On a observé différentes variations dans les insertions et les trajets des muscles du groupe péronier.

Variétés de Long péronier latéral

Le long péronier peut s'anastomoser avec le court (Macalister), se fusionner avec lui (Ringhoffer). Le muscle péronier latéral observé par Ringhoffer naissait du condyle externe du fémur, pour se fixer sur la face externe du calcanéum et sur l'aponévrose plantaire. - Le long péronier envoie fréquemment des expansions tendineuses aux deuxième et troisième orteils, plus rarement aux quatrième et cinquième. Il envoie une expansion au premier cunéiforme (Walter); Picou a rencontré cette expansion 51 fois sur 54 cas. Macalister a vu un faisceau aberrant se détacher du corps charnu de ce muscle pour s'arrêter sur le ligament latéral externe de l'articulation tibio-tarsienne. D'après Budge, un faisceau semblable se fixe sur la malléole externe. Nous verrons plus loin la signification de ce faisceau. On a signalé comme très rare une expansion fibreuse émanée du tendon du long péronier à son entrée dans la gouttière du cuboïde. Sur cette expansion venaient s'insérer les deux chefs du court fléchisseur (Wood, Picou et Delanglade). L'union du tendon du long péronier avec celui du jambier postérieur, signalée par Meckel, n'a été rencontrée que 12 fois sur 54 cas.

Variétés de Court péronier latéral

Son tendon se divise assez souvent, son corps charnu plus rarement. La languette tendineuse surnuméraire va se fixer soit sur la deuxième ou la troisième phalange du cinquième orteil, soit sur le tendon correspondant de l'extenseur commun, soit encore sur le cuboïde. L'expansion envoyée au quatrième métatarsien est très fréquente, sinon constante. Par contre, celle de Wood a vu donner naissance à un faisceau de l'abducteur transverse est très rare.

Le Péronier antérieur varie beaucoup

On l'a vu plus développé à lui seul que l'extenseur commun. Plus souvent encore (10 fois sur 102 sujets), il peut manquer. Tous les états intermédiaires sont susceptibles de se rencontrer-. L'absence est un retour à la dis- position constante chez les singes. Rarement son corps charnu se divise; plus souvent son tendon se bifurque, parfois même se trifurque. Il peut alors s'insérer sur les métacarpiens cinquième, quatrième, troisième et dans les espaces interosseux correspondants (Souligoux) : tantôt les différents faisceaux tendineux sont de volumes égaux, tantôt l'un prédomine, l'autre disparaît.

Péroniers accessoires.

Ces muscles, décrits sous les noms les plus divers, par les auteurs qui les ont successivement signalés, ne seraient, que des formes plus ou moins incomplètes d'un même muscle, normal chez les singes et chez un certain nombre de mammifères : le péronier du cinquième orteil. Ce muscle qui, d'après les statistiques de Wood et de Pozzi, ne se rencontrerait chez le Caucasien qu'une fois sur six ou sept sujets, serait beaucoup plus fréquent dans les races de couleur suivant Chudzinski, qui l'a rencontré sur presque la moitié des sujets d'origine Africaine disséqués par lui. Le muscle, distinct du court péronier latéral, se détache du quart inférieur du péroné et se jette sur un tendon qui s'insère sur le cinquième orteil (Macalister). - Son corps charnu s'est fusionné avec celui du court péronier. Le tendon d'insertion peut s'arrêter en chemin, s'insérant alors en un point quelconque du cinquième métatarsien, sur le cuboïde (P. accessoire de Henle), sur le tendon du long péronier latéral; sur le calcanéum (P. quartus d'Otto, - P. sextus de Macalister); sur la malléole externe (Budge), sur le ligament latéral externe de la ti bio-tarsienne (Macalister).

D'après traité d'anatomie humaine par P. Poirier.