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Les deux veines du bras sont la basilique et la céphalique, toutes deux situées, comme celles de l'avant-bras, sur la face antérieure, de chaque côté du biceps, la basilique en dedans, la céphalique en dehors.

Veine basilique

 

Appelée aussi veine interne du coude chez les Grecs et les Romains; pour beaucoup d'auteurs étrangers, la basilique comprend la cubitale et notre basilique. La veine droite a été encore nommée par les auteurs anciens veine hépatique, et la gauche veine splénique, parce qu'on les saignait dans les maladies du foie et de la rate.

 

Née de la réunion de la médiane basilique avec la cubitale superficielle, elle monte verticalement dans le sillon bicipital interne et se termine dans la veine humorale interne tantôt vers la partie moyenne du bras, tantôt vers sa partie supérieure ou même dans la veine axillaire. Elle a deux portions une inférieure, sous-cutanée; une supérieure, sous-aponévrotique. Dans sa partie inférieure, elle est superficielle, contenue dans une gaine du fascia superficialis ; les vaisseaux et ganglions lymphatiques sont en arrière d'elle ; le nerf brachial cutané interne longe ordinairement son bord externe.

 

Chez quelques sujets, elle se dessine sous la peau, sous la forme d'un cordon noueux. Apres avoir remonte le long de la cloison intermusculaire interne qui la sépare seule des vaisseaux profonds, elle perfore l'aponévrose par un orifice semi-lunaire et devient alors sous-aponévrotique. Cette seconde portion n'a pas de longueur fixe; la veine se jette ordinairement dans les humérales après un trajet de quelques centimètres, soit directement, soit par une disposition plexiforme. Quand elle se prolonge jusqu'à l'axillaire, elle se place en dedans du paquet vasculo-nerveux, sur le bord interne du nerf cubital, et peut recevoir des veines profondes, notamment des veines du triceps ou même des scapulaires.

 

Souvent aussi, au point de sa perforation, un canal collatéral superficiel continue la veine basilique sur le bord interne du biceps et va s'ouvrir dans l'axillaire.

 

La basilique est la plus grosse des veines superficielles du bras, quelquefois même de toutes les veines du bras. Elle possède de quatre à huit valvules. Elle est reliée constamment à la céphalique par une anastomose transversale, simple ou plexiforme, qu'on voit sur le tiers inférieur du biceps elle est également anastomosée avec les veines profondes humérales par plusieurs branches perforantes.


Veine céphalique

 

Veine de l'épaule, des anciens; veine de la tête, des modernes, parce qu'on la saignait dans les affections de la tête et surtout, des yeux. Il faut remarquer que la céphalique se jette dans la jugulaire externe chez les animaux et quelquefois chez l'homme. Le mot céphalique s'appliquait autrefois à toute la veine externe du membre supérieur, d'où le nom de céphalique du pouce, céphalique de l'avant-bras. Les auteurs étrangers appellent souvent céphalique la radiale et notre céphalique réunies.

 

Moins grosse, mais beaucoup plus longue que la basilique, possédant aussi une huitaine de valvules, dont trois dans sa partie deltoïdienne et une à son embouchure, elle commence à l'union de la médiane céphalique avec une des radiales accessoires, monte verticalement dans le sillon bicipital externe, parallèlement à la basilique; puis, au sommet du deltoïde, elle se porte obliquement dans le sillon deltoïdo-pectoral et, sous la clavicule, plonge dans la profondeur pour s'ouvrir dans la veine axillaire.

 

Il y a donc deux portions dans son trajet. Sa portion brachiale est verticale, sous-cutanée (c'est-à-dire intra faciale), souvent noyée dans le pannicule adipeux, croisée par les filets ascendants et descendants du nerf cutané de l'épaule. Sa portion deltoïdienne est oblique, sous-aponévrotique, dans un canal que l'aponévrose musculaire lui fournit en se dédoublant; elle est accompagnée par une artériole, rameau descendant de l'artère acromio-thoracique, et par un tronc lymphatique qui vient du V deltoïdien. Parvenue à l'extrémité du sillon deltoïdo-pectoral, elle se recourbe pour devenir perforante passe au-dessus ou en avant du bec coracoïdien, arrive dans le triangle clavi-pectoral, traverse l'aponévrose cribriforme et débouche dans l'axillaire.

 

Cette partie courbe, à concavité postérieure, porte quelquefois le nom de crosse de la céphalique et rappelle celle de la saphène interne. Pour aborder le tronc veineux, la céphalique croise l'artère axillaire en avant de laquelle elle passe, au-dessus ou au-dessous du tronc artériel acromio-thoracique. Son embouchure est à 25 millimètres du bord inférieur de la clavicule, quelquefois a 35, souvent beaucoup plus près, presque dans la sous-clavière. La crosse de la veine céphalique correspond extérieurement à une dépression cutanée, au fond de laquelle elle est quelquefois visible par transparence. Cette dépression de forme triangulaire, à base claviculaire, produite par l'écartement du deltoïde et du grand pectoral, est la fossette sous-clavière de Gerdy, la fossette de Mohrenheim des Allemands, du nom d'un chirurgien autrichien qui a montré qu'on pouvait y comprimer l'artère axillaire contre la deuxième côte.

 

La céphalique communique avec la basilique par l'anastomose transversale indiquée plus haut. Elle reçoit des veines du bras et de l'épaule et, dans sa crosse, le tronc veineux acromio-thoracique, qui ne s'ouvre pas directement dans la veine axillaire; souvent une branche anastomotique de la jugulaire externe (veine jugulo-céphalique). La confluence de ces veines peut créer de grandes difficultés pour la ligature de l'artère axillaire sous la clavicule. La grosse veine axillaire déborde l'artère qu'elle cache en partie, et l'artère est en outre recouverte par la crosse de la céphalique, quelquefois volumineuse et renforcée par les veines acromio-thoraciques qui y débouchent. Il faut y joindre les veines accessoires dont nous avons parlé en décrivant la veine axillaire. De là un lacis veineux dont un cadavre plus ou moins exsangue ne donne qu'une imparfaite idée.

 

D'après Traité d'anatomie humaine P. Poirier

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