Veines des doigts
Le plexus de la pulpe analogue au plexus artériel, est logé dans le tissu cellulo-fibreux dense de l'extrémité digitale. Les veines qui le constituent, sont grosses, anastomosées en arcade à concavité supérieure, et présentent sur leurs trajets des glomérules veineux formés par des veinules capillaires flexueuses et enroulées. Au centre des glomérules, on trouve, d'après Grosser, des artérioles afférentes et des anastomoses artério-veineuses (Voy. plus haut, p. 872).
Cette richesse et cette disposition des vaisseaux sont sans doute adaptées à la fonction sensorielle des doigts; ces veines ont un rôle thermique, la chaleur étant nécessaire l'exercice du toucher (Bourceret).
Les veines unguéales et les veines de la pulpe convergent vers le milieu du dos de la deuxième phalange pour former le réseau dorsal des doigts. Ce réseau s'étend jusqu'au milieu de la première phalange; il est composé de plusieurs gros troncs parallèles, anastomoses en mailles longitudinales, qui passent directement sur le dos de l'articulation de la première avec la deuxième phalange et non en la contournant, comme on l'a dit. M se termine dans l'arcade dorsale de la première phalange. L'arcade dorsale ou arcade digitale, souvent grosse, visible a travers la peau occupe la partie moyenne ou la limite du tiers supérieur de la première phalange. Sa concavité regarde en haut, comme d'ailleurs celle des arcades du métacarpe: par sa convexité, elle reçoit les veines dorsales des doigts et une partie des veines palmaires. De chacune de ses extrémités part une branche, qui se dirige vers le sommet de l'espace interdigital et s'anastomose par convergence avec celle de l'autre doigt pour former une veine métacarpienne. Le pouce n'a pas d'arcade dorsale.
Le réseau palmaire des doigts est formé de vaisseaux plus fins, de mailles plus arrondies. Il a son origine dans les veines de la pulpe et dans les parties molles de toute la face antérieure du doigt. II se déverse presque entièrement dans le réseau dorsal à l'aide des veines latérales ou veines obliques, qui contournent en hélice le bord des doigts pour se porter sur la face postérieure ; une petite partie du sang arrive au réseau palmaire de la main, en franchissant le pli digito-palmaire. Certains auteurs nient l'existence de veines collatérales superficielles analogues aux artères; d'antres les admettent et les font aboutir aux veines interdigitales, qui elles-mêmes s'ouvrent dans les veines dorsales métacarpiennes; d'autres enfin décrivent dans le réseau palmaire un seul tronc collecteur d'abord médian, puis obliquant pour se jeter dans le confluent interdigital.
En résumé, on voit que le doigt est entouré d'un lacis veineux formant une gaine vasculaire péri-digitale; que les vaisseaux, comme à la main, occupent surtout la face dorsale; que leur origine principale est l'extrémité tactile du doigt; enfin qu'il y a dans l'espace interdigital un véritable confluent veineux.