Le muscle cubital postérieur (M. extensor carpi ulnaris) va de l'épicondyle au cinquième métacarpien par la tête cubitale, traversant en diagonale la lace postérieure de l'avant-bras.

Il naît : 1° de la partie postéro-inférieure de l'épicondyle par un trousseau aponévrotique sous-jacent au tendon d'origine des extenseurs: 2° des trois quarts supérieurs de la crête du cubitus. Le trousseau épicondylien, d'abord très uni à la capsule fibreuse du coude, descend jusqu'au milieu de l'avant-bras, entre le corps charnu du muscle et la face postérieure du cubitus. C'est de ce trousseau épicondylien et c'est de cette aponévrose que naissent la plupart des fibres charnues. D'autres naissent encore de l'aponévrose antibrachiale qui forme avec l'aponévrose d'origine une gaine aponévrotique, de la face interne de laquelle naissent les fibres charnues du muscle. En dehors, cette gaine adhère étroitement au court supinateur et à l'extenseur propre du petit doigt. En dedans, elle se continue avec l'aponévrose antibrachiale recouvrant l'anconé.

Ainsi constitué, le corps charnu du cubital postérieur descend dans une loge ostéo-aponévrotique, prismatique, formée par la face postérieure du cubitus, l'aponévrose antibrachiale allant s'attachera la crête cubitale et un feuillet aponévrotique recouvrant les origines cubitales des muscles du pouce. - Le muscle est assez serré dans cette loge à parois résistantes; parfois quelques fibres charnues naissent des parois de la loge jusqu'au tiers inférieur du bras, soit de la cloison fibreuse qui sépare le cubital des muscles extenseurs du pouce, soit, mais plus rarement, du cubitus môme.

Le tendon, qui commence haut dans l'épaisseur du muscle, apparaît vers le tiers moyen ; il reçoit des fibres charnues par ses deux bords jusqu'au-dessus de la petite tête du cubitus, pénètre dans le canal ostéo-fibreux que forme le ligament carpien avec la gouttière cubitale, et descend ainsi jusqu'à l'extrémité supérieure du cinquième métacarpien sur le tubercule postéro-interne duquel il s'insère. La longue gaine séreuse de ce tendon sera décrite plus loin.

Action

Le cubital postérieur est extenseur et adducteur de la main. C'est le seul adducteur, d'après Duchenne. le cubital antérieur ne remplissant en en rien ce rôle que lui attribuent les classiques. Lorsqu'il se contracte en même temps que le premier radial externe qui est extenseur abducteur, il produit l'extension directe. - Comme les deux radiaux, avec lesquels il partage le rôle d'extenseur de la main, le cubital postérieur se contracte synergiquement, avec les muscles fléchisseurs des doigts et, annihilant leur action sur la main, favorise leur action sur les doigts.

Innervation

Il reçoit, à des hauteurs différentes, trois filets du rameau profond du radial ; ces filets passent sous les arcades fibreuses du court supinateur.

Variations et anomalies

1° Ce muscle, très fixe reçoit parfois un faisceau du triceps (Macalister) ; parfois encore, il se fusionne avec l'anconé.

2° Plus souvent, il se dédouble, ce qui n'est pas pour surprendre, étant donné qu'il est l'homologue du groupe péronier du membre pelvien. C'est ainsi que Gruber a vu un cubital postérieur double se fixer inférieurement sur les quatrième et cinquième métacarpiens, que Curnow en a vu un autre dont les deux tendons se llxaient sur le cinquième métacarpien, dispositions qu'Humphry et Meckel ont retrouvées normales chez certains animaux.

3° Parfois encore, comme l'un de ses homologues du membre pelvien, le court péronier latéral qui envoie sur la première phalange du gros orteil un prolongement, le cubital post. envoie aussi un prolongement (Wood, Meckel, Henle) qui se confond avec le tendon extenseur du cinquième ou plus souvent se fixe sur l'extrémité postérieure de la première phalange.

D'après Traité d'Anatomie par P. Poirier.

 

 

 

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