Veine jugulaire externe
Situation
Même dans sa partie superficielle, qui correspond au muscle sterno-mastoïdien, elle est recouverte par le peaucier et ne devient visible que quand elle est distendue, comme dans le phénomène de l'effort.
Volume
La jugulaire externe est très grosse chez le cheval, énorme chez le bœuf et est fréquemment saignée en médecine vétérinaire.
Origine
Chez tous les mammifères et chez l'embryon humain, la jugulaire externe commence au trou temporal situé à l'extrémité de la scissure de Glaser, trou par lequel elle reçoit, avec le sinus latéral, la plus grande partie du sang intracrânien. C'est encore à ce niveau qu'est son origine chez l'homme adulte dans la majorité des cas (Luschka.). Elle nait immédiatement au-dessous de l'oreille, derrière le col du condyle, par la réunion des deux veines temporale superficielle et maxillaire interne qui sont ses branches d'origine.
Direction
La partie supérieure de la jugulaire externe, partie profonde, intra-parotidienne, est verticale, parallèle au bord postérieur du maxillaire. Sa partie superficielle, de beaucoup la plus longue, est oblique en bas et en arrière; elle suit le trajet d'une ligne tirée de l'angle maxillaire au milieu de la clavicule; elle est parallèle aux fibres du peaucier et croise en X le sterno-mastoïdien. Sa portion terminale, très courte, profonde, est dirigée horizontalement d'arrière en avant.
Terminaison
Rapports
Dans sa partie supérieure (tronc temporo-maxillaire de Cruveilhier), la veine, profonde, est située dans l'épaisseur de la parotide, qu'elle traverse de haut en bas et à laquelle elle adhère. Elle est en dehors de la carotide externe.
Dans sa partie moyenne, superficielle, elle est recouverte, sur toute son étendue, par le peaucier qui la sépare de la peau et dont le bord postérieur est à un travers de doigt en arrière de la veine. Sa face profonde répond d'abord à la face externe du sterno-mastoïdien qu'elle aborde au niveau de l'os hyoïde ; elle est engainée dans un dédoublement de son aponévrose plus bas, à l'aponévrose superficielle sus-claviculaire, sur laquelle elle rampe et qui la sépare dû muscle omo-hyoïdien, du scalène antérieur et du plexus brachial. Il n'y a aucune artère contiguë ; mais en haut, la veine est longée en arrière par le nerf auriculaire et, sur le milieu du sterno-mastoïdien, elle est croisée par les branches horizontales du plexus cervical superficiel qui l'enlacent. Ordinairement la branche supérieure de la cervicale transverse passe sous la veine, et la branche inférieure par-dessus.
A un ou deux travers de doigt au-dessus de la clavicule, tantôt au-dessus, le plus souvent au-dessous de l'homo-hyoïdien, la jugulaire perfore les deux aponévroses cervicales superficielle et moyenne du creux sus-claviculaire et devient profonde. Elle se dirige alors en avant et en dedans, et débouche dans la sous-clavière, ordinairement à 1 centimètre en arrière du bord externe du sterno-mastoïdien; quelquefois plus en avant, derrière l'insertion claviculaire du muscle. Le point où elle perfore l'aponévrose superficielle est remarquable, d'abord par l'adhérence de la veine au pourtour de l'orifice, ensuite par la présence accidentelle d'un épaississement de l'aponévrose sur la partie interne et inférieure de cette ouverture. Signalé par Dittel sous le nom de prolongement ou repli falciforme, et comparé par lui au repli falciforme qui entoure la crosse de la saphène interne, cet épaississement, très .Inconstant, se voit surtout quand la veine descend très bas, jusqu'à la clavicule ; le repli de Dittel comble alors le petit angle compris entre la clavicule et le bord externe du sterno-mastoïdien à son point d'insertion.
Structure
Branches d'origine
Elles se réunissent dans l'épaisseur de la parotide, en arrière du col du condyle. Cruveilhier, et à sa suite quelques auteurs français, appellent tronc temporo-maxillaire la veine qui résulte de la fusion de ces deux branches, et ne font commencer la jugulaire externe qu'au moment où le tronc temporo-maxillaire sort de la parotide; mais cette manière de voir n'est justifiée par aucune raison et est en opposition avec les données de l'anatomie comparée.
Veine temporale superficielle
Elle correspond à l'artère homonyme, sans en avoir les flexuosités. Ses origines se font par trois espèces de branches, antérieures ou frontales, moyennes ou pariétales, postérieures ou occipitales. En se ramifiant et en s'anastomosant soit entre elles par des arcades transversales, soit avec celles du coté opposé, soit enfin avec les veines voisines, frontales et sus-orbitaires en avant, auriculaires postérieures, occipitales superficielles et profondes en arrière, elles constituent le réseau veineux du cuir chevelu. Celui-ci est à larges mailles, moins riche que le réseau artériel, dont il n'est pas rigoureusement satellite, et occupe, comme lui, la partie profonde du cuir chevelu, au-dessus de l'aponévrose épicrânienne.
Les trois branches temporales issues du réseau se réunissent en deux troncs, l'un antérieur, l'autre postérieur, qui se placent en arrière des artères correspondantes. Enfin, au niveau de l'arcade zygomatique, les deux troncs se fusionnent en un seul. Ce tronc, presque toujours unique, descend dans le sillon pré-auriculaire, en arrière de l'artère, en avant du nerf auriculo-temporal, en sorte qu'on trouve successivement, d'avant en arrière l'artère, la veine, le nerf; les flexuosités de l'artère peuvent changer ces rapports. Il plonge dans l'extrémité supérieure de la parotide et s'unit à la veine maxillaire interne au niveau du col du condyle. En avant du tragus, point classique de la ligature, les deux vaisseaux, artère et veine, sont englobés dans une gaine lamelleuse dense fournie par le fascia superficialis qui prolonge l'aponévrose épicrânienne.
La veine temporale superficielle reçoit comme branches collatérales la veine temporale moyenne, les auriculaires antérieures, les veines du plexus articulaire, les transverses de la face, les veines du canal de Sténon et des veines parotidiennes.
Veine temporale moyenne
Cette veine, souvent volumineuse, correspond à l'artère temporale moyenne et à la branche orbitaire de l'artère temporale superficielle. Elle naît du confluent veineux de l'angle externe de l'œil par plusieurs veines superficielles, frontales, palpébrales externes et sous-orbitaires, qui s'anastomosent avec la sus-orbitaire, branche de la faciale. Ces rameaux perforent l'aponévrose temporale, deviennent profonds et se réunissent sur la face externe du muscle temporal pour former le plexus lequel communique largement avec les veines temporales profondes. Ce plexus est situé un peu au-dessus de l'arcade zygomatique. Le tronc unique qui en sort se dirige en arrière parallèlement au bord supérieur de l'arcade, perfore à son tour l'aponévrose, mais cette fois de dedans en dehors, et, devenu superficiel, se jette dans la temporale superficielle, en avant du conduit auditif.
Veines auriculaires antérieures
Au nombre de 4 ou 5, elles proviennent de la partie antérieure de l'oreille externe.
Veines du plexus articulaire
Tout autour de la synoviale de l'articulation temporo-maxillaire existe un riche plexus, dont les deux parties principales sont l'une, antérieure, appliquée sur la face externe de l'articulation l'autre, postérieure, sur la face interne. Cette couronne veineuse est le plexus articulaire, dit encore condylien ou glénoïdien le terme de condylien prête à la confusion avec le plexus condylien du trou condylien antérieur. Il reçoit des veines auriculaires profondes du conduit auditif et de la membrane du tympan, des veines articulaires et des massétérines, et se déverse par plusieurs branches dans la temporale. Il communique en dedans avec le plexus ptérygoïdien. On le trouve également très développé chez les animaux, et l'on suppose qu'il a pour rôle de former un coussinet élastique autour de l'articulation.
Veines transverses de la face
On en compte ordinairement deux, une supérieure et une inférieure, qui naissent de la joue, de la parotide et du canal de Sténon.
Veines du canal de Sténon
Le canal de Sténon est entouré d'un plexus qui se déverse en arrière dans la jugulaire externe même ou dans la temporale, en avant dans la faciale.
Veines parotidiennes
Plusieurs branches naissant de la partie supérieure de la glande.
Veine maxillaire interne
La veine maxillaire interne correspond à l'artère de même nom ; elle est double, mais toutes ses branches sont simples, à l'exception des veines méningées moyennes. Toutefois elle ne reçoit point toutes les collatérales de l'artère.
Celle-ci, dans sa partie moyenne, au niveau de la tubérosité du maxillaire supérieur, émet les artères, buccale, dentaire supérieure et sous-orbitaire. Les veines correspondantes, unies ou non en plexus, communiquent bien en arrière avec la veine maxillaire interne, mais se déversent en avant dans la veine faciale; nous les décrirons avec celles-ci.
La maxillaire interne commence au fond de la fosse ptérygo-maxillaire, au niveau du trou sphéno-palatin, par la veine sphéno-palatine ou nasale postérieure, vaisseau important qui lui amène une grande partie du sang des fosses nasales et qui s'accroît presque immédiatement des petites veines, vidienne, ptérygo-palatine (ou pharyngienne supérieure) et palatine supérieure. Ainsi constituée, elle suit la face interne du ptérygoïdien externe, passe entre ses deux faisceaux, puis, accompagnant l'artère dans son trajet variable, se dirige vers le col du condyle. Dans ce trajet, elle a reçu la totalité de ses branches collatérales, et celles-ci, en s'anastomosant, forment un plexus (dit plexus ptérygoïdien) dans lequel le tronc collecteur est le plus souvent dissocié et méconnaissable. Ce tronc se reconstitue avec ses deux branches au sortir du plexus il se dirige alors en dehors, un peu au-dessous de l'arcade zygomatique, et débouche dans la temporale superficielle par une ouverture munie d'une valvule insuffisante.
Parmi les veines collatérales, les méningées moyennes méritent une mention spéciale.
Veines méningées moyennes
Les veines méningées moyennes (grandes méningées) sont comprises dans l'épaisseur de la dure-mère et possèdent les caractères des sinus béance sur la coupe, absence de tunique musculaire, présence accidentelle de brides filamenteuses et de granulations de Pacchioni, et même par places formations caverneuses. Satellites de l'artère méningée, elles sont en nombre double des branches artérielles et beaucoup plus grosses qu'elles; ordinairement l'une est en avant de l'artère et l'autre en arrière; mais parfois il n'y a qu'une seule veine, et celle-ci peut, sur un certain trajet, être indépendante de l'artère. Comme pour les artères, les veines du coté gauche sont, dit-on, plus volumineuses.
Elles naissent sur la ligne médiane en partie du sinus longitudinal supérieur, en partie des lacs sanguins, descendent en formant deux branches, l'une antérieure, l'autre postérieure, l'antérieure plus grosse, atteignant jusqu'à 6 ou 7 millimètres de diamètre et fournissant ordinairement une branche moyenne. Ces branches descendent le long des bords antérieur et postérieur du pariétal; elles sont logées dans des gouttières ou même des canaux osseux distincts des gouttières artérielles, mais contigus, et il est probable que, dans les hémorragies méningées traumatiques, une grande partie du sang épanché provient de la rupture des veines. On peut observer par place des formations plexiformes ou même caverneuses, véritables lacs sanguins; la plus importante siège au centre de la région temporale, au voisinage du ptérion, et atteint 1 centimètre de diamètre (Trolard).
Les veines méningées moyennes se terminent dans le plexus ptérygoïdien, au niveau de son plan profond. Cette terminaison se fait de diverses façons. Ou bien les deux branches, réunies en un tronc commun de 1 à 2 centimètres de longueur, passent avec l'artère par le trou petit rond (sphéno-épineux); ou bien les deux branches restent distinctes; l'antérieure s'engage par le trou ovale, la postérieure par le trou petit rond. Enfin il n'est pas rare que la branche antérieure se jette dans le sinus de Breschet, sous la petite aile du sphénoïde, ou dans le sinus caverneux, et que le sang qu'elle contient arrive à la maxillaire interne par ces voies indirectes.
Elles reçoivent des veines durales, de nombreuses veines diploïques tout le long de leur trajet, et à leur partie inférieure des veines cérébrales (veines inférieures et antérieures). Elles s'anastomosent avec le sinus longitudinal supérieur dont elles proviennent en partie, avec la veine Sylvienne superficielle (grande anastomotique de Trolard), avec le sinus sphéno-pariétal, enfin avec le sinus petro-squameux sur la face antérieure du rocher.
Sur les veines méninges, voy. Trollard. Les veines méningées moyennes. Sciences biologiques, 1890.
Plexus ptérygoïdien
On peut rencontrer dans la disposition de la veine maxillaire interne les trois formes suivantes : l'indépendance des veines qui gardent leur individualité et restent fidèlement satellites des arteres, ainsi qu'on le voit dans la figure de Bourgery ; leur réunion en plexus, à mailles serrées, à travers lesquelles passent les artères ; la transformation de ce plexus, surtout dans sa partie profonde, en un état caverneux ou spongieux, composé de vastes cavités coupées de lames réticulées. On ne peut dire quelle est la plus fréquente de ces trois formes, veines isolées, plexus, état caverneux.
Le plexus ptérygoïdien ou zygomatique, caverneux ou non, est un des plus riches de l'économie. II occupe la fosse zygomatique ainsi que son arrière-fond, la fosse ptérygo-maxillaire, et forme une gaine vasculaire au muscle ptérygoïdien externe. II est noyé dans un tissu adipeux qui rend sa dissection très difficile aussi le voit-on mieux par dessiccation. On peut assez aisément le séparer de la base du crâne, et c'est ainsi qu'on l'évite dans la résection du nerf maxillaire inférieur. Merkel a pourtant été témoin d'un cas où l'hémorragie fit abandonner l'opération.
Il se compose de deux parties, une superficielle et une profonde, séparées parle ptérygoïdien externe et communiquant largement à travers le muscle et sur ses bords. La partie superficielle est située sur la face externe du ptérygoïdien externe, entre ce muscle et le temporal. Elle reçoit les veines temporales profondes, anastomosées en réseau dans l'épaisseur du temporal et collectrices des veines osseuses de la grande aile du sphénoïde la dentaire inferieure ; les ptérygoïdiennes ; quelquefois la veine tympanique, qui ordinairement va au plexus articulaire de la jugulaire externe; les veines massétérines. Ces dernières sont de deux ordres. Il y a des massétérines superficielles, appliquées sur la face externe du masséter, et qui se jettent en arrière par plusieurs branches dans la jugulaire externe ou dans la temporale superficielle; et des massétérines profondes, situées sous le muscle, constituant souvent par leurs anastomoses le plexus massétérin et passant avec l'artère par l'échancrure sigmoïde pour se déverser dans le plexus ptérygoïdien.
La partie profonde, composée de veines plus volumineuses, est située sur la face interne du ptérygoïdien externe; elle englobe le nerf maxillaire inférieur jusqu'à sa bifurcation en dentaire et lingual, et avec lui le ganglion optique.
Par un prolongement à veines fines et serrées, elle se poursuit sur la face interne du ptérygoïdien Interne, et le long de la base du crâne sur la partie molle de la trompe d'Eustache; la lumière de la trompe, peut être rétrécie par la réplétion de cette gaine vasculaire, au point de donner lieu à des troubles de l'audition, ainsi que l'ont noté les auristes. Un vaste rideau veineux est donc tendu de la scissure de Glaser aux angles du pharynx. C'est dans le plan profond que débouchent les veines du trou ovale, du trou petit rond et du trou accessoire de Vésale, c'est-à-dire les méningées moyennes, la petite méningée, et des émissaires du sinus caverneux. Par là une partie du sang intracrânien arrive à la jugulaire externe.
Le plexus ptérygoïdien communique avec le plexus alvéolaire de la faciale, le plexus auriculaire et le plexus temporal de la temporale superficielle, le plexus pharyngien tributaire de la jugulaire interne. Sa voie émissaire principale est la maxillaire interne qui conduit le sang à la jugulaire externe; une voie accessoire d'échappement lui est ouverte en avant, par les veines dentaires supérieures et la veine alvéolaire ou faciale profonde qui aboutit à la veine faciale, tributaire de la jugulaire interne.
On remarquera la tendance que présentent les veines dans cette région à prendre la forme de plexus (plexus ptérygoïdien, temporal, articulaire, massétérin, alvéolaire). Il semble que, concurremment avec la graisse, ces plexus recherchent les espaces vides, à faible pression, comme les confluents veineux des plis articulaires. Les mouvements de mastication et de déglutition doivent exercer une influence notable, soit pour appeler le sang dans ces réservoirs veineux, soit pour l'en expulser.
Sur le plexus ptérygoïdien, voy.: Zucckerkandl. Ueber die Venen der Retroomaxillar-Grube. Monatshe. F. Ohrenh, 1876.
Branches collatérales
Les branches collatérales ou afférentes de la jugulaire externe sont les suivantes.
Veine auriculaire postérieure
Elle correspond à l'artère et occupe la région mastoïdienne. Elle reçoit les occipitales superficielles, des veines postérieures de l'oreille et notamment une forte branche du lobule, et la veine stylo-mastoïdienne, qui, dans l'aqueduc de Fallope, s'anastomose avec des rameaux de la veine méningée moyenne. Son ouverture dans la jugulaire externe se fait au dessous du lobule, sur le bord antérieur du sterno-mastoïdien.
Les veines occipitales superficielles naissent de la partie postérieure du cuir chevelu et s'anastomosent avec les temporales et les veines .occipitales profondes. Elles ne paraissent pas constantes.
Veine occipitale profonde
Tantôt unique et alors située derrière l'artère occipitale dont elle est la satellite, tantôt double et enlaçant ce vaisseau de ses branches plexiformes, elle naît de la région postérieure de la tète et supérieure de la nuque, passe sous le Splénius et s'ouvre dans la jugulaire par un tronc qui lui est souvent commun avec l'auriculaire postérieure.
Elle reçoit ordinairement les veines émissaires mastoïdiennes, qui viennent du sinus latéral. Ses branches d'origine présentent d'importantes anastomoses avec !es veines rachidiennes, notamment avec la vertébrale, la jugulaire postérieure et le confluent veineux du trou occipital.
Veines parotidiennes et massétérines superficielles
Veines superficielles de la nuque
Veines du sterno-mastoïdien
Veine sous-cutanée postérieure du cou (cervicale superficielle de plusieurs auteurs)
Non mentionnée dans nos classiques, bien que souvent figurée, cette veine nait du réseau veineux occipital, descend superficiellement derrière le sterno-mastoïdien et s'ouvre a angle aigu dans la jugulaire un peu au-dessous de sa partie moyenne, à trois ou quatre travers de doigt au-dessus de la clavicule. Elle reçoit des veines sous-cutanées de la nuque, et des veines des muscles superficiels, notamment une assez forte branche qui émerge de dessous le trapèze.
Veine scapulaire postérieure (cervicale transverse, transverse du cou) et Veine scapulaire supérieure (sus-scapulaire)
Ces deux veines sont satellites des artères. Elles se réunissent ordinairement en un tronc commun, de 5 millimètres de diamètre, qui émerge de la face antérieure du trapèze et débouche dans la partie inférieure de la jugulaire externe, quelquefois directement dans la sous-clavière. Leur embouchure est valvulée. La veine sus-scapulaire passe avec l'artère par-dessus le ligament qui ferme l'échancrure coracoïdienne; les veines qui occupent l'échancrure avec le nerf sus-scapulaire sont des veines anastomotiques entre les veines des fosses sus-épineuse et sous-scapulaires (Delbet).
On remarquera que toutes les branches collatérales de la jugulaire externe l'abordent par son côté externe ou postérieur.
Branches d'anastomose
La jugulaire externe est anastomosée : avec les veines intracrâniennes, par les émissaires de Santorini, l'émissaire mastoïdienne, et les émissaires de la base qui vont au plexus ptérygoïdien; ce sont ces anastomoses qui justifiaient la saignée de la veine dans les cas de congestion cérébrale ; avec les veines rachidiennes, par les branches les plus postérieures de la veine occipitale profonde ; avec la veine jugulaire interne par la communicante intraparotidienne, grosse branche à peu près constante qui traverse horizontalement ou en sens oblique l'extrémité Inférieure de la parotide en passant tantôt en dessus, tantôt en dessous du digastrique et se jette dans la veine faciale près de son embouchure, plus rarement dans la jugulaire interne elle-même. Par elle, quand l'incidence est favorable, une partie du sang de la face s'écoule dans la jugulaire externe; quelquefois la veine faciale tout entière passe dans cette veine; les veines transverses de la face unissent également la faciale et la jugulaire externe ; avec la jugulaire antérieure, par plusieurs rameaux de grosseur variable, obliques ou transversaux, qui croisent le sterno-mastoïdien ; avec les veines du bras, par une branche fréquente qui se détache de la veine céphalique et passe en dessus ou en dessous de la clavicule. `
Territoire de la jugulaire externe.
Quand la jugulaire externe est bien développée et qu'elle reçoit la totalité de la maxillaire interne, son territoire est considérable. Il comprend : presque toute la voûte de la tête (crâne et parties molles) par les occipitales, auriculaires, temporales et méningées moyennes ; une partie de l'intérieur du crâne (enveloppe et cerveau) par les affluents de la maxillaire interne et les veines émissaires qui puisent dans le sinus caverneux et dans le sinus latéral ; la plus grosse partie de la face, par la maxillaire interne, les anastomoses avec l'ophtalmique et la communicante faciale quand elle est horizontale ; une partie du cou, de la nuque et de l'épaule.
On ne saurait donc considérer la veine jugulaire externe comme un simple canal collatéral de la jugulaire Interne. Sans doute elle peut la suppléer à certains moments d'engorgement circulatoire et lui servir de voie de décharge (la 'réciproque étant d'ailleurs incontestable), mais elle a un domaine à elle et une circulation propre. Son antériorité dans l'apparition embryologique, son rôle prépondérant chez les animaux, le vaste territoire bien que très amoindri qu'elle a conservé chez l'homme, son embouchure toujours distincte dans la sous-clavière, enfin les variétés réversives fréquentes dans lesquelles elle absorbe même les veines faciale et linguale, tous ces caractères témoignent de son importance et de son autonomie.
Veine jugulaire antérieure
Syn. Veine jugulaire externe antérieure de la plupart des auteurs allemands. Veine sous-cutanée du cou. Veine médiane (vena media, vena mediana).
Situation
La veine jugulaire antérieure est unique pour chaque moitié du corps. En s'unissant avec celle du côté opposé, elle forme un T renversé à double branche verticale TT. La branche verticale, incomplètement superficielle et invisible à l'extérieur, occupe la région médiane antérieure du cou, régions sus- et sous-hyoïdiennes; la branche horizontale, profonde, occupe la partie inférieure de la région carotidienne.
Volume
Le diamètre moyen de la jugulaire antérieure est de 4 millimètres. Il est souvent inégal d'un côté à l'autre, et ordinairement eu raison inverse de celui de la jugulaire externe.
Origine, Trajet, Terminaison
La jugulaire antérieure a pour première origine les veines sous-mentales superficielles (il y a une veine sous-mentale profonde qui va à la faciale), nées elles-mêmes de la peau et des muscles de la région sus-hyoïdienne, et souvent accrues par les veines du menton ou mémo de la lèvre inférieure. L'anastomose avec la veine faciale doit être considérée comme une seconde origine.
Les deux branches qui composent le tronc veineux sont coudées à angle droit ouvert en dehors. La branche verticale descend, près de la ligne médiane, de l'os hyoïde au bord interne du tendon du sterno-mastoïdien la branche transversale se dirige horizontalement en dehors, de la fourchette sternale à l'embouchure de la jugulaire externe, à 1 centimètre au-dessus de la clavicule.
La a lieu dans la veine sous-clavière, tantôt isolément et alors près de la jugulaire externe, en dedans ou en dehors de celle-ci, tantôt et le plus souvent par un tronc commun avec la jugulaire externe qui devient le tronc collecteur.
Rapports
Dans ses origines sous-mentales, la veine jugulaire antérieure est superficielle, située par-dessus le peaucier dans le tissu graisseux : sous-cutané. Plus bas, le tronc qui se constitue au niveau de l'hyoïde est engainé par l'aponévrose cervicale superficielle, il est intra-aponévrotique. Enfin à deux ou trois travers de doigt au-dessus de la fourchette sternale, la veine passe sous l'aponévrose superficielle et se trouve placée dans l'espace sus-sternal de la fossette jugulaire, entre l'aponévrose superficielle et l'aponévrose moyenne. L'extrémité de sa branche verticale, son arcade anastomotique et la plus grande partie de sa brandie transversale occupent cet espace à parois résistantes, qui protège contre la pression atmosphérique le confluent veineux qu'il renferme. La portion horizontale passe derrière les insertions du sterno-mastoïdien, en avant des muscles sterno- et thyro-hyoïdiens et de l'extrémité inférieure de la jugulaire interne.
Branches collatérales
Les branches collatérales comprennent seulement des rameaux laryngés et des veines sous-cutanées de la région médiane.
Anastomoses
La jugulaire antérieure contracte des anastomoses importantes : avec la faciale, par une brandie forte et constante, que nous avons considérée comme une de ses origines, car on voit souvent le tronc même de la jugulaire provenir tout entier de la veine faciale ; avec la jugulaire externe, par des rameaux qui passent en avant du sterno-mastoïdien ; avec la jugulaire interne ; avec les veines thyroïdiennes, surtout avec la thyroïdienne supérieure ; avec la jugulaire antérieure du côté opposé. Cette anastomose est double; on distingue une petite anastomose supérieure, inconstante, pré-hyoïdienne (Theile) et une grosse anastomose inférieure normale, dite arcade des jugulaires.
L'arcade des jugulaires (arcus venosus, arc veineux du cou, communicante inférieure) est une branche transversale, grosse comme une plume d'oie, qui relie les deux branches verticales à leur terminaison. Elle occupe l'espace sus-sternal, immédiatement au-dessus de l'échancrure supérieure du sternum dont elle a la longueur. Par son bord supérieur concave elle reçoit d'une façon inconstante dos rameaux thyroïdiens, exceptionnellement une veine médiane impaire; par son bord Inférieur convexe, une ou deux branches thoraciques superficielles, qui viennent du réseau pré-sternal de la mammaire interne et montent par-dessus ou par-dessous le ligament inter-claviculaire; puis une branche médiastine profonde qui provient de la région rétro-sternale où elle s'anastomose avec les veines thymiques et médiastines. Cette veine médiastine passe quelquefois à travers le ligament inter-claviculaire.
La réunion de toutes ces veines, tronc des deux jugulaires, arcade anastomotique, branches afférentes de l'arcade, forme le confluent veineux sus-sternal.
Territoire
La veine jugulaire antérieure ne paraît pas exister chez les animaux; leurs jugulaires externes convergent d'ailleurs vers le sternum. Elle apparaît avec le déjettement latéral de la jugulaire externe dans le creux sus-claviculaire et n'est qu'une branche antérieure de cette grande veine, au tronc de laquelle elle aboutit ordinairement. Son volume est presque toujours inversement proportionnel a celui de la jugulaire externe qu'elle supplée en partie, et dont elle tend à s'affranchir quand elle débouche isolément dans la sous-clavière. Son territoire propre comprend une petite partie de la face, par les rameaux des veines mentales et labiales inférieures et par l'anastomose avec la veine faciale, la région sous-mentale et sous-hyoïdienne dans leur plan superficiel, la partie supérieure de la région sternale.
Veine jugulaire externe
Injection
La jugulaire externe s'injecte facilement par les grosses veines du bras, nu par la veine cave supérieure ou inférieure. Les tronçons restés vides se remplissent par les injections complémentaires. On peut injecter le plexus ptérygoïdien par le sinus pétreux supérieur (Langer). Pour bien voir ce plexus, il faut enlever le faisceau supérieur du ptérygoïdien externe ou bien, sur une tète sciée en deux moitiés, l'attaquer par sa face interne, en détruisant l'aile interne de l'apophyse ptérygoïde.
Rapports
Quand le trapèze présente une insertion claviculaire étendue, il est perfore par la jugulaire externe qui passe avec des branches nerveuses sus-claviculaires dans un orifice ovale, à grand diamètre transversal, quelquefois tendineux (Gruber, Hyrtl).
La phlébotomie de la jugulaire externe était très en honneur chez les Arabes. On la pratiquait encore en France quand Malgaigne a publié son Anatomie chirurgicale (1838). On a recommande d'abord de faire la section transversale, perpendiculairement aux libres du peaucier pour que celles-ci puissent se rétracter, ensuite de se tenir à trois travers de doigt au-dessus de la clavicule afin d'éviter la lésion des branches du plexus cervical superficiel situe plus haut, à la partie moyenne. Sabatier a cité deux cas de convulsions mortelles chez des enfants par section de la veine au niveau du plexus. Enfin comme la partie inférieure (h.- la jugulaire, dans le creux sus-claviculaire, est adhérente aux aponévroses et béante, on comprimera avec le doigt le bout inférieur pour empêcher l'entrée de l'air.
Synonymie
La plupart des auteurs étrangers, à la suite de Walter, appelle veine faciale postérieure, le tronc temporo-maxillaire de nos classiques ; seul Luschka donne ce nom à l'union de la temporale superficielle avec la temporale moyenne et considère la veine maxillaire interne comme une simple branche collatérale. La faciale antérieure est la faciale des auteurs français, et la faciale commune est constituée par l'union de la faciale antérieure avec la faciale postérieure (forme rare d'ailleurs).
Variétés et anomalies
Manque totalement, c'est-à-dire depuis l'angle maxillaire, d'un seul côté ou des deux (assez rare). Est double totalement, ou par bifurcation de sou extrémité inférieure, ou par présence d'un canal collatéral, ou par une formation insulaire qui tantôt reste à la surface du sterno-mastoïdien, tantôt l'embrasse dans sa boutonnière.
L'origine de la jugulaire est interprétée différemment par les auteurs. Le type que nous avons décrit est le plus fréquent chez l'homme et il est conforme aux données de l'anatomie comparée. La jugulaire nait au-dessous de l'oreille par la réunion des veines temporale superficielle et maxillaire interne; Luschka, qui considère la maxillaire interne comme une simple collatérale de la temporale, dit la jugulaire externe naît au-devant de l'oreille par la réunion des veines temporale superficielle et temporale moyenne. Je rappelle que, chez tous les mammifères non primates et chez l'embryon [humain, la jugulaire externe commence en avant de l'oreille, en arrière du condyle; à ce niveau le tronc se constitue par le confluent des veines temporales, maxillaire interne et du sinus petro-squameux qui traverse le trou temporal et amène le sang des sinus latéraux.
Il faut considérer chez l'homme comme forme réversive, du type animal, le cas où la jugulaire externe reçoit, outre les veines précédentes, la faciale, la linguale ou même tout le tronc thyro-linguo-facial. Dans ces cas, la jugulaire antérieure fait ordinairement défaut; sa branche transversale persistante va à la jugulaire externe. Au contraire les cas fréquents (normaux, pour quelques auteurs) dans lesquels la jugulaire externe diminuée ne reçoit qu'une partie de la maxillaire interne par un canal anastomotique, ou bien est réduite dans ses origines à l'auriculaire postérieure et aux occipitales superficielles (le tronc temporo-maxillaire passant dans la jugulaire interne), ou même a l'émissaire mastoïdienne et a quelques veines cutanées, tous ces cas sont des anomalies progressives, des étages anticipes dans l'amoindrissement progressif de la jugulaire. Le tronc de la veine est alors plus ou moins grêle ou même absent.
La jugulaire externe peut s'ouvrir au confluent des veines sous-clavière et jugulaire interne, mais alors en avant de cette dernière; souvent se termine par deux branches, l'externe à trajet habituel, l'interne allant à la jugulaire interne ou bien passant par-dessus le chef claviculaire du sterno-mastoïdien pour plonger dans sa fossette et s'unir à la jugulaire antérieure.
Communique avec la veine céphalique de l'épaule par une anastomose qui passe pardessus ou par-dessous la clavicule;- reçoit la céphalique qui passe sur la clavicule; ou bien elle-même descend par-dessus la clavicule, reçoit à son coude la céphalique et s'engage sur le sous-clavier pour s'ouvrir dans la sous-clavière. Dans tous ces cas, la clavicule est entourée à sa partie moyenne par un anneau veineux, disposition qui intéresse le chirurgien. Toutes ces formes sont normales chez les singes (Ficalbi, in Schwalbe, 1886).
Ne reçoit pas les scapulaires supérieures et postérieures ; reçoit une thoracique superficielle qui monte en avant de la clavicule; émet a l'angle de la mâchoire une grosse branche antérieure, satellite de la jugulaire interne, qui reçoit la faciale et la thyroïdienne supérieure et s'ouvre dans le tronc innominé (Chabbert).
Veine jugulaire antérieure
Variétés et anomalies
Assez souvent une seule jugulaire, l'autre à l'état de vestige. Les deux veines très rapprochées et adossées ou fusionnées par place. Fusionnées en un tronc unique et médian, veine médiane ou impaire (rare). Absente des deux eûtes, et remplacée par un plexus ou par des ramuscules.
Très grosse quand elle continue la faciale ou la jugulaire externe.
Nait de la faciale (assez souvent) (lui peut y passer tout entière; de la jugulaire externe par une arcade ou par une branche qui longe le bord antérieur du sterno-mastoïdien d'un tronc commun aux veines temporo-maxillaire et linguo-faciale (veine faciale commune des auteurs étrangers) de la jugulaire interne (rare).
Descend obliquement derrière le sterno-mastoïdien; sa branche horizontale passe en avant des deux chefs du sterno-mastoïdien près de la clavicule, ou seulement en ayant du chef sternal pour plonger dans le triangle qui sépare les deux insertions (anomalie importante pour la ténotomie du muscle).
Débouche isolément dans la sous-clavière, état normal pour quelques anatomistes; dans la jugulaire interne (rare).
Reçoit les veines de la langue; la laryngée supérieure; une thoracique externe qui vient du mamelon et passe par-dessus la clavicule; souvent une perforante du premier ou du deuxième espace intercostal qui provient de la mammaire interne, traverse le grand pectoral et se jette dans l'extrémité de la branche verticale (Houzé, Luschka). Cette branche s'anastomose avec le plexus pré-sternal et les veines du muscle sous-clavier.
L'arcade transverse manque quelquefois. Reçoit une veine thyroïdienne inférieure; une veine médiane; ou même deux (Charpy), d'où quatre troncs parallèles près de la ligne médiane.
La veine médiane du cou ou veine impaire peut être très grosse, du volume du petit doigt, et s'élever au-devant de la trachée et du larynx, jusqu'au bord supérieur du cartilage thyroïde. Elle reçoit alors des branches cutanées et thyroïdiennes, s'anastomose avec la jugulaire antérieure et, au lieu de se terminer dans l'arcade transversale, elle peut se diviser en deux branches transversales qui vont à la sous-clavière ou à la jugulaire externe.
Cette variété est importante à connaître à cause de la trachéotomie.
Quelques auteurs ont bien à tort considère comme veine distincte la partie horizontale des jugulaires antérieures. On a appelé veine transverse tantôt la branche horizontale, tantôt l'arcade qui unit ces branches.
D'après Traité d'anatomie humaine P. Poirier