La peau s’étale sur toute la périphérie du corps. Elle en recouvre successivement toutes les saillies, coûtes les dépressions et reproduit exactement, en les arrondissant plus ou moins, toutes les formes extérieures des organes sous-jacents.

Superficie de la peau

Sa superficie devrait, ce semble, être égale à celle du corps lui-même. Elle est, en réalité, un peu plus considérable en raison des replis que forme le tégument externe dans quelques régions, notamment sur le prépuce, à la vulve, à l’entrée des fosses nasales, sur le pavillon de l’oreille. D’après les mensurations de Sappey, la superficie de la peau, chez un homme de taille et de corpulence moyennes, égale environ 15000 centimètres carrés, ainsi répartis :

  • Pour la tête 1323 cm².
  • Pour le cou 340 cm².
  • Pour le tronc 4346 cm².
  • Pour les deux membres supérieurs 3558 cm².
  • Pour les deux membres inférieurs 5516 cm².
  • Pour le scrotum, le périnée et le pénis 214 cm².
  • Pour les deux pavillons de l’oreille 62 cm².

Total 15,459 cm².

Sappey s’est servi, pour ses mensurations, d’un procédé dit géométrique : tour à tour il a considéré la tête comme une sphère, le cou, le tronc et les membres comme autant de cylindres, et il a pu, par une opération des plus simples, évaluer la surface de ces différents segments du corps ; puis, en totalisant les résultats partiels, il a obtenu la superficie totale du tégument externe. Wilmart {La Clinique, 1896), en employant deux procédés, qu’il désigne lui-même sous les noms de procédé de badigeonnage et procédé de tapissage, est arrivé, en ce qui concerne la superficie de la peau, à des chiffres un peu plus élevés que ceux obtenus par Sappey : le premier procédé lui a donné 18 700 centimètres carrés ; le second, 16 400 centimètres carrés. De son côté, Bordier, à l’aide d’un appareil spécial, qu’il désigne sous le nom d 'intégrateur des surfaces, a obtenu des chiffres qui sont assez concordants avec ceux de Wilmart : pour un sujet de l m,65, 16 717 centimètres carrés ; pour un sujet de l m,66, 17 067 centimètres carrés ; enfin, pour un sujet de l m,75, 19 450 centimètres carrés.

La peau, partout continue à elle-même, forme pour ainsi dire une membrane sans fin. Au niveau des ouvertures naturelles du corps, elle se réfléchit sur le pourtour de ces ouvertures, pour se continuer, sans ligne de démarcation bien précise, avec le tégument interne ou membranes muqueuses. Ce mode de continuité, qui s’établit ainsi entre le tégument externe et le tégument interne au niveau des orifices naturels, n’est pas exactement le même pour tous ces orifices. Il présente, au contraire, pour chacun d’eux, des dispositions plus ou moins spéciales, que nous étudierons ultérieurement à propos des paupières, de la bouche, de l'anus, de la vulve et de l'urètre.

Épaisseur

L’épaisseur de la peau varie suivant les sujets et, sur le même sujet, suivant les régions. Très mince sur certains points, les paupières et le pénis par exemple, la peau est très épaisse sur d’autres, comme la paume des mains et la plante des pieds, où son épaisseur semble s’accroître avec les frottements dont ces surfaces sont 1 objet.

En ce qui concerne les membres, la peau est plus mince sur la face interne que sur la face externe, plus mince aussi sur la surface de flexion que sur la surface d’extension.

L’épaisseur de la peau, exprimée en chiffres, oscille en général d’un demi-millimètre a 2 millimètres. Elle est de 3 millimètres à la paume des mains et à la plante des pieds ; elle peut atteindre jusqu’à 4 millimètres à la région de la nuque.

Résistance

La résistance de la peau est considérable. Il résulte d’expériences fort précises entreprises sur ce sujet par Sappey que des bandelettes de peau, qui ont 2 millimètres de largeur sur 3 millimètres d’épaisseur, peuvent supporter un poids de 2 kilogrammes. Des bandelettes d’une largeur double supportent des poids d’une valeur double. Les bandelettes de 10 à 12 millimètres de largeur ne sont pas rompues par un poids de 7 ou 8 kilogrammes ; elles peuvent même résister à des poids de 10 à 12 kilogrammes.

Au cours de ces expériences, les bandelettes, cédant à l’action des poids, s’allongent très nettement. En même temps, on le conçoit, elles perdent de leur largeur et de leur épaisseur.

La résistance de la peau est due principalement aux fibres conjonctives et aux fibres élastiques qui entrent dans la constitution du derme.

Coloration

La coloration de la peau varie suivant les âges, suivant les régions et suivant les races.

Elle varie d’abord suivant les âges : on sait qu’à la naissance la peau est généralement d’un blanc rosé. Plus tard, chez l’enfant et chez l’adolescent, elle perd peu à peu sa coloration rosée et devient blanche. Cette coloration blanchâtre persiste et s’accentue chez l’adulte. Chez le vieillard, enfin, la peau, subissant les effets de cette déchéance générale qui frappe tous nos organes, s’amincit, se ride et revêt en même temps une teinte plus foncée ou même une nuance légèrement jaunâtre.

Certaines régions du corps ont la peau plus foncée que d’autres : tels sont les organes génitaux chez l’homme et, chez la femme, l’aréole du sein, les grandes et les petites lèvres. Chacun sait que les parties qui sont ordinairement découvertes, comme les mains, le cou et la face, sont plus foncées que les parties cachées par les vêtements. Il est à remarquer encore que la coloration de la peau est généralement un peu plus claire sur la face antérieure du tronc que sur sa face postérieure : et, en ce qui concerne les membres, plus claire sur la surface de flexion que sur la surface d’extension.

Mais c’est surtout l’influence ethnique qui modifie la coloration du tégument externe. Depuis longtemps déjà, les anthropologistes, se plaçant à ce point de vue spécial, ont divise les races humaines en races blanches, races jaunes et races noires. Une pareille classification est vraiment trop sommaire, les hommes blancs, les hommes jaunes, les hommes noirs ne sont en effet que des types fondamentaux, entre lesquels se déroule une longue série de types intermédiaires. C’est ainsi que Broca a pu introduire dans son tableau chromatique de la peau jusqu’à trente-quatre nuances différentes., On pourrait les multiplier encore, car c’est par des gradations a peu près insensibles qu’on passe d’une extrémité à l’autre de l’échelle ethnique.

Quoi qu’il en soit, la coloration de la peau dans l’espèce humaine dépend de deux éléments :

  1. de la matière colorante rouge du sang ou hématine, qui circule dans les réseaux capillaires du derme et qui est vue par transparence à travers la mince couche de l’épiderme ;
  2. de la matière colorante noire ou mélanine, qui se dispose sous forme de granulations dans les cellules de la couche profonde de l’épiderme.

A l’hématine et à la mélanine, il convient d’ajouter, à l’état pathologique tout au moins, les matières colorantes de la bile, qui se produisent dans le foie et qui, résorbées par les vaisseaux, viennent communiquer à la peau une teinte jaune plus ou moins marquée (teinte ictérique, teinte subictérique).

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