Le tendon, qu’il soit long ou court, cylindrique ou aplati, s’unit par l’une de ses extrémités avec le corps musculaire correspondant ; par l’autre, il s'inséré sur des formations diverses qui, suivant le cas, sont une pièce osseuse, un cartilage, une aponévrose, etc.
Union du tendon avec le muscle
L’union du muscle avec son tendon est intime.
Elle résulte des deux facteurs suivants :
1° continuité du périmysium interne avec les faisceaux tendineux ;
2° adhérence des fibres musculaires avec le tendon.
Continuité du périmysium interne avec les faisceaux tendineux
Les faisceaux conjonctifs du périmysium interne, arrivés à la limite du corps musculaire, passent dans le tendon et s’y continuent avec les faisceaux conjonctifs de celui- ci. Éléments conjonctifs du muscle et éléments conjonctifs du tendon forment un grand tout et ainsi s’explique l’union intime des deux parties constitutives du muscle, sa partie contractile et sa partie non contractile ou tendineuse ( fig. 732).
Adhérence des fibres musculaires avec le tendon
Les fibres musculaires, comme nous l’avons vu plus haut, se terminent le plus souvent par une extrémité conoïde, quelquefois mais plus rarement par une extrémité arrondie, par une extrémité renflée, ou bien encore par des pointes multiples.
Quelle, que soit sa forme, cette extrémité terminale se loge dans une dépression ou cupule, que lui offre le tendon.
La cupule tendineuse présente exactement, mais en sens inverse, la même configuration que la fibre musculaire qu’elle reçoit, de telle sorte que les deux formations se correspondent exactement sur tous les points. Il n'existe pourtant pas un contact immédiat entre les fibrilles contractiles de la fibre musculaire et les fibrilles conjonctives du tendon. Entre ces deux ordres d’éléments s’étale le myolemme, lequel, comme nous le montre
Coupe longitudinale du muscle gastrocnémien de la grenouille montrant le point de continuité de la portion contractile et du tendon (d’après Szymnovicz).
1, périmysium. — 2, noyau de la fibre musculaire. — 3, cellule tendineuse.
la figur, revêt régulièrement et sans discontinuité la cupule tendineuse. Par sa face concave, le myolemme s’unit faiblement aux fibres musculaires. Par sa face convexe, au contraire, il adhère intimement à la cupule : si, en effet, on soumet le muscle à l’action de l’eau à 55°, on voit la masse contractile de la fibre musculaire se rétracter et s’écarter ainsi plus ou moins du myolemme, tandis que cette dernière membrane conserve indéfiniment son contact avec la cupule tendineuse.
Insertion du tendon sur les parties voisines
L’insertion des tendons se fait le plus souvent sur des pièces squelettiques, osseuses ou cartilagineuses. Mais elle a lieu aussi sur des formations fibreuses : tels sont les muscles droits de l’œil qui, s’insérant d’une part sur la gaine fibreuse du nerf optique, s’insèrent d’autre part sur la sclérotique ; tels sont encore les muscles peauciers et tenseurs aponévrotiques, dont les tendons se terminent à la face profonde du derme ou sur les aponévroses.
L’union des tendons avec les os et les cartilages se fait suivant deux modalités: ou bien Y union est immédiate, c’est-à-dire que les faisceaux tendineux se fusionnent avec ] e périoste ou le périchondre, lesquels, à leur tour, sont intimement unis à la pièce squelettique sous-jacente; ou bien, comme cela se voit pour le tendon d’Achille, le tendon du grand pectoral, celui du psoas - iliaque, etc., l’union est immédiate, c’est-à-dire que les faisceaux tendineux rencontrent la surface osseuse sous un angle obtus ou droit et se fixent 'directement sur les éminences et dans les dépressions qu’elles présentent, sans qu’il existe, dans ces régions, la moindre trace d’un périoste intermédiaire.
Union des fibres musculaires avec le tendon (demi-schématique).
1, masse contractile de la libre musculaire. — 2, tendon, creusé en cupule à sa partie supérieure. — 3, myolemme, avec 3’, portion de cette membrane qui tapisse la cupule tendineuse — 4, 4, deux noyaux, vus de profil le long du bord de la fibre musculaire.
Quant à l’insertion des tendons sur des parties fibreuses, elle se fait par fusion graduelle des faisceaux tendineux avec les faisceaux fibreux ou conjonctifs.
D’après Kölliker, on rencontre souvent, dans la partie des tendons qui avoisine les os, des- cellules de cartilage, isolées ou réunies en groupes. Le même histologiste a vu aussi, mais dans des cas qu’il regarde comme exceptionnels, les fibrilles tendineuses, près de leur insertion àl os, incrustées de granulations calcaires.
Insertion du tendon d’Achille au calcanéum, chez un homme de soixante ans (d’après Kölliker).
1, calcanéum. — 2, 2, espaces médullaires remplis de cellules graisseuses. — 3, tendon d’Achille. — 4, cellules de cartilage.