Muscles peauciers du cou et de la tête

Nous unissons dans un même chapitre le peaucier du cou et ceux de la tête ; en effet, ces deux catégories de muscles ont entre elles les plus étroits rapports au point de vue de la disposition, de l'origine, de la situation topographique et enfin de l'innervation. Tous ces muscles sont des peauciers, c'est-à-dire qu'ils ont une insertion cutanée; les peauciers de la tête dérivent, par différenciation progressive, d'un peaucier primitif cervico-facial; le peaucier du cou, primitivement étendu à toute la face, en occupe encore chez l'homme la partie inférieure, et entre en connexion avec un grand nombre de ses muscles, même avec ceux qui recouvrent la voûte crânienne; enfin, tous sont innervés parle même nerf, le nerf facial, né lui-même au voisinage de l'arc hyoïdien.
Plusieurs auteurs allemands les décrivent aujourd'hui sous le nom de muscles mimiques ou muscles expressifs, ayant pour rôle de traduire extérieurement les impressions, volontaires ou non, de la vie cérébrale. Mais ce n'est là certainement qu'une partie de leur fonction, et non pas toujours la plus importante. Nous observerons en effet :

  • 1° que ces muscles apparaissent chez les vertébrés inférieurs autour des orifices naturels qu'ils servent à ouvrir ou à fermer, dans un but purement utilitaire, non expressif; tels sont les mouvements de l'oreille, de l'aile, du nez, de la bouche, dans la perception des sons, des images, des odeurs, la préhension des aliments. Le caractère mimique est une fonction ultérieure, dérivée de la fonction organique ; celle-ci existe encore presque exclusivement chez l'homme dans les premiers mois de la vie.
  • 2° Que même les muscles les plus expressifs du visage humain ont une action utilitaire qui prime l'action mimique; c'est ainsi que le sourciller se contracte plus souvent pour défendre l'oeil contre une lumière trop vive ou contre des corps étrangers qui le menacent, ou encore pour faciliter la vision à distance, que pour exprimer la réflexion ou la colère. La plupart des muscles de la bouche fonctionnent surtout pour la préhension et la mastication des aliments, ou pour des actes respiratoires, et le buccinateur, si important comme muscle nutritif, ne remplit qu'un rôle bien effacé comme muscle physionomique.

Les muscles peauciers sont groupés autour des orifices naturels et agissent comme dilatateurs ou constricteurs de ces orifices. De là une classification logique, tout à la fois topographique et fonctionnelle. Nous décrirons d'abord le peaucier du cou, père des autres muscles, selon Gegenbaur; puis nous répartirons ceux-ci suivant les organes des sens auxquels ils sont annexés; de là , les groupes suivants :

  • Muscle peaucier du cou.
  • Muscles de l'oreille externe : auriculaires antérieur, supérieur et postérieur.
  • Muscles des paupières : occipital, frontal, pyramidal, orbiculaire des paupières, sourcilier.
  • Muscles du nez : Transverse, dilatateur des narines.
  • Muscles des lèvres : Risorius, grand zygomatique, petit zygomatique, releveur superficiel, releveur profond, canin, triangulaire des lèvres, carré, Houppe du menton, buccinateur, Orbiculaire des lèvres, incisif supérieur, incisif inférieur.

Les muscles peauciers présentent un certain nombre de caractères communs.

Le muscle auriculaire antérieur est situé en avant de l'oreille, dans la partie inférieure de la légion temporale, un peu au-dessus de l'arcade zygomatique. Il est mince et a une forme rayonnée, à base antérieure. Sa longueur est de 2 cm environ.

Le muscle peaucier du cou ou Platysma, ainsi nommé par Winslow (subcutaneus colli, platysma myoides de Cooper) occupe la région antérieure et latérale du cou. Par ses extrémités, il s'étend sur la région pectorale et sur la région faciale. C'est un muscle large, très mince, irrégulièrement quadrilatère à grand axe vertical.

L'aponévrose épicrânienne, dite encore épicrâne, aponévrose occipito-frontale, galea aponeurotica (casque ou calotte tendineuse), est une membrane fibreuse interposée entre les muscles peauciers de la voûte crânienne.

Ces muscles sont disposés en demi-cercle autour de l'oreille, et s'insèrent sur la face interne de la conque ou sur les branches voisines de l'hélix et de l'anthélix.

Le sourcilier (corrugator supercilii) est situé sur l'arcade sourcilière. C'est un muscle étroit et de faible longueur, arciforme à concavité inférieure, comme l'arcade osseuse sur laquelle il se moule.

Le muscle auriculaire postérieur, ou rétracteur de l'oreille, est situé dans la région mastoïdienne, en arrière de l'oreille, en avant de la bosse occipitale supérieure.

Le muscle orbiculaire des paupières occupe les paupières et la circonférence de l'orbite. C'est un muscle plat, disposé en ellipse à grand axe transversal autour de la fente palpébrale.

Le muscle auriculaire supérieur, ou élévateur de l'oreille, occupe la région latérale ou pariétale de la tête ; c'est un muscle large, radié, mais mince, à peine visible sur les sujets peu musclés.

C'est par erreur que ce muscle a reçu le nom de pyramidal ; Santorini l'avait nommé procerus nasi, et c'est l'élévateur de l'aile du nez qu'il appelait le pyramidalis.

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