Histologie cutanée
La peau est un organe composé de deux types de tissus : un tissu épithélial, épiderme ; un tissu conjonctif : derme et hypoderme.
Ces deux types de tissu ont une origine embryologique bien distincte: ectodermique pour l'épiderme mésodermique pour le derme et l'hypoderme.
Coupe de peau.
Ils sont mis au contact l'un de l'autre par un ensemble de structures désignées sous le nom de jonction dermo-épidermique.
Le follicule pilo-sébacé et les glandes sudorales sont des formations d'origine épidermique. Elles sont localisées en grande partie dans le derme et sont en continuité avec l'épithélium de surface. Ces structures épithéliales spécialisées constituent les annexes de la peau.
Peau avec follicule pileux en microscopie optique.
L'épiderme
C’est est un épithélium malpighien stratifié kératinisé. Il est composé de plusieurs types de cellules.
Le kératinocyte est la cellule épidermique essentielle. Celui-ci modifie sa morphologie suivant sa situation dans les couches de l'épiderme et son état de maturation. On distingue ainsi une couche basale, un corps muqueux, une couche granuleuse et une couche cornée.
Le kératinocyte est l'objet d'un processus de prolifération et de différenciation.
Les kératinocytes basaux prolifèrent par division mitotique, ils assurent le renouvellement de l'épiderme.
Les kératinocytes du corps muqueux subissent un processus de maturation : ils expriment de nouvelles kératines (1 et 10).
Au niveau de la couche granuleuse, ils deviennent aplatis et contiennent des grains de kératohyaline (kératine associée à la prof ilaggrine).
La couche cornée est formée de kératinocytes ayant perdu leur noyau et leurs organites. Ces cellules sont formées par une matrice de kératines denses et une membrane cellulaire épaisse : l'enveloppe cornée formée de protéines involucrine, loricrine...).
L'épiderme comprend en outre des cellules variées non épithéliales. Il s'agit de cellules dendritiques dont les projections cytoplasmiques s'intercalent entre les kératinocytes. Ces cellules ne sont pas visibles habituellement en microscopie optique. Elles sont mises en évidence par des techniques histo-chimiques ou des anticorps monoclonaux spécifiques.
Le melanocyte provient de la crête neurale, il est situé au niveau de l'assise basale. Il élabore un pigment : la mélanine qu'il stocke dans des mélanosomes et déverse dans les kératinocytes. Le melanocyte est mis en évidence par une coloration argentique (Fontana).
La cellule de Langerhans provient de précurseurs hématopoietiques de la moelle osseuse. C'est une cellule macrophagique mobile captant les antigènes à la surface de la peau et les présentant aux lymphocytes. Elle est mise en évidence par des anticorps reconnaissant l'antigène CDla.
La cellule de Merkel est une cellule neuro-endocrine faisant partie du système APUD. Elle a un rôle de mécano-récepteur: située dans la couche basale, elle est au contact de fibres nerveuses. Elle est mise en évidence par une technique histochimique (enolase-neuronale spécifique).
Le derme
C’est un tissu conjonctif de soutien. Il est composé de cellules résidentes, d'une substance fondamentale amorphe, et de fibres. Le derme renferme en outre des vaisseaux et des filets nerveux . Il s'organise en un derme papillaire entre les crêtes épidermiques et un derme réticulaire profond.
Les cellules résidentes dermiques comprennent :
• les fibroblastes: cellules fusiformes ou stellaires assurant la synthèse des fibres et de la substance fondamentale.
• les dendrocytes dermiques correspondant à une population hétérogène. Leur individualisation s'effectue grâce à l'utilisation d'anticorps spécifiques. Certaines ont un rôle dans la présentation des antigènes.
• les mastocytes: cellules mononuclées contenant des substances vaso-actives (histamine). Elles sont caractérisées par une technique histochimique: métachromasie au bleu de toluidine.
A côté des cellules résidentes peuvent se rencontrer dans le derme des cellules de passage provenant du sang : monocytes, polynucléaires, etc...
La substance fondamentale correspond à un milieu hydraté contenant des macromolécules qui établissent des ponts entre les fibres et les cellules dermiques. Elle est constituée sur le plan biochimique de glycoprotéines et de protéoglycannes.
Les fibres
Les fibres de collagène (type I et III) sont les plus abondantes. Elles forment un réseau assurant la résistance mécanique de la peau. Chaque fibre présente en microscopie électronique une striction périodique et caractéristique.
Les fibres élastiques assurent l'élasticité de la peau avec une disposition parallèle à la surface cutanée dans le derme profond. Elles sont constituées d'une matrice amorphe, l'élastine entourée de fibrilline. Elles sont mises en évidence par la coloration à l'orcéine.
Les vaisseaux dermiques
Ils se disposent selon un plexus superficiel et un plexus profond réunis par des communicantes. Les deux plexus sont parallèles à la surface cutanée, les communicantes perpendiculaires. A partir du plexus superficiel se détachent des arcades capillaires formant des boucles dans chaque papille dermique. Les artères profondes seules ont une paroi formée de 3 couches distinctes : intima: cellules endothéliales et limitantes élastiques ; média: cellules musculaires; advendice: tissu conjonctif. Les parois des artères superficielles, des veines et des capillaires ne sont composées que de cellules endothéliales associées aux péricytes et limitées par une lame basale. Les lymphatiques ne sont limitées que par un endothélium très aplati. L'innervation dermique :
Le derme comprend des fibres nerveuses suivant les vaisseaux et se terminant soit par des récepteurs spécialisés (corpuscules de Meissner, Vater-Pacini, Krause, etc...), soit des terminaisons libres associées ou non aux follicules pilo-sébacés. Les axones sont entourés de cellules de Schwann et de fibroblastes.
L’hypoderme
Il comprend :
• des septums ; travées de tissus conjonctif délimitant des lobules.
• des lobules formés par un groupe de cellules graisseuses : les adipocytes.
• la jonction dermo-épidermique (JDE) comprend : sur le plan structural, un dispositif d'ancrage du pôle basai des kératinocytes basaux au derme(hémidesmosomes, filaments d'ancrage, lamina densa, fibres d'ancrage).
• sur le plan biochimique, des macromolécules collagéniques (collagène IV, collagène VII) ou non collagéniques (antigènes de la pemphigoïde bulleuse, intégrine, laminine, nidogène).
La JDE se dispose le long de digitations épidermiques : les crêtes épidermiques. Ces crêtes correspondent aux sillons de la surface cutanée : les dermatogyphes.
La JDE est mise en évidence par la coloration du PAS (mucopolysaccharides neutres).
Les annexes
Le follicule pilo-sébacé comprend la tige pilaire, les enveloppes épithéliales qui lui donnent naissance et la glande sébacée annexée au poil.
La partie superficielle comprend (1) un trajet intra-épidermique: acrotrichium, (2) sous-épidermique: infundibulum; (3) l'abouchement de la glande sébacée, et (4) l'isthme jusqu'à l'insertion du muscle pilo-arrecteur.
La partie profonde, (1) le canal folliculaire et (2) le bulbe pilaire qui assure la croissance du poil. Cette partie subit des modifications morphologiques correspondant aux cycles de croissance du poil.
Les glandes sudorales sont de deux types : eccrines, réparties sur tout le tégument et apocrines localisées au niveau des régions axillaires et pubiennes. Les glandes eccrines comprennent un trajet spirale intra-épithélial (acrosyringium), un conduit rectiligne e1 un partie secrétaire profonde pelotonnée.. Les glandes apocrines ont un conduit court s'abouchant au canal pilaire.
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