La vésicule des couches optiques ou cerveau intermédiaire, intercalée entre le cerveau antérieur, cerveau de l'hémisphère et des corps striés, et le cerveau moyen d'où dérivent les pédoncules cérébraux, ne subit d'accroissement notable que dans ses parties latérales qui forment les couches optiques; mais elle devient méconnaissable, parce qu'elle s'incorpore au grand cerveau.

Trois raisons, comme le fait remarquer Schwalbe, rendent difficile sur Ie cerveau de l'adulte la délimitation de l'ancien cerveau Intermédiaire de l'embryon :

1° l’inégalité d'accroissement des parois

2° la soudure partielle du cerveau intermédiaire avec le cerveau antérieur, avec l'hémisphère et avec le pédoncule cérébral

3° la projection du cerveau au-dessus de la couche optique.

Nous décrirons successivement les couches optiques et le troisième ventricule (C'est pour suivre l'ordre logique du développement que nous décrivons la couche optique et le troisième ventricule avant l'hémisphère cérébral ; mais les débutants devront commencer par les hémisphères ou cerveau antérieur, et n’aborder l’étude de la couche optique qu’après celle des corps striés et des ventricules latéraux).

Le cerveau intermédiaire (couches optiques et ventricule moyen) vue en coupe transversale. Une ligne rouge indique ses iimites extérieures.

Couches optiques

La couche optique ou thalamus est un ganglion volumineux situé en avant et en dehors des tubercules quadrijumeaux, en arrière et en dedans du corps strié, sur les côtés du troisième ventricule.

Couche optiques, face supérieure.

Sa forme est ovoïde, à grosse extrémité postérieure. Elle mesure en longueur, c'est-à-dire d'avant en arrière, 40 millimètres, en largeur ou transversalement 14 millimètres en avant et 18 en arrière, en hauteur ou épaisseur 18 en avant et 23 en arrière (chiffres de Krause). Les couches optiques, très rapprochées en avant où elles viennent buter contre le trigone, divergent en arrière, en faisant avec la ligne médiane antéro-postérieure un angle de 45 degrés. Cette direction est sensiblement perpendiculaire à celle du pédoncule cérébral sur lequel la couche optique est à cheval.

On leur décrit quatre faces, supérieure, inférieure, externe et interne, et deux extrémités, l'une petite, antérieure, l'autre grosse, postérieure.

Face supérieure

La face supérieure, blanc grisâtre, couleur café au lait, est horizontale; elle est constituée par une écorce médullaire, appelée stratum zonale. Triangulaire à sommet antérieur, convexe en tous sens, mais surtout dans le sens sagittal, elle donne à la couche optique sa forme caractéristique. Un sillon, sillon coroïdien, qui correspond au bord du trigone, la parcourt obliquement du trou de Monro à l'angle postérieur et externe, et marque à peu près son axe. Il la divise en deux ailes, externe et interne. L'aile externe, plus blanche, se renfle en avant, plus ou moins près de l'extrémité antérieure, en une saillie oblongue, le tubercule antérieur (corpus album subrotundum) cette aile appartient au plancher du ventricule latéral. L'aile intente est plus grande, elle occupe presque toute la partie postérieure, où elle se fond insensiblement avec la grosse extrémité; elle est recouverte par le trigone et les plexus choroïdes.

Sur la partie postérieure et interne de la face supérieure se détache un petit champ triangulaire à sommet antérieur, triangle ou trigone de l’habenula, entre la couche optique, la glande pinéale et les T. Q. antérieurs. Il est limité en dedans par une strie blanche, pédoncule de la glande pinéale ou habena,

Habenula ; en dehors par le sillon de l'habenula en arrière par un sillon transversal profond qui le sépare des T. Q. (sillon sous pinéal de quelques auteurs). L'aire du triangle est occupée par un petit renflement, mal délimité parce qu'il est complètement enveloppé de substance blanche, à peine reconnaissable chez l'homme, très prononcé chez beaucoup de mammifères, le ganglion de l’habenula. Edinger fait observer que ce ganglion existe même chez les vertèbres les plus inférieurs, que chez tous il est situé en avant de l'épiphyse (glande pinéale), que chez tous aussi il est en relation avec les ganglions interpédonculaires et, par le pédoncule habénuiaire, avec la région olfactive du cerveau.

Coupe frontale demi-schématique de la couche optique dans sa moitié postérieure. A ce niveau la coupe présente une forme quadrangulaire. D'après Skwalbe. 

Le bord externe de la face supérieure est marqué par un sillon, s. opto-strié, qui sépare la couche optique du noyau caudé ; on y remarque un cordon brunâtre qui le parcourt d'un bout à l'autre et qui comprend la lame cornée, la bandelette demi-circulaire et la veine du corps strié, toutes parties que nous décrirons avec le cerveau antérieur elles sont confondues par quelques auteurs sous le nom de strie terminale.

Le bord interne est au contraire une arête vive, sur laquelle se détache la strie blanche de l'habenula (dite encore taenia thalami, strie médullaire). Elle se dirige tout droit d'avant en arrière, du trou de Monro à la glande pinéale, qu'elle aborde en se coudant à angle droit sur elle-même. Nous venons de voir qu'à ce niveau elle laissait en dehors d'elle le triangle de l'habenula. A la jonction de la face supérieure avec sa grosse extrémité ou base, à l'angle postérieur et interne de cette face supérieure, la couche optique est échancrée (échancrure ou incisure de l'habenula), en arrière du trigone habénulaire, pour loger le tubercule quadrijumeau antérieur et son bras conjonctival.

Face inférieure.

Cette face, adhérente dans toute son étendue, est excavéc et enroulée en arc sur le pédoncule cérébral qu'elle entoure aux trois quarts et qu'elle déborde en dedans et en dehors. C'est avec l'étage supérieur ou calotte du pédoncule qu'elle est soudée. Le sillon de Monro la limite en dedans et la bandelette optique en dehors.

Face externe

La face externe est soudée partout à une partie blanche, le bras postérieur de la capsule interne près de sa jonction avec la face supérieure, elle confine au noyau caudé, dont la sépare la bandelette demi-circulaire. Elle est verticale, comme le montre la coupe qui joint ses deux bords, marqués l'un, le supérieur, par la bandelette demi-circulaire; l'autre, l'inférieur, par la bandelette optique. En arrière, la couche optique présente sur la coupe une forme quadrangulaire, et la face externe est presque perpendiculaire à la face inférieure; en avant, ces deux faces passent insensiblement l'une dans l'autre, la coupe devient triangulaire.

Face interne

Cette face n'existe que dans les deux tiers antérieurs de la couche optique dans le tiers postérieur, elle est remplacée par les tubercules quadrijumeaux et le pédoncule cérébral. Elle est verticale, à angle droit sur la face supérieure. Sa surface, de couleur grise, est légèrement bombée elle mesure 8 à 10 millimètres. Elle fait partie du troisième ventricule. Ses limites sont en haut, un liséré blanc saillant, l'habenula; en bas, une gouttière curviligne, le sillon de Monro. Dans sa moitié antérieure, elle est souvent unie à la face opposée par un pont transversal très court, très facile à rompre, la commissure grise.

La commissure grise, comm. molle, comm. moyenne, est une lamelle horizontale, d'une grande mollesse, qui unit les deux faces optiques du troisième ventricule. Elle se déchire facilement et se rétracte si complètement après sa déchirure, qu'on peut avoir de la peine à retrouver ses lambeaux. Sa forme est tantôt celle d'un cordon cylindrique, tantôt et plus souvent celle d'une lamelle quadrilatère aplatie. Son épaisseur est de 5 à 6 mm., et sa longueur, de droite à gauche, est de 1 a 2 mm., mais peut atteindre 17 mm. dans l'hydrocéphalie chronique.

La commissure fait souvent défaut, environ 20 fois sur 100, et bien plus souvent chez l'homme que chez la femme. Quelquefois elle est double, et dans ce cas les deux cordons sont ordinairement superposés.

Chez les animaux, elle est très vaste, ou pour mieux dire elle n'existe pas à l'état de commissure, les deux couches optiques étant soudées sur une grande partie de leur surface; cette soudure est d'ailleurs un phénomène secondaire. Chez l'homme l'écartement des couches optiques étire la soudure et provoque la formation d'un cordon, Elle ne renferme aucune fibre nerveuse et seulement de la névrologie (Golgi, Willer) elle ne mérite donc pas son nom. Le fait qu'elle est plus grosse sur les cerveaux petits et dégénérés, plus volumineuse, plus constante, plus fréquemment double chez la femme que chez l'homme, tend à la faire considérer comme un organe rétrogradé, en voie de disparition (Tenchini).

Valenti a cité chez l'homme plusieurs cas de soudure des couches optiques par leur face interne; il les rapporte à une dégénérescence atavique.

Extrémité antérieure ou sommet

Cette extrémité est arrondie et semble formée par l'inflexion en avant de la face supérieure elle limite en arrière le trou de Monro que le trigone ferme en avant.

Extrémité postérieure ou base. La base de la couche optique (face postérieure de quelques auteurs), libre dans toute son étendue, est un bourrelet transversal qui se continue insensiblement avec la face supérieure. Elle surplombe et recouvre le corps genouillé interne ainsi que le bras conjonctival antérieur ; à. son extrémité externe se voit le corps genouillé externe, à son extrémité interne le pulvinar ou tubercule postérieur de la couche optique. Le pulvinar (coussinet) est une saillie arrondie qui n'est bien développée que chez l'homme et chez les singes; il est moins détaché que le tubercule antérieur.

Corps genouillés

A la base se rattachent deux petites masses ganglionnaires. les corps genouillés externe et interne, qui constituent le métathalamus des embryologistes.

Le corps genouillé externe, placé a la jonction de la face externe avec la base de la couche optique, en dehors et en avant du corps genouillé interne, est une saillie blanc grisâtre en forme de cœur à sommet antérieur. Il se détache mal sur la couche optique dans laquelle il est plus ou moins enfoncé. Son existence est constante chez les vertébrés (Edinger). Une bandelette blanche, appelée bras conjonctival antérieur, le relie au tubercule q. antérieur : elle est dirigée transversalement de dedans en dehors, et, après avoir quitté le tubercule quadrijumeau, passe en tre le corps genouillé interne et le pulvinar, dans lequel elle semble quelquefois se perdre. Ce ganglion reçoit la racine externe de la bandelette optique.

Le corps genouillé interne est situé en arrière du précèdent et plus près de la ligne médiane. Il est aussi plus gris, plus petit et plus saillant. De forme ovale, il mesure dans son grand D. qui est transversal, 8 millimètres, et 4 en D. vertical. Un sillon net le sépare du pédoncule cérébral. A son extrémité interne aboutit le bras conjonctival postérieur. Ce bras, bien distinct du bras antérieur, part du tubercule quad. postérieur, se dirige en dehors et un peu en avant, et, arrivé sous le pulvinar, atteint le corps genouillé dans lequel il se perd en se rétrécissant; il est quelquefois bifide. A l'extrémité externe se rend un ruban médullaire qui est la racine interne de la bandelette optique. Entre les extrémités externes des deux corps genouiltes, Rauber a décrit un cordon, plus facile à voir chez le nouveau-né, qu'il appelle l'anse intergéniculaire.

Base ou face postérieure de la couche optique. Le pulvinar et les corps genouillés.

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