Nous serons bref dans cette description, qui a été largement esquissée dans l’article précédent. Nous envisagerons séparément les sillons, les ventricules et les oreillettes.

Sillons

Si nous résumons dans une vue d’ensemble ce que nous avons dit prt cédemment à propos des sillons, nous voyons que la surface extérieure du cœur est parcourue par deux vallées qui s’entre-croisent perpendiculairement l’une a autre sur les faces antérieure et postéro-inférieure du cœur.

Sillon coronaire

Le sillon coronaire, situé à la limite du tiers supérieur et des deux tiers inferieurs du cœur, passe à droite sous l’auricule droite, coupe le bord droit du cœur, arrive sur la face diaphragmatique où il s’élargit, contourne la face gauche et revient sur la face anterieure recouvert par l’auricule gauche. Il contient à droite l’artere coronaire droite ou postérieure, à gauche l’artère auriculo-ventriculaire gauche, branche de la coronaire gauche et la grande veine coronaire. Cette dernière fait une saillie transversale assez prononcée à la partie inferieure de la base du cœur.

Sillons interventriculaires

Les deux sillons interventriculaires antérieur et postérieur forment, en réalité, une seule vallée, à laquelle on peut donner le nom de sillon longitudinal des ventricules. Dans la partie antérieure de ce sillon (sillon interventriculaire antérieur) circule l’artère interventriculaire antérieure, branche de la coronaire gauche à cote e a veine car diaque antérieure. Les sinuosités de ces vaisseaux débordent parfois le sillon. Dans partie postérieure du sillon (sillon interventriculaire postérieur), cheminent la branche descendante ou branche terminale de l’artère coronaire droite et la veine médiane du cœur.

Sillon interauriculaire

Le sillon interauriculaire n’existe pas en avant, il est seulement marqué en arrière. Il commence en haut, à l’embouchure de la veine cave supérieure, et se termine en bas dans la branche gauche et postérieure du sillon coronaire. Il ne se continue donc pas directement dans le sillon interventriculaire postérieur : il en est séparé par l’étendue de l’orifice de la grande veine coronaire.

Les deux sillons interventriculaire et coronaire se croisent en arrière : ce point de croisement, la croix des anatomistes étrangers, est le plus souvent occupé par l’artère coronaire droite (86 p. 100 d’après Gross).

Ventricules

Les ventricules affectent la forme d’une pyramide triangulaire dont la base regarde en haut, à droite et en arrière. Celle-ci est constituée par quatre orifices : deux antérieurs artériels, répondant à l’origine de l’aorte et à celle de l’artère pulmonaire, deux postérieurs veineux, les orifices auriculo-ventriculaires.

Mous connaissons leurs trois faces : sternale, diaphragmatique et pulmonaire.

Envisagé séparément, le ventricule droit a la forme d’une pyramide triangulaire dont une arête, le bord droit du cœur, est très tranchante et dont les faces sont sterno- costale, diaphragmatique et septale. Cette dernière face ou cloison interventriculaire est invisible extérieurement. La face sterno-costale est convexe ; la face diaphragmatique presque uniformément plate est moins étendue que la précédente ; la face septale fait partie de la configuration intérieure du cœur.

Le ventricule gauche forme la partie gauche du cœur. L’épaisseur de ses parois lui donne la forme d’un cône allongé, à base supérieure. Son axe longitudinal est plus long que celui du ventricule droit. Il occupe au niveau de la face diaphragmatique une portion plus grande que celle qui appartient au ventricule droit.

Oreillettes

Les oreillettes surmontent la masse ventriculaire formant une masse dont la forme est géométriquement indéfinissable. Lorsqu’elles sont remplies, elles débordent à droite et à gauche la masse ventriculaire. Vides, et non fixées, leurs parois molles s’affaissent. Elles sont séparées intérieurement comme les ventricules par une cloison. Extérieurement, celle-ci n’est marquée que par le sillon interauriculaire que nous avons déjà décrit.

Oreillette droite

L’ oreillette droite n’a pas la forme cubique qu’on lui décrit habituellement. Elle représente un sac ou une poche convexe en arrière et en dehors, et qui s’incurve en dedans. Son grand diamètre est vertical. Des deux autres diamètres, l'antéro-postérieur l’emporte sur le transversal. Lorsque l’oreillette est examinée sur le cœur en place, les deux veines pulmonaires droites et la partie droite de l’oreillette gauche empiètent légèrement sur la face postérieure de l’oreillette droite. En examinant cette face, nous apercevons à droite du sillon interauriculaire un deuxième sillon qui lui est parallèle, c’est le sulcus terminalis de His. Pour le mettre en évidence, il faut dilater ou insuffler l’oreillette. Il part de la branche droite du sillon coronaire et s’élève, simple dépression sans profondeur, obliquement, en avant et en dedans, pour se terminer à la partie antérieure de l’orifice de la veine cave supérieure. Il forme le côté externe d’un espace rectangulaire allongé verticalement dont les deux côtés supérieur et inférieur répondent aux embouchures des deux veines caves et dont le côté interne ou gauche est formé par le sillon interauriculaire. Cet espace représente la portion sinusale du cœur embryonnaire, portion incorporée au cours du développement par l’oreillette proprement dite.

A la partie inférieure, au-dessous et en dedans de la veine cave inférieure, nous constatons Vembouchure de la grande veine coronaire. Un peu en dehors et en bas, l’oreillette se souffle en un diverticule qui descend au-dessous du sillon coronaire, au-dessous du plan répondant à la valvule d’Eustachi annexée à l’embouchure de la veine cave inférieure. Ce diverticule, qu’on ne voit bien que sur les oreillettes distendues, porte le nom d 'appendix auricularis posterior de His ou en core de sinus sub-eustachicn de Keith (2). Toute cette portion de l’oreillette répondant au champ sinusal est lisse et unie. En avant et en dehors de ce champ, la paroi auriculaire est, au contraire, striée par des faisceaux musculaires (voy. Structure du cœur) : c’est la portion trabéculaire, qui répond à l’oreillette proprement dite.

A la partie antérieure et supérieure de l’oreillette droite, s’échappe un prolongement creux, à bords irréguliers, l’auricule droite. Cette auricule a la forme d’un triangle à base postérieure. Aplatie transversalement, elle nous offre à considérer deux faces : une face externe, convexe, lisse, prolongeant la paroi externe de l’oreillette droite et répondant au péricarde ; une face interne, fortement concave, embrassant la partie antéro- externe de l’aorte. De ses deux bords, l’inférieur répond au sillon auriculo - ventriculaire et à l’artère coronaire droite qu’il contient ; le supérieur répond à l’aorte et, là, est en rapport avec un petit bourrelet graisseux déjà signalé qui occupe la paroi du vaisseau et que nous décrirons plus loin, sous le nom de repli pré-aortique.

La face antérieure de l’oreillette droite en place. Le péricarde est ouvert.

Ao, aorte. — Ap, aorte pulmonaire. — O.D., oreillette droite. — Aur.d., auri- cule droite. — V.p., V.p., veines pulmonaires droites.

1, veine cave supérieure. — 2, veine cave inférieure. — 3, 4, troncs veineux braohio-céphaliques droit et gauche. — 5, cul-de-sac préaortique. 6, cul-de-sac prépulmonaire. — 7, sillon auriculo-ventriculaire droit. — 8, bord droit du cœur.

Remarquons que les deux veines caves sont solidement fixées par le péricarde et que la paroi postérieure de l’oreillette droite s’incurve dans leur prolongement.

Comme nous l’avons vu à propos de la configuration générale du cœur, la partie interne de l’oreillette droite s’incurve en forme de croissant ou de demi-lune par suite de l’interposition de l’aorte ascendante.

Oreillette gauche

Les contours de l’oreillette gauche sont plus nets que ceux de l’oreillette droite. Elle a la forme d'une poche cylindrique étendue transversalement. Son grand diamètre est donc horizontal, perpendiculaire par conséquent dans sa direction au grand diamètre de l’oreillette droite qui est vertical.

Ce fait est en rapport avec la direction des affluents des oreillettes : les veines caves sont dirigées verticalement, les veines pulmonaires transversalement. A son extrémité droite, l’oreillette gauche déborde l’oreillette droite. Cette dernière s’incurve dedans pour la recevoir. A sa partie moyenne, la paroi postérieure est légèrement excavée (empreinte œsophagienne). En avant, l’oreillette gauche est creusée pour recevoir la portion ascendante de l’artère pulmonaire : sa partie supérieure, mousse, est dominée par la branche droite de l’artère pulmonaire.

 

 

Les oreillettes du cœur, vue antéro-supérieure après section des deux artères aorte et pulmonaire.

1, oreillette droite, avec : 1’, son auricule.—2, oreillette gauche, avec : 2', son auricule. — 3, ventricule droit. — 4, ventricule gauche. — 5, origine de l'aorte, avec ses valvules sigmoïdes. — 6, origine de la pulmonaire, avec ses valvules sigmoïdes. — 7, veines pulmonaires droites. — 8, veines pulmonaires gauches — 9, veine cave supérieure. — lu, veine cave inférieure. — 11, artère coronaire droite. — 12, artère coronaire gauche. — 13, veine coronaire. — 14, ligne verticale suivant laquelle se fait l’union des deux oreillettes.

L’auricule droite, vue par sa face latérale droite.

1, oreillette droite, avec: 1', l’auricule droite. — 2, aorte, avec : 2', repli préaortique. — 3. artère pulmonaire. — 4, veine cave supérieure. — 5, veine cave inférieure. — 6, veines pulmonaires droites. — 7, artère coronaire antérieure.

L’auricule gauche, vue par sa face latérale gauche.

1, oreillette droite, avec : 1', l’auricule droite. — 2, aorte. —2, artère pulmonaire avec ses deux branches de bifurcation. — 4, ligament artériel. — 5, bronche gauche. — 6, 6', veines pulmonaires gauches. — 7, artère coronaire antérieure. — 8, veine coronaire.

Comme l’oreillette droite, sa partie antéro-externe donne naissance à un diverticule, Yauricule gauche. Celle-ci est plus longue, plus sinueuse, mieux découpée, mais plus étroite aussi que l’auricule droite. Elle est caractérisée par ce double fait qu’elle est légèrement étranglée à sa base et qu’elle est dans son ensemble irrégulièrement contournée en S italique, étant tordue sur son axe. Sa face interne, concave, s’enroule autour de l’artère pulmonaire dont elle recouvre tout le côté externe et une partie du côté antérieur. Son bord inférieur, irrégulièrement découpé en digitations secondaires plus ou moins marquées, recouvre le sillon coronaire gauche et la portion toute supérieure du sillon interventriculaire antérieur à son origine.

D'après Traité d'anatomie humaine par L. Testut.

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