Herpesviridae - sous famille des γHerpes virinae
Spécificité d'hôte étroite - responsables d'infection chronique du tissu lymphoïde
Le virus
Génome : 230 kb
Morphologie des Herpesviridae.
2 variants EBV-1 ou A et EBV-2 ou B.
Antigènes viraux
associés à la latence
.EBNA 1 à 6 : Ag nucléaires
.LMP 1 à 3 : Ag membranaires
2 ARN viraux non codants : EBER 1 et 2 (EB encoded RNA).
associés au cycle lytique
IEA - ZEBRA : protéine transactivatrice passagede la latence à l'infection productive.
EA - TK, DMA polymérase, Ribonucléotide réductase, déoxyribonucléase.
LA - VCA : Ag majeur de capside
LMA : Ag membranaires (gp).
Le virus est capable de transformer et immortaliser les lymphocytes B humains.
Interactions virus, cellule et hôte
Tropisme cellulaire
Infection productive ; in vivo dans l'épithélium oral rôle de la protéine ZEBRA.
Infection latente ; génome circularisé sous forme épisomale, immortalisation de la population cellulaire (lymphocytes B) : lignées lymphoblastoïdes
Epidémiologie
95 % des adultes sont infectés, la précocité de la primoinfection est corrélée au niveau socio-économique.
La primoinfection est suivie par une excrétion salivaire intermittente : dans les pays développés, les primoinfections surviennent entre 15 et 25 ans (baiser) : les signes cliniques de MNI sont liés à une forte réponse immunitaire de l'hôte.
Physiopathologie
Fixation sur les cellules épithéliales de l'oropharynx, immortalisation des lymphocytes B -lymphoprolifération B généralisée normalement contrôlée par les cellules NK et les CTL spécifiques.
Persistance du virus : lymphocytes B circulants
quelques foyers dans la muqueuse oropharyngée
Clinique
MNI
fièvre - angine - adenopathies - hépatosplénomégalie - après une incubation de 30 à 50 jours
Maladies malignes associées à l'EBV
.lymphomes B chez les immunodéprimés - fréquents au cours du Sida
.lymphome de Burkitt : prolifération cancéreuse d'un clone de lymphocyte B contenant le plus souvent le génome EBV ; zones endémiques en Afrique Centrale
.syndrome lymphoprolifératif lié au chromosome X ou syndrome de Purtilo (déficit immunitaire rare au cours duquel la primoinfection EBV est fatale dans 70 % des cas)
.carcinome nasopharyngé (MPC): tumeur fréquente en Chine du Sud et en Afrique du Nord, rare en France. La cellule cancéreuse est une cellule épithéliale.
.dans ces 2 tumeurs : présence d'ADN viral et antigène EBNA dans les cellules cancéreuses.
.autres maladies malignes : lymphomes T, maladie de Hodgkin (40 à 50 % des cas) la transformation est liée à une translocation chromosomique du chromosome 8 au chromosome 14, 2 ou 22 provoquant la juxtaposition du proto oncogène c-myc avec les gènes codant pour les IgG.
Diagnostic
Prélèvements
sérum
LCR Biopsies
Techniques
Anticorps hétérophiles dans 60 à 80 % des cas :
IgM recherchés dans le Paul-Bunnel et Davidsohn (agglutinent les hématies de mouton, cheval et boeuf)
Anticorps EBV
- VCA IgG - IgM - IgA
- EA
- EBNA
Cinétique d'apparition des anticorps
VCA les IgG sont présents dès le début des signes cliniques et persistent. Les IgM disparaissent en 4 à 8 semaines ; elles peuvent être présentes lors des réactivations. Les EBNA apparaissent 1 à 3 mois après les signes cliniques - persistent les EA apparaissent précocement chez 70 % des sujets et disparaissent en quelques mois.
Profils sérologiques EBV
VCA IgG | VCA IgM | VCA IgA | EA IgG | EBNA IgG | |
Séronégatif | - | - | - | - | - |
Séropositif infection ancienne |
+ | - | - | - | + |
Primoinfection | ++ | + | +/- | +/- | - |
Réactivation | ++ | +/- | +/- | ++ | + |
Lymphome de Burkitt | +++ | - | - | ++ | +/- |
Carcinome du nasopharynx | +++ | - | + | ++ | ++ |
Coculture en présence de lymphocytes de donneurs
technique réservée aux laboratoires spécialisés
Détection du génome par technique de virologie moléculaire
indications :
- PCR sur cellules mononucléées sanguines ou ganglions lors d'une infection aiguë atypique (négative en dehors des primoinfections ou réactivations)
- PCR sur LCR lors de symptomatologies neurologiques atypiques
- chez l'immunodéprimé
- Charge virale pour évaluer le risque de survenue d'un syndrome lymphoprolifératif chez un immunodéprimé ou suivre l'efficacité de la thérapeutique instituée au cours d'un lymphome