On désigne sous ce nom toutes les parties, quelle que soit leur forme, qui font saillie à la surface des os. Elles se divisent en articulaires et non articulaires.
Éminences articulaires
Les éminences articulaires répondent aux articulations, comme leur nom l’indique. Elles diffèrent considérablement, comme nous le verrons plus tard (Voy. Arthrologie), suivant qu’elles appartiennent à des articulations mobiles ou à des articulations immobiles.
Éminences non articulaires
Les éminences non articulaires se distinguent, d’après leur forme, en bosses, protubérances ou tubérosités, éminences mamillaires, épines, lignes, crêtes, etc., dénominations suffisamment expressives par elles-mêmes pour ne pas avoir besoin de définition. Ces éminences sont généralement rugueuses : elles sont, pour la plupart, destinées à donner attache, soit à des ligaments, soit à des muscles.
C’est pour ainsi dire une loi, en morphologie générale, que les saillies d’insertion présentent un développement proportionnel aux organes qui viennent s’y implanter : aussi voyons-nous les éminences non articulaires plus développées chez les sujets vigoureux que chez les sujets d’une faible musculature, plus marquées chez l’homme que chez la femme, plus marquées encore chez l’ouvrier, qui demande à ses muscles un travail incessant et pénible, que chez l’homme de bureau, condamné par ses occupations à une vie sédentaire.
Quant aux dénominations qui ont été données aux éminences osseuses, elles sont tout aussi nombreuse que fantaisistes ou même bizarres (apophyses ; coracoïde, coronoïde, cunéiforme), et nous devons reconnaître avec Cruveilhier que nulle part peut-être le vice du langage anatomique n’a été poussé plus loin. Mais quelque fantaisiste qu’elle soit, nous devons subir une pareille nomenclature. Elle est consacrée par un usage plusieurs fois séculaire et survivra sans doute à toutes les tentatives que l’on pourra faire pour lui substituer des dénominations plus scientifiques.