Les valvules sont des replis membraneux qui cloisonnent l'intérieur des veines et fonctionnent à la façon de soupapes.

Elles sont ordinairement doubles et opposées, et forment une paire valvulaire. La forme de chacune des valves rappelle celle des valvules sigmoïdes de l'aorte. Elle est semi-lunaire et présente un bord adhèrent à la paroi interne, épais, convexe, à contour parabolique comme l'ongle c'est le bourrelet ; un bord libre, mince, place a un niveau plus rapproche du cœur, droit ou concave, sans nodule: deux faces libres, l'une ou convexe, qui regarde l'axe de la veine et l'extrémité du membre, l'autre pariétale ou proximale, concave, en nid de pigeon, tournée vers la paroi du vaisseau et du côte du cœur.

Les extrémités du croissant forment les cornes de la valvule. L'espace creux circonscrit par la valve est la cavité ou poche valvulaire. Enfin au-dessus du bord adhérent, la paroi veineuse présente un amincissement et une dilatation qui font vis-à-vis à la face pariétale de la valvule; cette dilatation complète la cavité valvulaire et se traduit a l'extérieur par un renflement noueux; elle porte le nom de sinus de la veine.

Au point de vue de leur situation, on distingue les valvules en pariétales et ostiales. Les valvules pariétales siègent sur le trajet du vaisseau, le plus souvent au-dessous de l'embouchure d'une branche afférente ; elles sont de beaucoup !es plus nombreuses. Les valvules ostiales ou terminales occupent l'orifice d'abouchement d'une veine dans une autre, c'est-à-dire l'angle saillant ou éperon qui marque la réunion des deux vaisseaux; elles sont plus rares, et souvent atypiques comme forme ou comme nombre.

Le nombre des valvules varie considérablement d'une veine à l'autre, et pour une même veine il ne présente jamais un chiffre fixe. Il est en rapport inverse avec le calibre du vaisseau les gros vaisseaux du tronc et du cou n'ont presque pas de valvules: une fémorale n'en a que quatre ou cinq, alors qu'on en compte jusqu'à quinze sur une tibiale postérieure. Il est plus considérable dans les veines profondes que dans les veines sous-cutanées ; la saphène externe possède environ dix valvules, la saphène interne quinze, la céphalique huit

Beaucoup de veines sont complètement avalvulaires; on en trouvera la liste plus loin.

Il est certain que chez l'enfant les valvules sont plus nombreuses. On a des raisons dépenser qu'au début de leur formation les veines sont régulièrement valvulées comme les vaisseaux lymphatiques, et que des orteils au pli de l’aine, une veine possède au moins 120 valvules. Dès les premiers mois embryonnaires l'atrophie frappe un grand nombre de valvules; la plupart ont déjà disparu a la naissance, et ce phénomène de régression continue pendant toute la vie. La valvule passe par les phases de l'insuffisance, puis de la rupture ou de la perforation, et enfin de la disparition de ses feuillets. Les vestiges de ces anciennes valvules ne se reconnaissent plus qu'à un bourrelet dur, qui se détache sur la face interne de la veine, au-dessous de la paroi amincie du sinus. Le bourrelet peut s'effacer à son tour. L'atrophie valvulaire est un fait constant, mais très variable suivant les sujets et même d'un côté à l'autre; il est sans doute influencé par la race, l'hérédité, les prédispositions morbides, et doit compter comme facteur important dans la prédisposition aux varices.

Les valvules des veines fonctionnent comme celles de l'aorte. La colonne sanguine qui presse sur leur face axiale ou périphérique les relève, en les rabattant contre la paroi du vaisseau, et passe par l'orifice béant; puis l'onde en retour écarte les valves de la paroi en pressant contre leur face pariétale ou centrale abaisse la valvule et distend la cavité valvulaire. Les deux valves sont tendues obliquement; elles se juxtaposent par leurs lèvres et même s'adossent par une partie de leur face convexe; la 'lumière du vaisseau est interceptée. Un grand nombre de valvules sont si résistantes, malgré leur minceur, et s'appliquent si exactement l'une contre l'autre, qu'on ne peut les forcer avec des injections poussées violemment. Elles s'opposent dans les membres à l'injection à contre-courant. A coté des valvules suffisantes, il faut indiquer les valvules insuffisantes, qui laissent passer une plus ou moins grande partie du sang ou du liquide injecté. II est des valvules qui ne deviennent insuffisantes que chez le vieillard, par atrophie sénile; d'autres qui le sont dès l'enfance, comme celles des veines du cœur ou des jugulaires, par suite de la régression précoce dont nous avons parte.

Les valvules sont des soupapes contre le reflux. Comme telles, elles favorisent la progression du sang et dirigent le courant dans des sens déterminés.

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