve, d'après Luschka, à une distance de la ligne médiane comprise entre 12 et 26 mm, sur une horizontale menée à 21 mm au-dessous de la protubérance occipitale externe. Le second repère donnépar Luschka est à peu près fixe; quant au premier il nous a paru sujet à de nombreuses variations individuelles. D'après Henle, en effet, l'émergence du nerf se ferait à 3 ou 4 centimètres de l'axe médian du corps.
Devenu superficiel, le grand nerf occipital se divise en trois liranches principales qui donnent, chacune, un assez grand nombre de rameaux secondaires. Ceux-ci s'unissent entre eux pour former un riche plexus étaléà la surface du muscle occipital et de l'aponévrose épicrânienne, et duquel se détachent les filets qui vont, jusqu'au vertex, recueillir les impressions sensitives de toute la peau qui revêt la région occipitale. Cruveilhier a suivi certains de ces filets jusqu'au niveau de la suture coronale où ils s'entremêlent avec les ramifications terminales du nerf sus-orbitaire. Sur les parties latérales du crâne, les rameaux cutanés du grand nerf occipital s'anastomosent avec ceux de la branche mastoïdienne du plexus cervical; il existe, entre ces deux nerfs, dont le volume varie en raison inverse, une sorte de suppléance dans la distribution périphérique.
Branche postérieure du troisième nerf cervical
La branche postérieure du 3e nerf rachidien se sépare de la branche antérieure au niveau de l'orifice externe du trou de conjugaison formé par l'axis et par la 3e vertèbre cervicale. Elle passe ensuite dans l'espace compris entre les apophyses transverses deces deux vertèbres, en suivant la rainure creuséeà la base de l'apophyse articulaire supérieure de la 3ecervicale,et répond alors au côtéinterne du 1ermuscle intrtransversaire postérieur. Son émergence se fait donc en dehors de celle des deux premières branches cervicales, et à une distance qui égale l'épaisseur d'une articulation inter-apophysaire. Le diamètre de la troisième branche, quoique notablement inférieur à celui de la deuxième, l'emporte cependant sur celui de la quatrième; il est à peu près le même que celui de la branche antérieure correspondante. Parvenue dans la région de la nuque, la 3e branche postérieure se dirige d'abord en arrière, puis en dedans, dans l'interstice musculaire que limite en dehors le grand complexus, et en dedans le transversaire épineux. Elle arrive ainsi jusqu'au voisinage du ligament cervical postérieur près duquel elle se divise en deux branches terminales, l'une ascendante, l'autre horizontale; elle fournit en outre,lorsqu'elle croise l'apophyse transverse de l'axis, un rameau anastomotique pour la deuxième branche postérieure. Nous étudierons successivement: 1° le rameau anastomotique; 2° le rameau ascendant; 3° le rameau horizontal.
Rameau anastomotique
C'est un petit rameau ascendant qui se détache du 3e nerf occipital dans l'espace intertransversaire. Il longe le côtéinterne du tendon d'insertion du grand complexus à l'apophyse transverse de l'axis, et s'unit, vers la base de cette vertèbre, avec le rameau descendant de la 2e branche postérieure, participant ainsi à la formation du plexus cervical postérieur.
Rameau ascendant
Ce rameau, auquelles auteurs réservent souvent le nom de troisième nerf occipital, contourne de dehors en dedans et d'avant en arrière le grand complexus, perfore les fibres les plus internes de ce muscle, et apparait directement au-dessus du bord supérieur du splénius. Prenant alors une direction ascendante, il chemine parallèlement au ligament cervical postérieur, dans l'espace celluleux qui sépare le grand complexus du trapèze; il traverse ce dernier muscle tout près de la protubérance occipitale externe. Il devient ainsi sous-cutané, et se distribue à la peau de la région voisine ou bien s'accole au rameau le plus interne du grand nerf d'Arnold avec lequel il rampe à la surface du muscle occipital. Cette union se fait parfois au-dessous du trapèze et le troisième nerf occipiltal passe avec le second sous l'arcade aponévrotique dont nous avons parléprécédemment. L'artère cervicale profonde envole sur le rameau ascendant ses dernières ramifications, dont quelques-unes vont s'anastomoser avec des branches de la vertébrale en suivant le trajet de la troisième branche postérieure; c'est là un exemple de de circulation collatérale par les artères des nerfs.
Rameau horizontal
Ce rameau naît à angle droit du précédent au niveau du bord supérieur du splénius qu'il traverse quelquefois. Presqu'aussitôl. il perfore le trapèze et donne des filets sensitifs à la peau de la région supérieure de la nuque.
Plexus cervical postérieur
Nous avons signaléles anastomoses que la seconde branche postérieure contracte avec la première et avec la troisième, en arrière des apophyses transverses de l'atlas et de l'axis. Les deux anses ainsi formées ne sont pas sans analogie avec celles qui résultent de l'union des branches antérieures pour la constitution du plexus cervical, aussi Cruveilhier a-t-il proposé de les réunir sous le nom de plexus cervical postérieur. De la convexitéde ces deux arcades anastomotiques partent de petits filets nerveux, exclusivement moteurs, qui se distribuent aux muscles voisins ; quelques-uns perforent le grand complexus pour aboutir au trapèze. Comme les anses anastomotiques sont placées en dehors des branches postérieures, et comme elles envoient des rameaux musculaires, on peut les considérer au double point de vue morphologique et fonctionnel comme représentant les rameaux externes fusionnés des trois premières branches postérieures, dont les nerfs occipitaux
Nerfs occipitaux et plexus cervical postérieur. D’parès Hirschfeld modifié.
figurent alors les rameaux internes. Il n'est pas rare de voir des filets émanés du plexus cervical postérieur se réfléchir sur le bord externe du grand complexus. et former, entre ce muscle et le splénius, un réseau anastomotique dont les rameaux vont se perdre dans les deux complexus et surtout dans le splénius. C'est ce réseau qu'Hirschfeld a proposéd'appeler plexus cervical postérieur superficiel. Cruveilhier considère les deux plexus cervicaux postérieurs comme se substituant l'un à l'autre et les désigne sous un même nom ; il est cependant des cas où les deux coexistent.
Branches postérieures des 4e, 5e, 6e, 7e ET 8enerfs cervicaux
A partir du 4e nerf cervical, le diamètre des branches postérieures devient beaucoup plus faible que celui des branches antérieures; il parait même diminuer graduellement jusqu'à la première dorsale, de telle sorte que les trois branches inférieures sont les plus grêles. Les branches postérieures se séparent du nerf rachidien correspondant à l'origine de la gouttière creusée sur la face supérieure des apophyses Iransverses cervicales. Tandis que les branches antérieures se placent dans cette gouttière, les branches postérieures font un angle presque droit avec le tronc qui leur a donnénaissance, se diripgentbrusquement en arrière et contournent dans la rainure tracée à leur base, les apopnévroses ar ticulaires supérieures de la vertèbre sur laquelle elles reposent. Elles apparaissent alors entre les tendons d'insertion aux apophyses transverses du grand complexus en dehors et du transversaire épineux en dedans, et parcourent, avec un trajet nettement descendant, d'avant en arrière et de dehors en dedans, l'interstice qui sépare ces deux muscles. C'est dans cet espace, et sur le côtéexterne du transversaire épineux, qu'elles se divisent en rameau externe et en rameau interne. Les 6e, 7e et 8e branches, avant de s'enager entre le grand complexus et le transversaire épineux, passent sous les chefs d'insertion de ce dernier muscle aux apophyses transverses cervicales. Voyons maintenant quelle est, en général, la distribution de chacun des deux rameaux d'une branche postérieure cervicale :
Rameau externe
Exclusivement moteur, le rameau externe embrasse dans une courbe à concavitédirigée en dehors le grand complexus qu'il innerve, et se distribue en filets terminaux au petit complexus, au transversaire épineux et au splénius.
Rameau interne
Ce rameau est musculo-cutané. Aussitôt après s'être séparédu précédent, il se dirige en dedans, perfore le splénius et le trapèze tout près du ligament cervical postérieur, et donne alors ses ramifications terminales qui sont caractérisées par leur trajet récurrent en dehors. Les filets moteurs naissent dans les interstices musculaires, et se rendent au transversaire épineux, au grand complexus, à l'interépineux et à l'épiépineux. Les filets sensitifs innervent les territoires cutanés postérieurs du cou. Ceux des 6e, 7eet 8e branches postérieures s'étendent vers la racine du membre supérieur jusqu'au voisinage de l'acromion, et se distribuent à la peau de la région située au-dessus de l’épine de l'omoplate. Nous avons toujours constaté, qu'au moment où le rameau interne traverse les boutonnières aponévrotiques du trapèze il fournit, en outre des filets sensitifs dont il vient d'être question, un ramuscule très grêle qui va se perdre dans les téguments qui recouvrent les apophyses épineuses. L'existence de ce petit filet cutanén'est pas signalée dans les traités classiques, et il n'est pas figurédans les atlas d'Hirschfeld et de Bourgery.