Le plus superficiel des muscles de la région postérieure du tronc, le trapèze (anglais : the trapezius muscle ; latin : trapezius), est un muscle large et triangulaire, occupant en hauteur l'espace compris entre l'occipital et la partie inférieure de la colonne dorsale.­ ­
Il doit vraisemblablement son nom à sa forme aplatie, qui l'a fait comparer à une table, τραπέζι. C'est le cucularis de Spiegel (cucullaire de l'anatomie com­parée),  ainsi appelé du mot latin cucullus, qui signifie capuchon les deux trapèzes réunis se dans la région du dos a la manière d'un capuchon de moine rabattu en arrière.

Insertions

 

Le trapèze prend naissance, en dedans (insertion interne), sur la partie postérieure de la tête et sur la moitié supérieure de la colonne vertébrale. De cette longue ligne d'insertion, tous ses faisceaux convergent en dehors et viennent se fixer (insertion externe) sur les deux os de la ceinture thoracique.

 

Insertion interne

 

Les insertions internes se font : sur le tiers interne (lèvre inférieure) de la ligne courbe occipitale supérieure ; sur la protubérance occipitale externe ; sur le ligament cervical postérieur, espèce de cordon fibreux qui, comme nous l'avons vu en arthrologie, s'étend de la protubérance occipitale externe à l'apophyse épineuse de la sixième cervicale ; sur le sommet des apophyses épineuses de la septième cervicale et des dix ou onze premières dorsales, ainsi que sur les ligaments sur épineux correspondants.

 

Insertion externe

 

En dehors le trapèze s'attache aux deux os de l'épaule de la façon suivante : ses faisceaux supérieurs, obliques en bas et en dehors, viennent se fixer au tiers externe du bord postérieur de la clavicule ; ses faisceaux moyens, affectant une direction plus ou moins transversale, s'insèrent sur le bord postérieur de l'acromion et sur le bord postérieur (lèvre supérieure, la lèvre inferieure étant réservée au deltoïde) de l'épine de l'omoplate dans toute son étendue ; ses faisceaux inferieurs, obliques en haut et en dehors se ramassent au voisinage du scapulum sur une aponévrose triangulaire, laquelle glisse sur la petite facette qui termine en dedans l'épine de l'omoplate et .finalement vient s'insérer sur cette épine, dans une étendue qui varie entre et 3 centimètres. Une bourse séreuse, fréquente mais non constante, facilite le glissement de cette dernière

 

Constitution anatomique du muscle

 

Le trapèze est presque entièrement constitué par des faisceaux charnus. Il nous présente cependant, le long de sa ligne d'insertion interne, trois lames aponévrotiques savoir : une première aponévrose, quadrilatère, qui l'unit a la protubérance occipitale externe ; une deuxième aponévrose, de forme triangulaire, qui correspond aux dernières cervicales et aux premières dorsales et qui, en se réunissant a celle du côté opposé, constitue un losange ou une ellipse ; une troisième aponévrose, également triangulaire, mais beaucoup plus petite, qui est située au niveau de son angle inférieur; cette dernière, continue en haut la direction de l'aponévrose lombaire.

 

Rapports

 

Le muscle trapèze est recouvert par la peau, qui lui adhère en haut d'une façon intime. Il recouvre, a son tour, une foule de muscles qui sont à la nuque, l'muscle angulaire de l’omoplate, le muscle splénius et le muscle grand complexus ; au dos, le muscle rhomboïde, les muscles des gouttières vertébrales et le Grand dorsal. Le bord antéro-supérieur du trapèze, réuni en haut avec le bord postérieur du Le Sterno-cléido-mastoïdien, s'écarte en descendant de ce dernier muscle, ménageant avec lui, sur la face latérale du cou, un espace triangulaire dont la clavicule forme la base : c'est le triangle sus-claviculaire de l'anatomie topographique.

 

Innervation

 

Le trapèze, comme le sterno-cléido-mastoïdien, a une double innervation. Il est innervé, tout d'abord, par la branche externe du spinal, qui se termine sur sa face profonde par un certain nombre de rameaux divergents, il reçoit ensuite, toujours sur sa face profonde, un rameau du plexus cervical profond ce dernier rameau, appelé nerf du trapèze, provient de la branche antérieure de la troisième cervicale, quelquefois de la quatrième. Outre ces rameaux, rameaux principaux, le trapèze reçoit encore, pour sa partie toute supérieure, quelques filets accessoires issus du grand nerf occipital.

 

Action

 

La direction des différents faisceaux constitutifs du trapèze et aussi le mode de locomotion de l'omoplate, nous indiquent très nettement quelle est l'action de ce muscle : ses faisceaux supérieurs, obliquent descendants, portent l'épaule en dedans, en même temps qu'ils élèvent le moignon; ses faisceaux moyens, dirigés transversalement, portent l'épaule en dedans; ses faisceaux inférieurs obliquement, ascendants portent également l'omoplate vers la ligne médiane, mais eu même temps ils abaissent l'extrémité interne de l'épine sur laquelle ils s'insèrent et, conséquemment, élèvent le moignon de l'épaule. Au total, le trapèze, considère dans son ensemble, élève le moignon de l'épaule, tout en rapprochant l'omoplate de la cotonne vertébrale.

 

Quand le trapèze prend son point d'insertion fixe sur l'omoplate, ses faisceaux occipitaux inclinent la tête de leur côté et lui font exécuter en même temps un mouvement de rotation qui porte la face du côté opposé. Ses faisceaux inférieurs peuvent dans certaines conditions favorables, lorsqu'on est suspendu par les membres supérieurs par exemple, élever le corps tout entier et jouer ainsi un certain rôle dans l'action de grimper.

 

Variétés

 

Les insertions spinales du trapèze peuvent s'arrêter à la huitième dorsale ou descendre jusqu'à la douzième. Les faisceaux occipitaux et même les faisceaux cervicaux supérieurs peuvent manquer. Dans un fait rapporté par Zagorsky, le trapèze s'insérait uniquement sur les quatre dernières cervicales et les trois premières dorsales. L'isolement, de la portion supérieure a été signalé par Macalister et par Wood. Un faisceau anastomotique peut réunir le trapèze et le sterno-cléido-mastoïdien (Davies-Colley, moi même). Le trapèze s'étend parfois sur la clavicule au delà de ses limites classiques : je l'ai vu, dans deux cas, se confondre avec le sterno-cléido-mastoïdien et recouvrir ainsi tout le triangle sus-claviculaire. Quelques uns de ces faisceaux passent dans le deltoïde (Macalister). Gruber a vu, sur un sujet, un tendon cylindrique se détacher de la face profonde du trapèze, passe derrière l'omo-hyoïdien et s'attacher au sternum.

 

Muscle-cléido transversaire (levator claviculae)

 

Muscle surnuméraire particulièrement bien étudié par Wood, partant du bord postérieur de la clavicule, le plus souvent de son extrémité acromiale, et se rendant aux apophyses transverses cervicales, le plus souvent à l'atlas et à l'axis. Ce muscle se trouve chez tous les mammifères, l'homme excepté, ce qui semblerait prouver qu'il est une des conditions de la station quadrupède (Cuvier, Leçons d'anat. comp. t. I, p. 137.) Gruber a décrit (Arch. F. anat. und phys., 1876, p. 757), sous le nom de trachelo-clavicularis imus un petit faisceau surnuméraire qui se rendait de la clavicule a l'apophyse transverse de la sixième cervicale. J'ai démontré (Anom. musc., etc., p. 105) que ce faisceau devait être considéré comme une variété du cléido-transversaire.

 

D'après Traité d'anatomie humaine L.Testut.

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