Tandis que le cœur, grâce à sa séreuse, est entièrement libre dans la cavité que lui donne le sac fibreux du péricarde, celui-ci se trouve relié aux organes et aux parois de la cavité thoracique par son insertion directe sur les vaisseaux et, d’autre part, par les expansions fibreuses qui se détachent de sa surface extérieure et qui ont pour effet de compléter sa fixité.

Ces expansions fibreuses sont désignées sous le nom de ligaments du péricarde : comme toutes les formations mal différenciées, ils sont sujets à de nombreuses variations individuelles. Relativement développés chez quelques individus, ils sont, chez d’autres, réduits à de simples tractus ou même complètement absents.

Ces ligaments sont une dépendance du tissu conjonctif qui relie les organes et les parois thoraciques au péricarde. Ce tissu forme sous la séreuse une nappe d’épaisseur et de densité variables, à laquelle on peut donner le nom de tissu conjonctif épi ou péricardique.

Il est facile de disséquer ce tissu conjonctif sur la face antérieure du péricarde et en particulier sur le côté droit de la séreuse où il est lâche ; c’est un tissu infiltré d’amas graisseux assez abondants. Dans cette région, il s’insinue en lames minces entre la plèvre et le péricarde, constituant un plan de clivage qu’il est possible de trouver sur tous les sujets, indemnes, bien entendu, de tout passé inflammatoire. On ne peut donc parler de membrane pleuro-péricardique homogène comme l’affirment certains anatomistes.

C’est dans ce tissu péri-péricardique que cheminent les deux nerfs phréniques en compagnie des vaisseaux diaphragmatiques supérieurs. Ce tissu les applique contre la portion fibreuse du péricarde, d’où ils peuvent toujours être séparés normalement.

Dans les régions où le péricarde n’est pas en rapport avec la plèvre, le sac fibreux est entouré par un tissu cellulaire lâche qui s’interpose entre la paroi thoracique antérieure et le sac fibreux. C’est à la partie inférieure de cette zone que l’on trouvera les deux ligaments sterno-péricardiques que nous décrirons plus loin.

Les véritables moyens de fixité du péricarde sont constitués par sa fixation aux gros vaisseaux et au diaphragme, enfin par la veine cave inférieure, elle-même adhérente au péricarde d’une part et à l’orifice quadrilatère du diaphragme d’autre part.

Les ligaments du péricarde proprement dit sont donc des formations relativement accessoires et qui n’ont que l’importance que leur ont donnée les anatomistes qui les ont minutieusement décrits. Cette réserve faite, nous désignerons les ligaments du péricarde, d’après leur insertion sur le thorax, sous les noms de ligament vertébro-péricardique, ligaments sterno-péricardiques, ligaments phréno-péricardiques.

Ligament vertébro-péricardique

Ce ligament a été décrit en 1862 par Béraud d’où le nom de ligament de Béraud. Pour Béraud, c’était un ligament unique et médian, représenté par une lame fibreuse quadrilatère, de 2 à 3 centimètres de largeur, qui se détachait de la partie supérieure du péricarde, pour venir s’insérer, d’autre part, à la face antérieure de la troisième vertèbre dorsale et au disque intervertébral situé au- dessus. 

Teutleben, en 1877, a donné du ligament vertébro-péricardique une description toute différente. Pour lui, le ligament est double et bilatéral. Il se détache, à droite et à gauche, de l’aponévrose prévertébrale, dans toute la hauteur comprise entre la quatrième vertèbre cervicale et la cinquième dorsale. De là, il se porte en bas et en avant, en se confondant plus ou moins avec les gaines des gros vaisseaux du cou, et, arrivé au niveau de la crosse aortique, se divise en deux ordres de faisceaux : des faisceaux superficiels, qui passent en avant de l’aorte et viennent se terminer sur la partie antérieure du sommet du péricarde ; des faisceaux profonds, qui descendent vers le pédicule pulmonaire et là se terminent, en partie sur le pédicule lui-même, en partie sur la portion avoisinante du péricarde. Ces formations conjonctives n’ont pas l’importance attribuée par Teutleben. On ne peut donner le nom de ligaments à ces tractus fibreux qui, dans le sens sagittal, unissent le péricarde à la colonne vertébrale.

Ligaments sterno-péricardiques

Ils sont au nombre de deux, l’un supérieur, l’autre inférieur :

Ligament sterno-péricardique supérieur

Les ligaments du péricarde, vue latérale droite.

1, cœur, revêtu du péricarde. — 2, diaphragme. — 3, veine cave inférieure. —- 4, veine cave supérieure. — 5, aorte. — fi, ligament sterno- péricardique supérieur. — 7, ligament sterno-péricardique inférieur. — 8, ligament phréno-péricardique droit. — 9, ligament phréno-péricardique antérieur. — 10, ligament vertébro-péricardique, avec : a, faisceau postérieur se perdant au niveau du hile ; b, faisceau antérieur se rendant, a la partie antérosupérieure du péricarde (ce dernier ligament a été reproduit exactement d’après une figure de Teutleben, car nous ne l’avons jamais rencontré). — 11, nerf phrénique. — 12, nerf pneumogastrique. — 13, trachée, érignée en avant. — 14, grande azygos. —-15, tronc commun des veines intercostales supérieures droites. - - 16, hile du poumon.

 

Ce ligament, impair et médian, se détache de la paroi antérieure et supérieure du péricarde, en avant des troncs artériels. De là, il se porte obliquement en haut et en avant vers la force postérieure du manubrium, où il se termine comme suit : ses faisceaux latéraux, à droite et a gauche, se fixent à la partie interne du premier cartilage costal et à la partie avoisinante du sternum (faisceaux costo-péricardiques) ; ses faisceaux moyens s’insèrent sur le manubrium, exactement sur le même point que les deux muscles sternothyroïdiens. Un certain nombre de ces faisceaux moyens (les plus postérieurs) se confondent, à ce niveau, avec l’aponévrose cervicale moyenne.

Ligament sterno-péricardique inférieur 

Ligament sterno-péricardique inférieur, encore appelé ligament xipho-péricardique, est, dans la plupart des cas, beaucoup moins résistant que le précédent. Comme lui, impair et médian, il est représenté par une lame fibreuse disposée en sens sagittal, s’étendant de la partie antérieure et inférieure du péricarde à la base de l’appendice xiphoïde.

Son bord supérieur, libre, est en rapport avec le tissu cellulaire rétro-sternal. Son bord inférieur répond au diaphragme et lui adhère parfois d’une façon intime. Le ligament sterno-péricardique inférieur, qui était très développé sur le sujet représenté dans la figure 112, peut être réduit à de simples tractus ou même faire complètement défaut.

 

Zone d’adhérence phréno-péricardique vue d’en haut.

xx, ligne médiane. — 1, diaphragme, avec : 2, sa foliole antérieure ; 3, sa foliole droite ; 4, sa foliole gauche ; 5, l’échancrure postérieure du centre phrénique. — 6, veine cave inférieure. — 7, zone d’adhérence du péricarde au centre phrénique. — 8, 8, ligne suivant laquelle ces deux formations fibreuses sont fusionnées (ligament phréno-péricardique antérieur). — 9, œsophage. — 10, aorte.

Ligaments phréno-péricardiques

Le péricarde est relié au diaphragme à sa partie antérieure et sur ses côtés.

De là l’existence de trois ligaments : un ligament phréno-péricardique antérieur et deux ligaments phréno-péricardiques latéraux. 

Ligament phréno-péricardique antérieur

Nous avons vu plus haut que la base du péricarde prenait contact avec la face supérieure du diaphragme suivant une zone de forme triangulaire et que les deux formations fibreuses adhéraient intimement l’une à l’autre le long du bord antérieur de cette zone (fig. 113, 9) et aussi dans la moitié antérieure de son bord droit. Il s’établit, à ce niveau, un véritable échange de fibres entre le péricarde et le centre phrénique. C’est à l’ensemble de ces fibres, réalisant une union intime des deux organes, que l’on a donné le nom de ligament phréno-péricardique antérieur. Ce ligament, comme nous le montre la figure 113 (8, 8'), a la forme d’une équerre, avec une grande branche répondant au bord antérieur et une branche beaucoup plus courte répondant au bord droit. Cette dernière branche s’arrête ordinairement à 2 ou 3 centimètres en avant de l’orifice diaphragmatique de la veine cave inférieure.

Ligaments phréno-péricardiques latéraux

Ces ligaments, signalés pour la première fois, en 1877, par Teutleben, sont au nombre de deux, l’un droit, l’autre gauche. — Le ligament phréno-péricardique latéral droit (fig. 113, 8) se détache du centre phrénique immédiatement en dehors de l’orifice qui livre passage à la veine cave inférieure. De là, il se porte verticalement en haut, en recouvrant la face postéro-externe de la veine cave. Le ligament phréno-péricardique droit est ordinairement peu marqué. — Le ligament phréno-péricardique latéral gauche occupe, comme son nom l’indique, le côté gauche du péricarde. Beaucoup moins net encore que le droit, il n’est représenté le plus souvent que par de simples tractus fibreux ou même conjonctifs, qui se détachent du centre phrénique à 3 ou 4 centimètres en dehors de la ligne médiane.

 

 

Coupe vertico-médiane de la zone d’adhérence phréno-péricardique, passant par l’axe xx de la figure précédente.

1, péricarde, avec : 2, son sac fibreux ; 2', son feuillet séreux pariétal ; 3, son feuillet séreux viscéral ; 4, sa cavité. — 5, myocarde. — 6, centre phrénique. — 7, tissu cellulaire lâche unissant le péricarde au centre phrénique. — 8, point où les deux formations fibreuses sont fusionnées (ligament phréno-péricardique antérieur).

 

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