Les considérations générales auxquelles se prête le bulbe sont relatives à ses limites, sa forme, ses dimensions, son poids, sa direction et ses rapports.

Limites

Le bulbe rachidien se trouve limité : 1° en haut, par la protubérance annulaire ; 2° en bas, par un plan horizontal, qui passerait immédiatement au-dessous de l’entre-croisement des pyramides, au-dessus du premier nerf cervical.

Ces limites rapportées au squelette correspondent : la supérieure au tiers de la gouttière basilaire, un peu au-dessous de la suture occipito-sphénoïdale, l’inférieure au bord supérieur de l’arc postérieur de l’atlas en arrière, à la partie moyenne de l'arc antérieur en avant. Ces limites varient légèrement suivant la position de la tête.

Forme

Le bulbe a la forme d'un tronc de cône, aplati d'avant en arrière, dont la grande base serait située en haut, du côté de la protubérance. Sa petite base, représentée par le plan horizontal suivant lequel le bulbe s’unit à la moelle épinière, répond à l’extrémité inférieure de l’organe, encore appelée collet du bulbe, en raison de son étroitesse relative.

Dimensions

La longueur du bulbe est de 27 à 30 millimètres. Son diamètre antéro-postérieur ne dépasse guère 12 à 15 millimètres. Son diamètre transversal est de 10 à 12 millimètres au niveau de son extrémité inférieure ; il s’accroît graduellement pour atteindre 22 à 25 millimètres au niveau de la base supérieure.

Poids

Le poids du bulbe rachidien est de 6 à 7 grammes. Il représente le 1/226, environ, de la masse encéphalique.

Direction

Le bulbe suivi, de bas en haut, a tout d’abord une direction verticale, comme la moelle à laquelle il fait suite ; puis il s’infléchit légèrement en avant pour venir se coucher dans la gouttière basilaire de l’occipital. Il décrit donc dans son ensemble une courbure à concavité dirigée en avant et en bas. Cette courbure est peu accusée : l’angle que forment entre elles la portion verticale et la portion oblique est : de 135° environ. 

Le bulbe et la protubérance, vue latérale ; leurs rapports avec le canal cranio-rachidien.

1, selle turcique, avec : 1', corps pituitaire. — 2, coupe de l’apophyse basilaire, avec : 2', légère saillie en rapport avec le sillon bulbo- protubérantiel. — 3, apophyse odontoïde. — 4, 4', arcs antérieur et postérieur de l’atlas. — 5, rebord postérieur du trou occipital. — 6, protubérance. 7, coupe du pédoncule cérébelleux moyen — 8, corps restiforme. — 9, sillon latéral du bulbe. — 10, faisceau latéral du bulbe. — 11, olive, avec : 11', fossette sus-olivaire 12, cordon antérieur de la moelle. —13, tubercule cendré de Rolando — 14, cervelet, avec : 14', son amygdale. — 15, quatrième ventricule, dont le toit est légèrement érigné. — 16, fibres arciformes — V, trijumeau. — VIII, auditif.

6° Rapports. La région du trou occipital

La région bulbaire, centrée par le trou occipital, est profonde ; elle est cachée sous les énormes masses musculaires de la nuque. Elle occupe la région dite du trou occipital (Oh. Clavel et M. Latarjet).

Dans cette région se logent des formations dont la plus importante est la grande citerne, les artères vertébrales, enfin le bulbe et le quatrième ventricule.

Envisageons successivement : a. le cadre ostéo-dural ; b. son contenu.

Le cadre ostéo-dural

Ce cadre a la forme d’un entonnoir. Il est formé par le trou occipital, l'atlas, la dent de l'axis, les moyens d’union de ces os entre eux et la dure-mère (pii tapisse ces éléments. Il est parcouru par des vaisseaux importants.

Le trou occipital, grossièrement ovalaire, mesure 35 millimètres dans le sens antéropostérieur, 30 millimètres dans le sens transversal. Son plan s’incline en bas et en arrière, faisant, avec l’horizontal, un angle de 20 5 ouvert en avant. Il constitue l’orifice supérieur, large, de l’entonnoir. On y remarque, d’arrière en avant, le bord postérieur de l’occipital, la fossette vermienne, les trous condyliens antérieurs où s’engagent les nerfs grand hypoglosse, les tubercules occipitaux et la gouttière antérieure médiane qui

Coupe horizontale du bulbe passant par le trou occipital (sujet congelé, segment inférieur de la coupe).

1, rebord postérieur du trou occipital. — 2, condyle de l’occipital. —* 3, masses latérales de l’atlas. — 4, sommet de l’apophyse odontoïde, rasé, mais non intéressé par la coupe. — 5, ligament occipito-atloïdien antérieur, sectionné un peu au-dessus de l’arc antérieur de l’atlas. — 6, ligament transverse. — 7, bulbe rachidien. — 8, tonsilles. — 9, 9, artères vertébrales. — 10, veines rachidiennes.

 

Les citernes de la fosse postérieure. Moulage à la gélatine colorée.

Le crâne a été scié suivant les lignes de coupe indiquées en cartouche (Clavel et M. Latarjet).

1, sinus frontal. — 2, portion orbitaire du lobe frontal. — 3, graisse orbitaire. -— 4, tige pituitaire. — 5, trou optique. — 6, fosse cérébrale moyenne. —- 7, tubercule de Princeteau. — 8, eminentia arcuata. — 9, tronc basilaire dans la citerne pontique. — 10, nerf moteur oculaire externe. — 11, racines du trijumeau. — 12, groupe nerveux de l’auditif. — 13, nerf glosso-pharyngien. — 14, pneumogastrique. — 15, spinal. — 16, citerne ponto-cérébelleuse. — 17, bulbe sectionné. — 18, citerne bulbo-cérébelleuse ou grande citerne. — 19, trou occipital.

Injection lipiodolée de la grande citerne chez le cadavre (Clavel et M. Latarjet). Radiographie de profil.

1, citerne pontique. — 2, apophyse basilaire. — 3, conduit auditif interne. — 4, angle ponto-cérébelleux. — 5, grande citerne. —6, lipiodol entourant l’amygdale cérébelleuse. — 7, arc postérieur de l’atlas.

 

 

La grande citerne. La dure-mère est incisée avec précaution, de sorte que l’arachnoïde est encore intacte (Clavel et M. Latarjet).

1, dure-mère de la fosse postérieur —2, faux du cervelet sectionnée et réclinée. — 3, dure-mère de la fosse postérieure. — 2, faux du cervelet sectionnée et réclinée. — 3, dure-mère bulbo-cérébelleuse incisée. — 4, feuillet arachnoïdien fermant en arrière la grande citerne.

 

Trépanation de la fosse postérieure. La dure-mère est incisée, la grande citerne ouverte (CLAVEL et M. Latarjet).

1, dure-mère incisée. - 2 petite faux du cervelet récliné — 3, dure-mère bulbo-cérébelleuse et arachnoïde. — 4, Méninge molle du cervelet. — 5, vermis. — 6, amygdale. — 7, bulbe. — 8, trou de Magendie et quatrième ventricule. — 9, apophyse épineuse de l'axis. -10, racine médullaire du nerf spinal et artère vertébrale. — 11, première racine cervicale.

Bulbe, racines médullaires du spinal et artères vertébrales. La grande citerne est largement ouverte. Le vermis et les amygdales du cervelet sont réclinées en haut (Clavel et M. Latarget).

1, dure-mère de la fosse postérieure. — 2, petite faux du cervelet sectionnée et réclinée en haut. — 3, méninge molle sectionnée. — 4, vermis. — 5, plancher du quatrième ventricule. —6, bulbe. — 7 artère vertébrale. — 8, artère cérébelleuse postérieur. — 9, nerf spinal (racines médullaires). - 10, première racine cervicale.

s’excave au contact de la convexité de la dent de Taxis. Les parois latérales de l’entonnoir répondent aux articulations occipito-atloïdiennes. La paroi antérieure est formée par la dent de Taxis maintenue en place par le ligament transverse contre Tare antérieur de l’atlas ; elle répond étroitement à la force antérieure du bulbe. On sait que sa luxation entraîne la mort subite par écrasement du névraxe. La paroi postérieure est constituée par Tare postérieur de l’atlas et la membrane atloïdo-occipitale. Cette membrane, large de 25 millimètres, haute de 8 millimètres, au travers de laquelle on passe pour pratiquer la ponction sous-occipitale ou l’injection de lipiodol, est, sur la tête, en rectitude, presque horizontale, l’arc postérieur de l’atlas étant situé au fond d’une dépression profonde, entre l’occipital et l’apophyse épineuse de Taxis. Les artères vertébrales cheminent dans la citerne avant de gagner le névraxe. Cette citerne, comme le font justement remarquer Clavel et M. Latarjet, semble être en rapport avec la mobilité de la tête, la statique du bulbe, du cervelet et de toute la masse encéphalique sus-jacente. Sa largeur considérable permet le libre écoulement du liquide céphalo-rachidien de la citerne vers le rachis.

Le bulbe et le quatrième ventricule

Après avoir incisé les feuillets arachnoïdiens de la grande citerne, on découvre la face postérieure du bulbe. Celle-ci est encadrée par le vermis en haut et au milieu, par les amygdales cérébelleuses latéralement. Après avoir soulevé ces formations, le quatrième ventricule se dégage, ainsi que la partie inférieure du bulbe avec sa jonction médullaire. La racine médullaire ou spinale, la première racine cervicale apparaissent sur les côtés ; l’artère vertébrale, antérieure à ces racines, les croise en diagonale.

Le triangle inférieur du quatrième ventricule apparaît, cerné par les corps restiformes. Le trou de Magendie centre la région, si l'on a pu conserver le toit fragile de l’espace ventriculaire.

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