Les fibres musculaires sont les éléments essentiels, les éléments nobles du myocarde ; c’est à elles, en effet, que le cœur doit de remplir ces fonctions mécaniques importantes qui lui ont assigne un rang si élevé dans l’appareil circulatoire. Nous renvoyons le lecteur aux traités d'histologie pour l’étude des fibres cardiaques à l’état d’isolement, mais nous rappellerons ce point fondamental que le myocarde est constitué par des fibres musculaires qui s'anastomosent entre elles.

Il s'agit donc d'un réseau constitué par des cléments contractiles dont aucun n'est isolé de l’autre. Malgré ce fait de la plus haute importance, les fibres musculaires suivent des directions particulières, suivant les zones où on les considère. Elles se disposent par plans qui prennent toute leur importance au niveau des ventricules.

Il existe une disproportion considérable entre la musculature des ventricules et celle des oreillettes, conséquence de la fonction différente de ces cavités. Mais, fait plus important, la musculature auriculaire est indépendante de celle des ventricules. Elle ne lui est rattachée que par un système constitué par du tissu spécifique et que nous appellerons l'appareil connecteur atrio-ventriculaire ou système de commande. Nous étudierons donc successivement :

  1. les fibres des ventricules,
  2. les fibres des oreillettes,
  3. le système connecteur atrio-ventriculaire ou système de commande.

Fibres des ventricules.

Le trajet des fibres musculaires des ventricules est extrêmement difficile à établir. Nous ne possédons pas une technique suffisante nous permettant de suivre le trajet des fibres cardiaques. Il est à peu près certain que, chez l’embryon, le dispositif primordial est d’abord un dispositif longitudinal, c’est-à-dire un système de fibres parallèles à la direction du tube ventriculaire primitif. Mais les changements considérables dus au développement et à la spécialisation fonctionnelle de chaque ventricule et à la topographie spéciale des voies d’entrée et surtout des voies de sortie (orifices pulmonaire et aortique) ont bouleversé le tube primitif.

Les descriptions anciennes, qui envisageaient les fibres cardiaques comme des éléments

Structure des parois ventriculaires. Couche superficielle. Fibres en tourbillon

(face antérieure).

1, artère pulmonaire. — 2, aorte. — 3, paroi antérieure de l’infundibulum. 4, bord droit du cœur. — 5, pointe du cœur. — 6, bord gauche. — 7, sillon interventriculaire.

séparés les uns des autres à la façon d’un muscle strié quelconque, paraissent un peu simplistes. Les recherches modernes que nous allons exposer restent encore très imparfaites. D’ailleurs, ce qui importe, c’est de considérer cette structure beaucoup plus au point de vue fonctionnel qu’au point de vue morphologique pur : les préparations les plus laborieuses ne fournissent que des produits artificiels, auxquels nous ne pouvons attribuer qu’une valeur relative pour apprécier la fonction du muscle cardiaque (Koen).

Les recherches de Krehl, d’Albrecht, les observations embryologiques de Mac Callum et de Mall, enfin celles de Tandler. Celles-ci et celles de Koch ont le mérite d’être très claires. Nous allons les exposer sans affirmer qu’elles répondent complètement à la réalité. Nos préparations confirment cependant dans ce qu’elles ont d’essentiel les descriptions de ces auteurs.

Nous distinguerons trois sortes de fibres musculaires :

  1. les fibres en tourbillon (Vortexfasern) ;
  2. les fibres des parois (Wandfasern) ;
  3. les fibres interventriculaires.

Fibres en tourbillon

Celles-ci sont faciles à mettre en évidence : elles sont parfaitement figurées dans certains traités anciens, tel celui de Cooper.

Lorsque l'on a soin d'enlever le péricarde sur un cœur maigre, on s'aperçoit que la couche superficielle est constituée par des fibres à direction plus ou moins circulaire ou spirale qui viennent former au niveau de la pointe du cœur cet aspect en tourbillon qui avait frappé déjà depuis longtemps les anciens auteurs. En ce point, elles pénètrent dans l'intérieur des ventricules pour former la couche interne de ces cavités.

Structure du cœur : la pointe du cœur avec le tourbillon des fibres ces cavités superficielles.

1, fibres antérieures. — 2, libres postérieures. — 3, sillon interventriculaire antérieur — 4. Sillon interventriculaire postérieur.

Ces fibres en tourbillon comprennent, d’après leur origine, deux sortes de fibres, les unes postérieures, les autres antérieures.

Fibres postérieures

Elles naissent au niveau de la circonférence du sillon coronaire, de telle sorte qu’une partie prend naissance à la partie postérieure des deux anneaux fibreux gauche et droit. Ces fibres forment une couche dense, serrée, qui se dirige obliquement à droite, embrasse le bord droit du cœur, les fibres venant de l’anneau gauche étant plus basses que celles venant de l’anneau droit.

A la pointe du ventricule gauche, les fibres se rassemblent et dessinent la corne antérieure du tourbillon.

Fibres antérieures

Celles-ci naissent de la circonférence antérieure de l’anneau fibreux gauche, du trigone fibreux gauche, du tendon du cône pulmonaire, de l’extrémité antérieure du trigone droit et de la partie antérieure de l’anneau fibreux droit. Ces fibres gagnent le bord gauche du cœur, celles qui viennent de la partie gauche sont plus près de la base, celles qui viennent de la partie droite sont plus près de la pointe. Au niveau de celle-ci, elles forment la corne postérieure du tourbillon.

La couche que nous venons de décrire se voit facilement ; elle est peu épaisse, d’environ 1 ou 2 mm. Arrivées au niveau de la pointe, les fibres se coudent à angle a jo-u pour pénétrer dans le ventricule gauche. Dans cette cavité, elles se perdent dans le réseau trabéculaire, à la surface gauche de la cloison interventriculaire et dans les muscles papillaires. Enfin leur terminaison définitive et partielle, croyons-nous, s’établit à la partie interne de l’anneau fibreux gauche.

Fibres pariétales

Les fibres des parois (Wandfasern de Tandler), situées en dedans des précédentes, doivent être étudiées au niveau de chacun des deux ventricules.

Structure des ventricules : fibres musculaires pariétales des ventricules après ablation d’une partie des fibres en tourbillon (vue postérieure du ventricule droit et du ventricule gauche).

1, fibres en tourbillon. — 2, fibres pariétales. —3, aorte. — 4, orifice auriculo-ventriculaire gauche. — 5, orifice auriculo-ventriculaire droit.

Fibres pariétales du ventricule droit

Celles du ventricule droit émergent de la face postérieure des anneaux fibreux et de leur partie droite. Elles embrassent l’orifice auriculo-ventriculaire droit, parcourent la paroi extérieure du ventricule droit, se dirigeant obliquement en bas ; puis elles se coudent à angle obtus, pénètrent à l’intérieur du ventricule droit, où elles passent en partie dans les formations trabéculaires, en partie dans les muscles papillaires. Les fibres qui sont situées en avant et en haut se portent jusqu’au sillon interventriculaire ; à ce niveau, elles pénètrent dans le segment antérieur de la cloison dont elles forment la couche superficielle.

Enfin, les fibres pariétales les plus antérieures contribuent à former la paroi du cône pulmonaire, paroi qui est renforcée par des fibres musculaires qui naissent du tendon du cône et qui s’ordonnent autour de celui-ci à la façon d’un sphincter. Cette portion des fibres que nous venons de décrire, peut être considérée comme les fibres propres du cône.

Fibres pariétales du ventricule gauche

Ces fibres constituent la couche la plus importante de la musculature ventriculaire. Elles correspondent aux fibres musculaires décrites par Krehl sous le nom d 'appareil de propulsion (Triebwerk). Cette couche, qui paraît la plus importante au point de vue physiologique, prend naissance, d’après Tandler, sur la circonférence antérieure de l’anneau fibreux gauche, sur le trigonum fibreux gauche et à la partie gauche de l’anneau fibreux droit. Elles sont recouvertes par les fibres tourbillonnaires antérieures. De leur origine, elles se portent à la face antérieure du ventricule gauche, moins rapidement descendantes que les fibres en tourbillon, et embrassent de leurs spires le bord gauche du ventricule gauche sans atteindre la pointe. Arrivées à la face postérieure, elles atteignent le sillon interventriculaire et pénètrent dans la cloison, d’où elles se dirigent d’arrière on avant. Une partie des fibres gagne le muscle papillaire antérieur, tandis que le reste des fibres, continuant son trajet spiral à la face interne des ventricules, franchit encore une fois le bord gauche du cœur, mais cette fois profondément pour se perdre dans le muscle papillaire postérieur et, en haut, à la face postérieure du trigone fibreux droit.

Comme on le voit, les fibres que nous venons de décrire, fibres les plus basses, font une fois et demie le tour du ventricule gauche. Les fibres, au contraire les plus élevées, c’est-à-dire celles qui sont le plus près de la base, ne décriraient que trois quarts de tour : naissant du trigonum fibreux gauche, elles gagneraient directement, en décrivant les trois quarts d’une circonférence, le trigone droit.

Fibres interventriculaires

Les fibres interventriculaires naissent du bord inférieur et postérieur du septum membraneux de la cloison. De cette origine, elles descendent verticalement sur la surface droite de la cloison en direction de la pointe, renforcées en cours de route par des fibres des muscles papillaires de la cloison. Arrivées au niveau de la pointe du ventricule droit, elles s’infléchissent dans le ventricule gauche pour gagner avec les fibres pariétales gauches les muscles papillaires.

Fibres des parois du ventricule gauche, après ablation d’une partie des fibres tourbillonnaires gauches (face antérieure, d’après Tandler).

1, 1, 1, fibres tourbillonnaires droites et gauches. — 2, fibre 3 pariétales du ventricule gauche. On voit que les fibres de cette couche ont une direction plus horizontale que celle des fibres tourbillonnaires. — 3, artère pulmonaire. 4, auricule droite. — 5, sillon auriculo-ventriculaire gauche.

Réflexions

Telle est la description actuellement la plus classique. Elle a le mérite d’être relativement simple et claire, mais répond-elle à la réalité ? La direction des fibres n’est certainement pas discutable, mais elle apparaît un peu schématique.

Comme nous l’avons déjà dit, toutes les fibres cardiaques sont anastomosées entre elles, formant un treillis qui se prête mal à l’isolement de couches superposées. On peut affirmer seulement que le système musculaire du cœur présente :

  1. une couche superficielle qui semble faite à l’image du mouvement de torsion que subit le cœur vivant ;
  2. une couche moyenne (Triebwerk de Krehl), bien évidente au niveau du ventricule gauche, couche qui présente une disposition sphinctérienne, facile à reconnaître sur des coupes horizontales ;
  3. enfin, une couche interne, à laquelle concourent les deux couches précédentes, couche édifiant des piliers et des trabécules dont la direction est commandée par leurs fonctions mécaniques (fermeture des valvules auriculo-ventriculaires, expulsion dans les voies artérielles).

Fibres des parois du ventricule gauche après ablation des fibres tourbillonnaires, face latérale gauche (d’après Tandler).

1, 1, couche des fibres tourbillonnaires. — 2, fibres des parois (couche moyenne). — 3, aorte. — 4. auricule gauche.

Les fibres interventriculaires de la paroi septale, face droite (d’après Tandler).

1, infundibulum. — 2, aorte. — 3, paroi antéro-externe du ventricule droit. — 4, paroi septale. – 5, anneau fibreux droit.

Quant aux formations fibro-conjonctives que nous avons décrites, elles servent certainement à la fixation des fibres musculaires, mais on ne peut les considérer comme des zones d’ancrage communes à tout le myocarde ; il y a discordance entre leur développement, leur résistance et la masse du muscle ventriculaire. Il serait d’ailleurs illogique que des fibres musculaires aient leur point d’attache primitif et leur point de terminaison au même endroit. Les anneaux auriculo-ventriculaires doivent rester relativement impassibles pour que les valvules puissent avoir leur jeu normal.

Cette opinion, qui fut celle déjà de Weber en 1831, est partagée par Koch (1922) : c’est surtout au point de vue fonctionnel qu’il faut se placer actuellement pour étudier la musculature cardiaque.

La couche moyenne conique joue certainement un rôle comparable à celui d’un sphincter. Disposées en une spirale élégante figurant comme une plume d’autruche dont les barbes plongent dans la couche interne, les fibres musculaires de cette couche dessinent la torsion du ventriculaire, torsion qui se fait de gauche à droite pour le ventricule gauche, de droite à gauche pour le ventricule droit, à la façon d’un linge mouillé que les deux mains essorent. Les fibres longitudinales internes complètent la fonction d’expulsion et résistent à l’allongement que tend à produire la contraction de

Structure du cœur : coupe horizontale des deux ventricules fixés en contraction, pratiquée à la jonction du tiers inférieur et du tiers moyen.

(On voit les faisceaux musculaires delà couche moyenne ou couche propulsive dessiner un panache semblable à une plume d'autruche. Cette couche forme une sorte de diaphragme ou sphincter dont les faisceaux pénètrent en dedans dans les trabécules et dans les piliers.)

1, ventricule droit. 2, ventricule gauche. — 3, pilier antérieur du ventricule droit. — 4, pilier postérieur du ventricule gauche. — 5, couche musculaire moyenne ou couche propulsive du ventricule gauche. — 6, épicarde — 7, vaisseaux interventriculaires antérieurs. — 8, vaisseaux interventriculaires postérieurs.

la couche moyenne. Cotte étude de la musculature envisagée fonctionnellement doit être complétée par do nouvelles recherches.

Fibres des oreillettes.

Les fibres des oreillettes se distinguent en deux groupes : les unes, les fibres propres, courtes, appartiennent à chacune des oreillettes ; tandis que les autres, les fibres communes, plus longues, s'étendent d’une oreillette à l’autre. Nous décrirons successivement ces deux ordres de fibres :

Fibres communes

Les fibres communes se disposent en deux faisceaux, l’un horizontal, l’autre vertical.

Faisceau interauriculaire horizontal

Ce faisceau semble naître à la face postérieure de l’oreillette gauche près du sillon coronaire et au voisinage du sillon interauriculaire postérieur. D’après Tandler, ces fibres s’inséreraient particulièrement sur l’anneau fibreux gauche et partiellement sur l’anneau fibreux droit. Quoi qu’il en soit, les fibres qui le constituent forment un ruban qui, suivi de gauche à droite,

La musculature, des deux oreillettes, vue par la face antérieure (d’après Tandler).

1, faisceau interauriculaire horizontal vu par sa face antérieure. — 1', 1', 1", 1", prolongement de ce faisceau de part et d’autre des auricules. — 2, fibres circulaires entourant l'orifice de la veine cave supérieure. — 3, 3, 4,4, fibres circulaires entourant les orifices des veines pulmonaires. — 5, veine cave supérieure. — 6, artère pulmonaire. — 7, aorte. 8, auricule gauche. — 9, auricule droite.

embrasse l’oreillette gauche, passe devant l’auricule gauche, où il se divise en deux faisceaux qui entourent l’auricule. Le premier passe en avant et au-dessous de celle-ci et gagne la face antérieure de l’oreillette droite. Il glisse en avant et en dehors de la veine cave supérieure et s’épanouit sur la face antéro-externe de l’oreillette et la partie interne de l’auricule droite. Le deuxième faisceau passe au-dessus de l’auricule gauche et disperse ses fibres soit dans le sillon interauriculaire, où elles disparaissent pour gagner le septum, soit à la face postérieure de l’oreillette droite, après avoir traversé le sillon interauriculaire.

Faisceau inter auriculaire vertical

Celui-ci décrit une anse perpendiculaire au faisceau précédent (2). Cette anse part de la partie inférieure de la face antérieure auriculaire, derrière l’aorte, grimpe sur le plafond de l’oreillette gauche, passant entre les veines pulmonaires droites et les veines pulmonaires gauches ; les fibres arrivent alors à la face postérieure de l’oreillette. La plus grande partie d’entre elles disparaît dans le sillon interauriculaire ; la plus petite partie gagne la face postérieure de l’oreillette droite au niveau de l’embouchure de la veine cave inférieure.

Fibres propres

Les fibres propres s’ordonnent : les unes par rapport à l’embouchure des veines, les autres par rapport aux parois proprement dites des oreillettes.

La musculature des deux oreillettes, vue d’en haut (d’après Tandler).

1, faisceau Interauriculaire horizontal situé à la face antérieure des oreillettes. De son bord supérieur part le faisceau interauriculaire vertical (2) qui passe entre les veines pulmonaires droites et gauches. — 3, sillon interauriculaire avec libres de l’oreillette droite rejoignant le faisceau interauriculaire horizontal. — 4, auricule droite. — 5, auricule gauche. — 6, artère pulmonaire. — 7, aorte. — 8, 8', veines pulmonaires droites. — 9, 9', veines pulmonaires gauches. — 10, veine cave supérieure. — 11, veine cave inférieure.

Fibres annulaires annexées aux orifices veineux des deux oreillettes

Autour des orifices veineux, les fibres affectent la forme d’anneaux circulaires, disposés en quelque sorte en forme de sphincters. Ce dispositif s’observe autour des quatre veines pulmonaires, autour de la veine cave inférieure et autour de la veine cave supérieure. On trouve une semblable formation autour du sinus coronaire : l’anneau musculaire qui l’entoure est très développé autour de sa portion terminale. Toutes ces libres annulaires sont une dépendance de la musculature auriculaire empiétant sur les entonnoirs veineux. En dehors de ces fibres, les parois auriculaires possèdent des faisceaux musculaires particuliers.

Fibres propres à l’oreillette droite

Constitution de l’oreillette droite, vue intérieure.

1 veine cave supérieure. — 2, veine cave inférieure. — 3, 3, crista terminalis. — 4, 4, muscles pectinés sectionnés. — 5, muscles pectinés entourant 5', l’orifice de l’auricule droite.  6, charpente du tubercule de Lover  7, fosse ovale. — 8 faisceau supérieur de la fosse ovale. — 9, son faisceau inferieur. — 10, valvule d Eustachi.  11, tendon de Todaro. — 12, valvule de Thebésius.  13, coupe de l’endocarde. — 14, valve postérieure de la tricuspide.

La masse principale de la musculature de l'oreillette droite est formée par les muscles pectinés. Ceux-ci naissent de la crista terminalis. Sur le cœur dilaté, ils apparaissent parallèles entre eux, se dirigeant en dehors pour finir à la hauteur du sillon coronaire. En dehors de ces muscles pectinés on distingue trois faisceaux, bien décrits par Keith et Tandler dont le rôle fonctionnel est certainement important.

  1. Le premier de ces faisceaux est le faisceau terminal. La crista-terminalis est en effet occupée par un faisceau volumineux, le faisceau terminal (ténia terminalis de Keith), qui naît par plusieurs racines du septum interauriculaire, au-dessus de la partie interne de l’orifice auriculo-ventriculaire. Il apparaît d’abord comme un faisceau large, sous-endocardique, qui remonte jusqu’à la partie antérieure de l’orifice de la veine cave supérieure. A ce niveau, les fibres musculaires passent au-dessus du rebord antéro-externe de l’orifice de la veine cave, et, dessinant une faux, suit le trajet de la crista terminalis qui lui doit son relief. A la partie inférieure, il s’épuise dans la valvule d’Eustachi et au pourtour de l’orifice cave. Ce faisceau musculaire situé à barrière de la portion sinusale et de l’oreillette proprement dite joue certainement un rôle important dans la systole auriculaire. Disposée en forme d’anneau, ferme en une certaine mesure la portion veineuse, occlusion incomplète, que seconde l’action des fibres annulaires qui entourent les veines caves ; il contribue, d’autre part, avec les muscles pectinés, à chasser le sang vers l’orifice auriculo-ventriculaire. Comme nous l’avons dit, les muscles pectinés semblent naître du bord externe de cette crête ;
  2. le faisceau supérieur de l'anneau de Vieussens (fasciculus limbicus superior de Tandler, second limbic band de Keith) naît au-dessous du faisceau précédent, forme un arc qui décrit exactement le trajet de la branche supérieure de l’anneau de Vieussens. Arrivé à la partie postérieure de l’anneau, ce faisceau envoie la majorité de ses fibres en arrière et en haut, où elles constituent le tubercule ou torus de Lower.
  3. Le faisceau inférieur de l’anneau de Vieussens (fasciculus limbicus inferior de Tandler, first limbic band de Keith) semble naître du versant gauche du trigone fibreux, traverse le septum auriculaire et parcourt ensuite la branche inférieure de l’anneau de Vieussens. Certaines de ses fibres se poursuivent dans l’extrémité interne de la valvule d’Eustachi.
  4. Il existe encore un faisceau musculaire particulier à l’oreillette droite et situé plus superficiellement que le précédent : c’est le faisceau dit de Wenckebach. Ce faisceau, formé par la musculature habituelle de l’oreillette, se trouve tendu transversalement sous le péricarde, à égale distance des deux veines caves. Il passe en pont au-dessus du sulcus terminalis (11).

Fibres propres à l’oreillette gauche

L’oreillette gauche semble moins musclée que l’oreillette droite. Keith et Koch décrivent une crista terminalis gauche, de forme et de direction rappelant la crista terminalis droite ; elle naît de la cloison et chemine sur le toit de l’oreillette entre l’auricule et les veines pulmonaires. Ce faisceau musculaire semble séparer, comme la crista droite, le vestibule veineux auriculaire de l’oreillette proprement dite. Ce faisceau que Tandler n’a pas décrit est certainement moins développé qu’à droite ; nous n’avons pu le découvrir sur les cœurs que nous avons examinés.

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