Ces muscles sont disposés en demi-cercle autour de l'oreille, et s'insèrent sur la face interne de la conque ou sur les branches voisines de l'hélix et de l'anthélix.

Prenant leur point fixe sur les os ou sur l'aponévrose épicrânienne, ils tirent sur le pavillon dans le sens des rayons que représentent leurs fibres. L'auriculaire antérieur avec le temporal superficiel qui le prolonge est protracteur, il tire l'oreille en avant et un peu en haut; l'auriculaire supérieur est un élévateur direct; l'auriculaire postérieur, un rétracteur qui déplace le pavillon horizontalement en arrière. Tous sont dilatateurs de l'orifice externe du conduit auditif, en même temps qu'ils amènent l'oreille de leur côté ; il n'y a pas de constricteur. Cette action est d'ailleurs purement théorique. Tandis que beaucoup d'animaux peuvent dilater et resserrer l'orifice de l'oreille, et surtout diriger celle-ci à la recherche des sons, au point que le chat n'a pas moins de vingt-cinq muscles actifs, l'homme a perdu la faculté de dilatation et d'orientation exécutées par le seul jeu de ses muscles auriculaires. L'oreille est complètement immobile, même chez les anthropoïdes, qui ont pourtant en général une musculature plus développée que la notre. Il ne semble pas qu'il existe dans ces muscles de contraction réflexe ; dresser l'oreille est purement métaphorique. Quelques personnes peuvent volontairement contracter l'auriculaire postérieur on le supérieur; on voit alors se produire un déplacement brusque, très limité et sans effet utile. Le Double, dans ses Variations du système musculaire, en a rapporté quelques exemples historiques. L'auriculaire antérieur échappe, dit-on, complètement à la volonté ; c'est d'ailleurs celui qui semble être le plus souvent en rétrogradation. Il manque plus souvent que les autres, même chez les anthropoïdes. D'après Sung, l'excitation artificielle d'un des muscles auriculaires provoquerait la contraction simultanée de tous les autres.

d'après traité d'anatomie humaine par P. Poirier.