Formé par la fusion des aponévroses terminales des jumeaux et du soléaire, le tendon d'Achille se rétrécit et s'épaissit peu à peu. Il atteint son minimum de largeur un peu au-dessus de la face postérieure du calcanéum; puis il s'étale de nouveau pour aller s'insérer sur la moitié inférieure de cette face. Il est séparé de la partie supérieure de cette dernière i)ar une large bourse séreuse.

Cette bourse affecte sur une coupe la forme d'un prisme triangulaire dont la face antérieure est formée par la surface osseuse revêtue par une couche de fibro-cartilage. La paroi postérieure est formée par le tendon revêtu d'une couche analogue, épaisse de 1 millimètre environ. La paroi supérieure, formée par une mince toile celluleuse, présente constamment une grosse frange graisseuse qui fait saillie dans l'intérieur de la séreuse et divise sa partie supérieure en deux compartiments. J'ai étudié (page 81) les raisons d'être de cette séreuse et de sa frange graisseuse.

Au tendon d'Achille est annexé un autre organe séreux, dont l'existence est à peu près constante : c'est une bourse séreuse qui se développe sur la face postérieure du tendon, entre le tendon et l'aponévrose. Quoique bien limité elle n'est autre chose qu'une cellule agrandie de ce tissu celluleux lâche dans lequel se meurt le tendon d'Achille. Son existence est intéressante, parce qu'elle; permet d'expliquer le siège élevé de la douleur dans certains cas de synovites localisés à tort dans la bourse séreuse rétrocalcanéenne. Je possède deux observations, qui ne laissent aucun doute sur le siège de l'inflammation dans la bourse séreuse, sus-calcanéenne, que je viens de décrire. De Bovis (Soc.Anat., 1898, p. 745) a décrit encore 2 ou 3 petites bourses séreuses sous-jacentes à celle-ci et répondant comme elle à la face postérieure du tendon.

D'après traité d'Anatomie par P. Poirier.