Muscle triangulaire, assez épais, le Poplité (M. popliteus), profondément situé dans le creux du jarret,' s'étend du condyle externe du fémur à l'extrémité supérieure du tibia.

 

Il naît par un tendon très fort :

  • 1° d'une fossette ovoïde située sur la face cutanée du condyle externe, immédiatement au-dessous de l'origine du ligament latéral externe ;
  • 2° sur la coque fibreuse condylienne (Sappey) par de courtes fibres aponévrotiques.

Cette origine fémorale se fait par un tendon aplati qui glisse sur la face externe du condyle externe, cheminant dans l'intérieur même de l'articulation, puis sur le fibro-cartilage externe auquel il est uni par une expansion détachée de son bord inférieur. Le tendon descend ensuite, en s'élargissant, dans une large gouttière située en arrière de l'articulation péronéo-tibiale supérieure. - Les libres charnues qui se détachent du tendon apparaissent plus tôt sur la face postérieure que sur l'antérieure; elles constituent un corps musculaire aplati, triangulaire, dont les fibres vont s'attacher sur la lèvre supérieure de la ligne oblique du tibia et sur toute l'étendue de la face de l'os située au-dessus de celte ligne.

D'après Cruveilhier, le tendon du poplité se diviserait inférieurement en quatre ou cinq petits faisceaux divergents qui donneraient naissance aux fibres charnues. Cruveilhier compare cette disposition à celle que présente le tendon terminal de l'obturateur interne. - Ce tendon adhère au ligament poplité arqué (ligamentum arcuatum); au dire de Henle quelques libres naissent de ce ligament.

Rapports

Sa face postérieure est recouverte en haut et en dehors par le plantaire grêle, qui la sépare du jumeau externe. Elle est croisée par les vaisseaux poplités et le nerf sciatique poplité interne, qui la séparent de la face profonde du jumeau interne. Sa face antérieure répond au condyle fémoral, à la face postérieure de l'articulation du genou, à l'articulation péronéo-tibiale et au tibia. Son bord supérieur est longé dans sa moitié inférieure par l'artère articulaire inférieure et interne. Son bord inférieur est contigu au bord supérieur du soléaire.

Action

Le poplité :

  • 1° fléchit la jambe sur la cuisse ;
  • 2° imprime à la jambe un mouvement de rotation de dehors en dedans assez énergique.

D'après Henle, les fibres que le poplité envoie au ligamentum arcuatum tendraient cette bande fibreuse pendant la flexion du genou et maintiendraient béant l'orifice qui permet la communication entre la grande cavité synoviale et son prolongement poplité.

Innervation

Le nerf du poplité, no du sciatique poplité interne, prend quelquefois son origine par un tronc commun tantôt avec le nerf du soléaire, tantôt avec le nerf articulaire. Il descend en bas et en dedans, et arrive sur la face postérieure. Le poplité reçoit encore un petit filet venu du tibial postérieur, filet qui, contournant son bord inférieur, s'épanouit sur sa face antérieure.

Variations et anomalies

Le système pronateur de la jambe, normalement réduit au poplité, homologue du rond pronateur, peut être complété par la présence du peroneotibialis de Gruber, homologue du carré pronateur. Comme son homologue antibrachial, le poplité présente parfois deux chefs d'origine. Le chef accessoire, signalé pour la première fois par Fabrice d'Aquapendente, revu depuis par Gruber, Calori, etc., s'insère à la partie supérieure et postérieure du condyle fémoral externe, à la partie adjacente de la capsule articulaire, parfois au tendon du jumeau externe et au sésamoïde si souvent inclus dans ce tendon. De là , il se porte obliquement en bas et en dedans pour rejoindre le corps charnu normal avec lequel lise confond. Gruber a décrit ce poplité bifide sous le nom de poplité biceps. - Macalister a décrit dans le tendon d'origine du poplité un sésamoïde inconstant comme celui observé par Hyrtl et Scheffer dans le tendon d'origine du rond pronateur. - Tandis que la fixité de ce muscle est remarquable (un seul cas d'absence, Ringhoffer, in Virchow's Archiv), la présence du péroneo-tibialis est exceptionnelle : Gruber l'a trouvé 128 fois sur 860 sujets; Knott et Krause 8 fois sur 100. De forme variable, tantôt quadrilatère, tantôt fusiforme, il est transversalement étendu du péroné au tibia et correspond manifestement à l'interosseux de la jambe décrit par Wiedmann chez les chéloniens, au pronator tibiae observé par Humphry chez le cryptobranche. Il est constant chez les oiseaux (Alix), chez la sarigue (Merkel), chez le loup et le renard, les prosimiens et les simiens (Gruber). Ce dernier auteur l'a trouvé 24 fois sur 30 cadavres de chiens.

D'après traité d'anatomie par P. Poirier.

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