Étendu de la base du crâne au coccyx, le canal rachidien occupe toute la longueur de la colonne vertébrale. Il contient la moelle et ses enveloppes, un liquide spécial, de la graisse, du tissu cellulaire et des vaisseaux.

Le canal rachidien est limité en avant par la face postérieure des corps vertébraux recouverte du surtout ligamenteux postérieur à forme festonnée sur les côtés, il présente le pédicule des vertèbres et les trous de conjugaison par où sortent les nerfs rachidiens; en arrière, il est fermé par les lames vertébrales et les ligaments jaunes élastiques qui réunissent ces lames. L'imbrication des lames vertébrales à la région dorsale, leur écartement à la région lombaire et surtout au cou, expliquent pourquoi le canal est beaucoup mieux protégé dans la première que dans les autres.
La largeur du canal n'est pas la même dans les différentes régions elle est d'ailleurs en rapport avec le plus ou moins de mobilité de la colonne vertébrale. C'est ainsi qu'elle atteint son maximum à la région cervicale vient ensuite la région lombaire, puis la région dorsale. Dans ces trois régions, la largeur du canal rachidien est toujours plus considérable que le volume de la moelle, circonstance qui explique pourquoi la moelle est si rarement comprimée dans les déviations du rachis et pourquoi des fractures avec déplacement, enfoncement des fragments, peuvent exister sans déterminer de compression.
La forme du canal rachidien est triangulaire au cou; elle est circulaire au dos et reprend aux lombes la même forme qu'à la région cervicale; ce canal est aplati d'avant en arrière à la région sacrée.
L'espace laissé libre entre le canal vertébral et la moelle est rempli par une masse abondante de graisse molle, diffluente, rougeâtre, qui en occupe surtout la partie antérieure. C'est dans le même point du canal que l'on rencontre aussi des plexus veineux abondants formés de veines sortant pour la plupart des canaux veineux des corps vertébraux, et communiquant largement avec le système veineux extra-rachidien. On retrouve ici une analogie frappante avec ce que nous avons vu au crâne. J'ajouterai que les plexus veineux des vertèbres paraissent jouer par rapport au liquide céphalo-rachidien du rachis le même rôle que jouent au crâne les sinus de la dure-mère.
La moelle épinière, suspendue dans le canal rachidien, est plus rapprochée de la paroi antérieure que de la paroi postérieure. Il existe entre les lames vertébrales et la moelle un espace suffisant pour que l'on puisse facilement introduire entre elles un sécateur, par exemple, sans toucher la moelle par la même raison, l'enfoncement d'une lame vertébrale ne déterminera pas nécessairement une compression de la moelle, circonstance qui ajoute aux difficultés du diagnostic entre la compression et la contusion de la moelle, à la suite d'une fracture de la colonne vertébrale, et rend plus hasardeuse encore la trépanation du rachis, dont j'ai parlé plus haut.

D'après anatomie topograhique par P. Tillaux.

 

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