Semiologie artérielle - Pathologies des artères
Les artères peuvent se dégrader de deux façons :
- en se dilatant de façons anormale (les anévrismes). Il y a disparition des fibres élastiques de la média ; d'origine congénitale dans le cas de la maladie de Marfan ou chez les personnes âgées une dégénérescence acquise.
- du fait d'une surcharge athéromateuse.
Dans une artère normale, il y a trois tuniques : une tunique fibreuse appelée l'adventice, une tunique moyenne musculaire, épaisse appelée la média (qui disparaît dans l'anévrisme) et une tunique interne l'intima ou endothéliale.
Les artères normales sont souples et expansives au moment de la systole. Au fur et à mesure qu'on avance en âge, certaines personnes vont avoir sur l'intima des dépôts de cholestérol. Ces dépôts vont devenir abondants au point de rétrécir la lumière des artères. Sur ces dépôts lipidiques se produisent des calcifications et aussi des dépôts glucidiques
Les plaques d'athéromes deviennent alors suffisamment importante pour ulcérer l'endothélium, le sang se fixe : dépôt plaquettaire.
Ce thrombus rouge (ou caillot) va occulter complètement la lumière
Personnes ayant des facteurs de risques athéromateux
.Personnes ayant des antécédents héréditaires athéromateux
.Personnes qui fument : tabac
.Malades diabétiques
.Hypertendus
.Les sédentaires
.Cholestérol
Quand une artère se bouche il y a privation de sang en aval.
Au niveau des artères coronaires cela entraîne des infarctus du myocarde (angine de poitrine).
Au niveau des artères rénales il y a insuffisance rénale, HTA.
Au niveau des artères cérébrales : ramollissement du cerveau
Localisation
Les lésions athéromateuses siègent dans des endroits privilégiés :
.artères coronaires.
.bifurcation carotidiennes au niveau de la division de l'artère carotide primitive en artère carotidienne interne et externe.
.bifurcation aortique (en L4).
.artère iliaque externe.
.artère fémorale superficielle.
.artères des jambes.
.a l'origine des troncs supra-aortiques et des artères viscérales
.artère rénale
.artère digestives
.tronc artériel brachiocéphalique
Examen clinique
II comprend :
.l'interrogatoire (très important).
.l'inspection.
.la palpation (très importante).
.l'auscultation.
.les examens cliniques complémentaires simples.
.la synthèse et la conduite à tenir.
L'interrogatoire
Après s'être présenté...
Faire connaissance avec le patient
.motif de la consultation
.âge
.profession
.niveau culturel et social
.condition de vie et environnement familial
.psychisme et anxiété conditionnent la compréhension du malade donc le vocabulaire à employer, la conduite de l'examen et ultérieurement, en partie, la thérapeutique.
Il est important de s'adapter au patient et à ses connaissances.
Pour le patient bien souvent, il n'y a pas de différence entre artères et veines, les maladies des artères, artères durcies, artères calcifiées sous-entendent sénilité, gangrène, amputation, caillot signifie « risque de mort subite ». L'anévrisme n'a aucune signification pour la plupart des patients. « Claudication intermittente » est généralement incompris par le patient.
Dilatation artérielle, scanner, laser, peuvent tout guérir !
Certains malades sauront se prendre en charge et contrôler leur maladie, ce ne sont pas forcément ceux qui la comprenne.
Le médecin doit « doser la ration de tragique ».
La douleur
Claudication intermittente
C'est une sorte de crampe (au mollet généralement) qui est due à une diminution du débit sanguin, celle ci apparaît, au début, uniquement lors de l'effort (au bout d'une certaine distance de marche) et disparaît lors du repos. Elle réapparaîtra au bout de la même distance parcourue.
La douleur est influencée par le terrain, par l'état de fatigue du malade, par le port de quelque chose, tout ceci majore l'effort et donc réduit le périmètre de marche.
La localisation est variable suivant le siège : mollet cuisse fesse... Mais c'est toujours une crampe musculaire qui oblige à interrompre l'effort.
Douleurs différentes :
.nerfs : sciatique, canal lombaire étroit, atteinte médullaire ; douleurs traçantes
.veines.
.os, articulations : coxarthrose, périarthrite de hanche douleur sacro-iliaque, tumeur osseuse.
.lymphatiques.
.autres douleurs artérielles (érythromégalie).
Douleur de décubitus
Même au repos, il n'y a pas assez de sang : brûlure intense au pied, calmée par la marche sur quelques mètres et la déclivité (passage à la station debout).
Douleur permanentes
C'est le terme ultime des douleurs de décubitus : elles annoncent la gangrène.
Facteurs de risque
.le tabac : on chiffre la consommation de tabac en « paquet année ». Quelqu'un qui fume 1 paquet par jour pendant 10 ans, a une consommation de 10 paquets année. Quelqu'un qui fume 2 paquets par jours pendant 10 ans, a une consommation de 20 paquets année, comme celui qui fume 1 paquet par jour pendant 20 ans. On considère que quelqu'un qui a une consommation de 40 à 50 paquets année, compromet fortement son avenir artériel.
.le diabète : traité par l'insuline ou par des médicaments.
.la tension : il faut la prendre régulièrement.
.perturbation du métabolisme des lipides.
.antécédents familiaux.
Problèmes cardiaques, cérébraux ou une insuffisance rénale
Demander s'il a des problèmes cardiaques, cérébraux ou une insuffisance rénale.
Les lésions associées.
Elles sont situées dans d'autres territoires, mais sur le même terrain :
.pour un patient ayant fumé, l'insuffisance respiratoire et le cancer des poumons peuvent apparaître.
.les cancer de la vessie et de la prostate.
.les phlébites sont des pathologies veineuses associées.
Traitement
Se renseigner sur traitement en cours suivis par le patient, prise de médicaments (nombreux et souvent inutiles).
L'inspection
C'est à dire regarder...
Il faut regarder les téguments, s'ils sont mal vascularisés en sang artériel, ils sont pâles. Si on lève la jambe, les téguments deviennent encore plus pâles. Et si on la laisse pendre, il se produit une « érythrose de déclivité ».
De plus les veines de retour sont plates : elles forment des sillons veineux.
Observer les plaies, les troubles trophiques, la gangrène au niveau de la pointe des orteils, ainsi que d'éventuelles ulcérations dans la région malléolaire, des chevilles ou de la face antérieure de la jambe.
La palpation
Un membre mal vascularisé devient froid. On va donc tester la température cutanée.
Le pouls capillaire ; au niveau des gros orteils, si on appuie, la peau devient pâle alors qu'elle était rosé au départ. Ce pouls capillaire disparaît en cas d'artérites.
Prise des pouls :
.le pouls fémoral (au niveau du pli inguinal)
.le pouls poplité
.le pouls tibial postérieur (en arrière de la malléole interne)
.le pouls pédieux (sur le dos du pied au niveau du 2eme espace interosseux).
.le pouls carotidien (on écrase là carotide contré l'apophyse transverse de la sixième vertèbre cervicale).
.le pouls sous-clavier (en arrière de la clavicule).
.le pouls axillaire (dans la partie haute de la pyramide axillaire en écrasant l'artère contre l'humérus)
.le pouls huméral (au dessus du coude)
.le pouls radial (dans la gouttière du pouls)
.le pouls cubital ou ulnaire (en dedans du précédent).
Il faut noter sur une feuille d'examen, datée et avec le nom du patient :
.(+) si le pouls est présent.
.(0) si le pouls est absent.
(++) s'il est anormalement fort (anévrisme).
.(+-) s'il est faible.
.(thrill) si au toucher on a une sensation de frémissement (qui se produit lorsqu'il y a communication entre une artère et une veine).
On va palper l'aorte abdominale à la recherche d'un éventuel anévrisme : les mains doivent être à plat et il faut appuyer fort.
L'auscultation
Remarque : L'aorte thoracique s'ausculte dans le dos.
Quand une artère est rétrécie, le sang s'écoule mal et ça se traduit par un souffle systolique. Quand il y a communication entre une artère et une veine (fistule), elle se traduit par un souffle systolo-diastolique. On prend la tension artérielle aux deux bras car il peut y avoir une inégalité tensionnelle provoquée par des lésions sur les artères sous-clavières ou sur les troncs artériels brachio-céphaliques.
On prend la tension aux membres inférieurs (au niveau de la jambe avec un stéthoscope doppler), On peut ainsi calculer l'index systolique de cheville, qui correspond au rapport de la pression a la jambe sur la pression au bras il est compris entre 1 et 1,3.
L'index systolique de cheville correspond à la tension au niveau de la cheville rapporté à la pression systolique du bras. Normalement il est supérieur ou égal à 1. Dans le cas d'une occlusion (artérite) au niveau des articulations des membres inférieurs le rapport diminue.
Au niveau du bras la tension est prise par tensiomètre. Au niveau des chevilles d'accès plus difficile on utilise un stéthoscope doppler.
Cause d'erreur de prise de tension :
.tension impossible si articulations calcifiées (médiacalcose).
.artériopathie membre supérieur (sténose artère sous Clavière), la pression au niveau du bras diminue, l'ISC augmente.
On prendre la tension des deux membres supérieurs et on ausculte l'artère sous-clavière et l'artère axillaire pour voir s'il n'y a pas de souffle.
Explorations complémentaires paraclinique
Explorations non sanglantes
Doppler
Echographie
Par ultra sons, technique d'imagerie qui permet l'exploration multiples et des vaisseaux.
Epaississements, calcifications par diminution du diametre du vaisseau.
.image en couleur, rouge ou bleu selon le sens du courant sanguin, lors de turbulences, mélange des deux couleurs
.appareil non nocif mais image peu précise.
.techniquement, opérateur dépendant, c'est à dire dépend de l'interprétation de l'échographiste.
.le plus souvent l'échographie et le doppler sont couplés.
Tapis roulant
Appréciation de la gêne des vaisseaux iliaques pour une même distance, certains sont gênés et d'autres moins.
Marcher sur tapis roulant à vitesse croissante pente connue, mesurer la distance parcourue jusqu'à apparition de douleur. Couplé avec l'ISC
Chute pression et temps de retour à la normale sont proportionnelles à la gravité de l'atteinte artérielle (épreuve de Strandness).
Mesure de la PO2 transcutanée
On mesure l'oxygénation tissulaire à travers la peau. Moins il y a de sang artériel moins il y a d'O2
Capillaroscopie
Au niveau de la base de l'ongle, examen des capillaires (atteinte morphologique). Au niveau du nombre des capillaires (collagénoses).
Explorations sanglantes
Angiographie
Opacification artérielle (artériographie).
L'artériographie consiste en la ponction d'une artère et l'injection à l'intérieur d'un produit iodé qui est radio-opaque.
Il opacifie de proximité en distalité, opacifiant de haut en bas, on prend des clichés lors de sa progression. On observe ainsi tout l'arbre artériel.
Si l'on ne veut qu'une région, on y insère un cathéter (artériographie sélective, hyper sélective).
Artériographie rénale, digestive, coronaire, artériographie du cerveau (angiome, anévrisme)
Les cathéters sont rentrés souvent par voie fémorale ; cathétérisme de Sel Dinger fémoral (même pour les artères cérébrales).
Ces procédés techniques éliminent tout ce qui est en regard des vaisseaux (artériographie avec soustraction d'image. Le logiciel qui rehausse ou rabaisse le contraste (digitalisation) ; permet de diminuer la dose d'iode qui peut être dangereuse car l'iode est néphrotoxique (chez l'insuffisant rénal il peut être dangereux). L'iode est allergisant on prépare le patient avec des corticoïdes.
Scanner
Permet d'observer les vaisseaux avec injection d'iode pour rehausser le contraste, visualiser les anévrismes.
IRM
Angiographie IRM qui nécessite une injection de Gadolinium qui n'est pas néphrotoxique. IRM (image à l'aide d'un champ magnétique)
Les porteurs de métaux ne peuvent pas bénéficier de cet examen. Accessibilité limité (RDV après 1 5 jours), différent pour scanner et angiographie.
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