Ce sont des lésions qui se palpent autant qu'elles se voient. On a une approche physique par le toucher qui renseigne sur la nature de la lésion élémentaire : papule, croûte, kératose ou squame, végétation

 

Papule

Elle correspond à une lésion surélevée, de surface lisse.

Il y a différentes couleurs, permettant l'orientation du diagnostic.

  • Papule oedémateuse : lésion rosée, mobile, s'effaçant à la pression, fugace. piqûre d moustique par exemple.
  • Papule cellulaire : lésion rouge-vif violacée, ferme (dure), persistant à la vitropression.
  • Papule dysmétabolique : jaunâtre (couleur variable selon la substance à l'origine du dépôt), persistante, de consistance dure ou molasse.

Sur un plan histologique

  • Papule oedémateuse : sérosité accumulée dans le derme, soulevant l'épidémie (derme gonflé), c'est un œdème dermique. Le derme est le siège d'un exsudât provenant des vaisseaux dermiques. On le retrouve dans : l'urticaire (aigu), le prurigo (piqûre d'insecte).L'évolution est fugace et la topographie locale. On a dans les deux cas une sensation de prurit, de brûlure.
  • Papule cellulaire : existence d'un infiltrât, accumulation de cellules la plupart du temps inflammatoire, dans le derme.

Ces cellules proviennent des vaisseaux sanguins. C'est un phénomène chronique et on l'observe dans :

  • la syphilis (mains, pieds) : processus infectieux, les cellules sont essentiellement des plasmocytes.
  • le lichen plan (poignets) : l'origine est somatique. Les cellules sont des lymphocytes.
  • maladie de Sweet : les cellules sont des polynucléaires neutrophiles. On réalise donc le diagnostic par la nature de l'infiltrat cellulaire.

Remarque : Il n'existe pas de limite bien démarquée entre papules oedémateuse et cellulaire. Il existe des papules oedématocellulaires qui correspondent à une sortie de cellules et de sérosité dans le derme (phénomène purement dermique).

  • Papule dysmétabolique : accumulation d'une substance amoiphe à l'intérieur du derme, la surface apparaissant en général jaunâtre. Ce dépôt est soit libre dans le derme (extracellulaire), soit à l'intérieur de cellules macrophagiques (intracellulaire).
  • Xanthome : lésions jaunes dues à la présence de lipides, ceci pouvant être accompagné d'un taux de lipides élevé dans l'organisme (dyslipidémie). La forme la plus souvent rencontrée siège au niveau de l'orbite, des paupières : xanthélasma.

Les papules sont donc des phénomènes dermiques. On parle de plaques lorsqu'elles confluent.

Kératose

C'est une lésion superficielle correspondant à une anomalie de la couche cornée, à un épaississement, un développement de celle-ci.

Lorsque la lésion est plus épaisse que large, on parle de kératose si elle est circonscrite, de kératodermie si elle est étendue.

Lorsqu'elle est plus large qu'épaisse, on parle de squame.

II y a deux types de formation.

  • La couche cornée s'épaissie par prolifération globale de Pépiderme (hyperplasie épidermique) : kératose par prolifération. Il y a un épaississement du corps muqueux. Les cellules se renouvellent plus vite.

Exemple : cor aux pieds/frottements : la peau se défend en s'épaississant. Elle évolue vers une desquamation.

  • dyskératose : kératinisation anormale. Dans l'épiderme, un groupe de cellules ne suit pas la règle et mature de façon raccourcie.

Cette kératose est soit primaire soit secondaire.

  • Primaire : résulte d'une dyskératose.
  • Secondaire : processus irritatif ou inflammatoire.

Exemple : kératose au niveau buccal : irritation (appareil dentaire), pas de cause qui explique la kératose donc kératose primaire.

Les kératose sont aussi présentes dans les lésions associées.

La croute

Constituée par des éléments du sang qui ont migré à partir du derme et sont venus à la surface de la peau : globules rouges, globules blancs, sérum.

 

Quand il y a une croûte on se pose la question de savoir ce qu'il y a sous la croute, donc on arrache la croûte : épiderme normal, trou (perte de substance).

 

Ainsi, on rencontre une croûte soit dans un processus cicatriciel (rebouche le trou) soit quand il y a migration à travers l'épidémie d'éléments sanguins, et dans ce cas là, l'épidémie joue le rôle d'un filtre sélectif ; un élément a migré de façon privilégiée :

  • globule rouge essentiellement : résulte d'un hématome.
  • globules blancs essentiellement: on a une maladie appelée impétigo ( due à un staphylocoque doré à la surface de la peau qui appelle des globules blancs).
  • sérum : il y a un phénomène d'eczéma (ce n'est pas une maladie mais un mécanisme) ; veut dire « sortir de » en grec. De la sérosité sort des vaisseaux dermiques, passent dans l'épidémie et se retrouve à la surface de la peau.
  • sérum dans l'épiderme : appelé exosérose. L'épiderme ressemble à une éponge (spongiose).

A la surface de l'épiderme:suintement et coagulation de ce sérum qui donne la croûte.

Végétation

C'est une lésion par prolifération d'éléments filiformes(rugosité). Il y a dans le derme, une hypertrophie des papilles dermiques. La végétation est liée à un processus dermique, à un allongement de la papille dermique (papillomatose).

  • Le plus souvent on a un phénomène de végétation parce qu'il y a un autre phénomène élémentaire en surface entraînant une stimulation du bourgeonnement des papilles. Dans un processus de cicatrisation, il y a deux phénomènes :
  • dermique: hypertrophie des papilles dermiques.
 
  • épidermique: réépidermisation limitant la prolifération des papilles. Ici il y a prédominance des phénomènes dermiques au niveau local. Le fait de mettre un pansement crée une macération de la plaie ce qui stimule le bourgeonnement dermique :lésion végétante.
  • On retrouve aussi ce phénomène lors d'une plaie au niveau d'un pli (aisselle, coude) :macération et humidité.
  • Lésion primitive:elle est la plupart du temps d'origine infectieuse ;le germe se trouve prés de la surface de la peau (papilles) :
 
  • Leishmaniose (moustique) :le germe prolifère au niveau des papilles dermiques. Il va être le siège d'une réaction inflammatoire, la papille dermique va se développer : végétation.
 
  • Mycobactérie marineum :se trouve dans les aquariums et les piscines ;elle se développe au-dessous de 37°C.
 
  • Halogénide végétante :le bromure des sédatifs est responsable d'halogénides. Activation des polynucléaires qui se concentrent dans les papilles dermiques : végétations. On parle de bromite végétante.

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