Le Muscle court supinateur (M. supinator) est court, épais, large, losangique, incurvé sur lui-même en forme de cylindre creux autour du tiers supérieur du radius.

Le Muscle court supinateur naît :

  • 1° de la partie inférieure de l'épicondyle par un trousseau tendineux sous-jacent aux tendons d'origine des radiaux et de l'extenseur commun avec lesquels il est intimement confondu. Par sa face profonde, ce trousseau adhère intimement au ligament latéral externe de l'articulation du coude, si bien que les fibres du supinateur paraissent naître de ce ligament même; il faut une dissection attentive pour remonter ce faisceau jusqu'à son origine épicondylienne; ce trousseau épicondylo-ligamenteux s'épanouit en éventail, suivant en avant et en arrière les faisceaux antérieur et moyen de l'appareil ligamenteux externe ;
  • 2° du cubitus, par une couche aponévrotique superficielle, et un très gros faisceau de fibres charnues qui s'implantent, celles-ci sur l'excavation sous-sigmoïdale, celles-là sur la crête très saillante qui limite en arrière l'excavation.

 

De cette origine, dont la longueur totale et de 7 à 8 cm et dont la largeur dépasse 2 cm, au niveau de l'excavation sigmoïdale, les fibres musculaires descendent, contournant spiralement de haut en bas et de dehors en dedans le tiers supérieur du radius. Les fibres superficielles, en partie aponévrotiques, sont de beaucoup les plus longues; les fibres charnues, nées de l'excavation sous-sigmoïdale, sont très courtes ; cette diminution de longueur se fait, comme toujours, progressivement. La direction de ces fibres est aussi bien différente : les fibres supérieures contournent la moitié antérieure de la cupule radiale, eu suivant le faisceau antérieur du ligament latéral, et s'arrêtent sur la face antérieure du radius au-dessus de la grosse tubérosité ; les suivantes, d'autant plus rapprochées de la verticale qu'elles sont plus inférieures, gagnent le contour externe de la tubérosité radiale et la ligne oblique du radius qui, partant de la tubérosité, limite sur la face antérieure les insertions du fléchisseur superficiel, jusqu'à l'insertion du rond pronateur. - Les libres profondes, nées de l'excavation sous-sigmoïdale. sont plus courtes; les supérieures vont transversalement s'insérer à la face externe et à la face postérieure du radius au niveau de la grosse tubérosité dont elles encadrent le pourtour postérieur; les autres descendent plus obliquement vers les faces externe et postérieure de l'os, où elles se terminent en pointe au niveau de l'extrémité supérieure de l'insertion du rond pronateur. - On voit, en somme, que l'insertion du supinateur occupe tout le pourtour du radius, à l'exception de la tubérosité bicipitale.

Le supinateur est divisé par le passage de la branche profonde du nerf radial en deux faisceaux : l'un, superficiel, en partie aponévrotique et l'autre, profond, exclusivement charnu. L'insertion radiale de ces deux faisceaux est séparée par une bande osseuse, vierge de toute insertion.

Rapports

Les rapports de ce muscle valent d'être mis en relief. La face externe, recouverte par l'étalement de la large aponévrose d'insertion, répond au deuxième radial, à l'extenseur commun, à l'extenseur propre du cinquième, au cubital postérieur. Nous avons dit l'adhérence très intime qui unit le tendon commun d'origine de ces muscles à l'aponévrose d'insertion du court supinateur. (l'est entre le tendon d'origine de ces muscle et le court supinateur que se trouve une bourse séreuse créée par le frottement des deux couches tendineuses (A). - La face profonde du supinateur entoure le tiers supérieur du radius : elle répond d'abord à la cupule radiale, au cul-de-sac annulaire péri-radial de la synoviale du coude, à l'orifice supérieur du ligament interosseux, par lequel s'engagent les vaisseaux et nerfs interosseux postérieurs. - Ce losange musculaire a deux bords antérieurs convergeant obliquement vers la grosse tubérosité : le bord antérieur et supérieur répond an condyle humerai et à la capsule fibreuse qui le recouvre, au brachial antérieur et au tendon du biceps. Ce n'est pas sous ce bord que s'engage la branche profonde du nerf radial, mais plus bas que ce bord, entre les deux couches du muscle; - le bord antérieur et inférieur suit sur la ligne oblique du radins l'insertion du fléchisseur commun ; il est longé parle rond pronateur, et croisé parles vaisseaux radiaux. - Des deux bords postérieurs, le supérieur suit le faisceau moyen de l'appareil ligamenteux externe du coude, et plus bas, la crête osseuse qui le sépare de l'anconé ; l'inférieur répond aux origines du long abducteur du pouce ; l'artère interosseuse postérieure émerge entre les deux muscles.

Action

La contraction du court supinateur produit énergiquement la supination : c'est, avec le muscle biceps, l'agent principal de ce mouvement de l'avant-bras, dans lequel, comme nous l'avons vu, le long supinateur ne joue aucun rôle. L'existence de deux supinateurs, l'un exclusivement supinateur, l'autre, à la fois fléchisseur et supinateur, prête aux mêmes remarques que l'existence des deux pronateurs (Voy. Muscle carré pronateur).

Innervation

Petit filet de la branche postérieure du nerf radial.

Variations et anomalies

Il se dédouble parfois, et le dédoublement est en rapport avec le passage de la branche profonde du nerf radial (Chudzinski). - Il peut être renforcé par des faisceaux accessoires d'origine fort variable. On rencontre parfois dans son tendon d'origine un petit os sésamoïde (Macalister). - 162 fois sur 200, Gruber a rencontré un faisceau distinct qu'il appelle faisceau faisceau tenseur postérieur du ligament annulaire ; 18 fois sur 100 sujets, le même anatomiste a constaté une petite languette charnue qu'il considère comme « le tenseur antérieur du ligament annulaire». - Je ne saurais partager les opinions de Gruber sur le rôle de ces faisceaux tenseurs d'un ligament qui n'existe pas. - Il s'unit parfois avec le long abducteur du pouce ou même avec la masse de l'extenseur commun des doigts (Chudzinski). - Il peut manquer totalement. A– Certains auteurs décrivent cette séreuse avec les radiaux, d'autres avec l'extenseur commun; le vrai est qu'elle appartient au tendon commun: je l'ai vue parfois (Th. Austric, 1890) subdivisée en deux ou trois séreuses plus petites : je n'ai jamais observé la communication avec la synoviale articulaire du coude.

D'après traité d'anatomie par P. Poirier.

 

 

 

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