Les différentes dents que nous venons de décrire se disposent régulièrement à la suite les unes des autres, de façon à former dans leur ensemble deux rangées paraboliques et nulle part interrompues : ce sont les arcades dentaires.

Arcades dentaires

Les arcades dentaires, comme les arcades alvéolaires, sur lesquelles elles sont implantées, se distinguent en supérieure et inférieure. Chacune d’elles nous présente une face antérieure, une face postérieure, un bord adhérent et un bord libre. — La face antérieure, convexe, répond aux lèvres et aux joues. Elle se développe suivant une courbe très régulière : aucune dent ne dépasse la rangée, et c’est là, disons-le en passant, une disposition qui est propre à l’espèce humaine. Déjà, chez les anthropoïdes, les canines se projettent en avant, accentuant la forme carrée du maxillaire et justifiant ainsi pleinement le nom de dents de coin que leur donnent certains zoologistes. — La jure postérieure, concave, est en rapport avec la langue, qui se moule exactement sur elle. — Le bord adhérent ou alvéolaire, régulièrement festonné, répond aux collets des dents, que recouvre la muqueuse gingivale. — Le bord libre, enfin, répond au bord libre de l’arcade opposée. Il est horizontal chez l’homme, toutes les dents, depuis la première jusqu’à la dernière, s’arrêtant chez lui au même niveau.

Schéma représentant les deux arcades dentaires, vues par leur face externe avec leurs rapports réciproques (côté droit).

Rapports réciproques des deux arcades, supérieure et inférieure

Si nous examinons maintenant les rapports réciproques des deux arcades dentaires, nous constatons tout d’abord que l’arcade supérieure se développe suivant un rayon plus grand que celui de l’arcade inférieure et, par conséquent, déborde celle-ci sur tout son pourtour. — A la partie antérieure des arcades, les incisives d’en haut descendent au-devant des incisives d’en bas : ces deux rangées de dents, dans la mastication, glissent mutuellement l’une sur l’autre à la manière des lames d’une paire de ciseaux. — Sur les côtés, les petites et les grosses molaires de l’une des deux arcades s’opposent à leurs homonymes de l’autre arcade, d’une façon telle que les cuspides externes des molaires inférieures viennent se loger dans la rainure qui, sur les molaires supérieures, sépare les cuspides externes des cuspides internes. Il y a une sorte d’engrènement où les saillies répondent au creux et réciproquement, comme cela s’observe entre les deux mors d’une pince.

Il convient d’ajouter que, les dents supérieures et les dents inférieures étant d’un volume inégal, les dents homonymes ne se correspondent pas exactement corps pour corps, mais que chacune d’elles, considérée isolément, prend contact avec les deux dents adjacentes de l’arcade opposée.

La correspondance entre l’arcade dentaire supérieure et l’inférieure s’établit généralement de la façon suivante. – l’incisive supérieure moyenne repose à la fois sur l’incisive inférieure moyenne et sur la moitié interne de l’incisive inférieure latérale.

 

Occlusions des deux mâchoires. Articulation normale et correcte des dents.

L’incisive supérieure latérale répond à la moitié externe de l’incisive inférieure latérale et à la moitié interne de la canine inférieure. - La canine supérieure s’enfonce à la manière d’un coin, dans l’angle dièdre que forment la moitié externe de la canine inférieure et la moitié antérieure de la première prémolaire. - La première prémolaire supérieure repose sur la moitié postérieure de la première prémolaire inférieure et sur la moitié antérieure de la seconde. - La deuxième prémolaire supérieure, a son tour, répond à la moitié postérieure de la deuxième prémolaire inférieure et au tiers antérieur de la première molaire. — La première molaire supérieure repose sur les deux tiers postérieurs de la première molaire inférieure, ainsi que sur le tiers antérieur de la deuxième. - La deuxième molaire supérieure s’oppose aux deux tiers postérieurs de la deuxième molaire inférieure et au tiers antérieur de la troisième. — Enfin, la troisième molaire ou dent de sagesse, supérieure, plus petite que la dent de sagesse inférieure, repose sur les deux tiers postérieurs de cette dernière.

Considérez la figure précédente, vous verrez que chaque arcade dentaire décrit une courbe et que les dents sont disposées de façon à se coapter harmonieusement non seulement avec les dents de la même rangée, mais encore avec celles de l’arcade opposée. L’arcade inférieure est plus petite que l’arcade supérieure. Elle s’inscrit donc dans le fer à cheval de celle-ci. Au moment de l’occlusion, les surfaces labiale et buccale dépassent ou surplombent, légèrement les faces correspondantes des dents de la mâchoire inférieure. Il est à remarquer que les forces qui commandent l’occlusion normale sont multiples. Les tubercules dentaires, grâce à leur plan d’inclinaison, exercent une influence sur la position des dents en période d’éruption. Toute malformation des tubercules ou cuspides entraînera forcément un trouble dans l’occlusion normale. On sait, d’autre part, que ce sont les dents de l’arcade inférieure qui apparaissent avant celles de l’arcade supérieure Le phénomène montre l’importance du rôle joué par l’arcade dentaire inférieure sur l’arcade supérieure, qui viendra forcément se modeler sur la précédente puisqu’elle apparaît après elle.

Il faut aussi remarquer que les pressions anormales supportées par une ou plusieurs dents retentissent sur toute la rangée et même sur tout l’ensemble de la dentition. On conçoit également que les forces musculaires, agissant sur les arcades dentaires (langue, musculatures des lèvres et des joues), puissent avoir une action importante.

Le dentiste ne doit pas ignorer ces causes s’il veut apporter une correction aux occlusions défectueuses qu’il constatera.

On peut dire que les dents sont en occlusion normale lorsque l’on constate le trajet suivant de la ligne occlusive. Cette ligne imaginaire passe par les pointes des cuspides buccaux des molaires et des prémolaires et par les bords coupants des canines et des incisives de 1 arcade inférieure ; elle continue sa route le long des sillons ménagés entre es cuspides buccaux et linguaux des molaires et des prémolaires supérieures, puis, en avant, cette ligne traverse l’arête linguale des canines et les arêtes marginales des incisives environ au tiers de leur couronne. Cette ligne décrit plus ou moins une parabole et s écarté quelque peu de la normale suivant la race, le type de l’individu (Kirk).

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