Aplati et quadrilatère, le muscle pectiné (M. pectineus), le plus élevé des muscles du groupe interne, s'étend du pubis à la branche moyenne de trifurcation de la ligne âpre.

Il naît par deux plans plus ou moins distincts.
Le plan superficiel s'attache :

  • sur la crête pectinéale, depuis l'éminence ilio-pectinée jusqu'à l'épine du pubis;
  • 2° sur la face pubienne du ligament de Cooper ;
  • 3° sur la face profonde de l'aponévrose qui l'enveloppe et qui se fixe en haut sur ce ligament.

Le plan profond, bien décrit par Henle, se détache de la lèvre antérieure de la gouttière sous-pubienne, et par quelques fibres du ligament pubio-fémoral.

En dedans, les deux zones d'origine se confondent au niveau de l'épine du pubis. En dehors, elles sont séparées par toute la largeur de la surface pectinéale, sur laquelle le muscle ne semble point s'attacher.
Ces origines se font par l'implantation directe des fibres charnues. sauf au niveau de l'épine du pubis, sur laquelle les deux plans se fixent par de courtes libres aponévrotiques. De là , les libres du pectine se portent en bas, en dehors et en arrière, constituant un corps musculaire aplati, qui présente son maximum d'épaisseur au niveau de son bord interne. Ce corps musculaire, d'abord orienté de façon à présenter une face antérieure et une face postérieure subit en descendant un mouvement de torsion tel que la face antérieure devient externe et la face postérieure interne.
Le muscle se termine sur la branche de trifurcation moyenne de la ligne âpre, sur une étendue de 3 cm. environ. Le tendon terminal, aplati, résulte de la fusion de deux lames aponévrotiques, l'une assez forte, occupant la face externe du muscle, l'autre à peine marquée, occupant sa face interne: dans l'écartement de ces lames viennent se terminer les fibres charnues.

Rapports

La face antérieure du pectiné forme la partir interne de l'aire du triangle de Scarpa ; elle constitue la paroi postérieure et interne du canal crural. Elle répond au ligament de Gimbernat, aux vaisseaux fémoraux, surtout à la veine et, en dedans de celle-ci, aux ganglions lymphatiques logés dans le canal crural. Par l'intermédiaire de ces organes, le pectiné répond à l'aponévrose et à la peau. Il recouvre la partie supéro-interne de la capsule de l'articulation coxo-fémorale, l'obturateur externe, l'émergence des vaisseaux obturateurs et la partie supérieure du petit adducteur. Son bord externe, très mince, répond au psoas; son bord interne aux moyen et petit adducteurs.

Action

Le pectiné :

  • 1° porte la cuisse dans l'adduction ;
  • 2° la fléchit sur le bassin ;
  • 3° lui imprime un mouvement de rotation en dehors.

Lorsqu'il prend son point fixe sur le fémur, il fléchit le bassin sur la cuisse.

Innervation

Le pectiné est le plus souvent innervé par deux nerfs : le crural et l'obturateur. Le filet du crural, branche du musculo-cutané interne passe en arrière de la gaine des vaisseaux fémoraux et arrive sur la l'ace antérieure du pectiné où il se perd; en outre, le tronc du crural donne parfois directement un autre rameau au muscle. Le nerf obturateur et parfois aussi le nerf obturateur accessoire, quand il existe, lui envoient un filet inconstant. Lorsque le muscle reçoit ainsi une double innervation, le crural fournit au plan musculaire superficiel ou externe, l'obturateur au plan profond ou interne (Paterson, J. of An. and Phys. 1892. vol. 26. p. 43).

Variations et anomalies

Tantôt, le pectiné est constitué par deux faisceaux, un interne et un externe, situés dans le mémo plan horizontal; tantôt il est formé de deux faisceaux, un antérieur et un postérieur, superposés (Winslow). Chudzinski, qui a observé cette dernière disposition chez un homme d'origine Africaine, fait remarquer qu'elle est constante chez les singes inférieurs. La première est fréquente dans la série. - Très souvent, le pectiné se confond avec le moyen adducteur, comme on l'observe normalement chez les rongeurs, les carnassiers et chez certains singes. - .Macalister a décrit un faisceau anastomotique envoyé par le pectiné à l'obturateur externe, et un faisceau envoyé par le psoas-iliaque au pectiné.


D'après traité d'Anatomie par P. Poirier.

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