Le muscle auriculaire antérieur est situé en avant de l'oreille, dans la partie inférieure de la légion temporale, un peu au-dessus de l'arcade zygomatique. Il est mince et a une forme rayonnée, à base antérieure. Sa longueur est de 2 cm environ.
Il s'insère : d'une part (insertion fixe), à une intersection fibreuse qui lui est commune avec le temporal superficiel ; d' autre part (insertion mobile), par un tendon, à l'épine de l'hélix sur sa face postérieure et à la conque sur son bord antérieur. L'intersection tendineuse .est constante; elle a ordinairement une forme arquée, à convexité antérieure ; elle est située à 15 ou 20 mm. de la scissure préauriculaire ; sa largeur varie de 5 à 10 mm.
La plupart des auteurs font insérer le muscle, en avant, non pas à l'arc fibreux qu'ils paraissent avoir méconnu, mais à la partie temporale de l'épicrâne. En arrière, Henle refuse toute insertion auriculaire aux fibres charnues, qui iraient se fixer par du tissu cellulaire condensé au bord du conduit cartilalagineux, à la capsule articulaire et à un arc tendineux sous lequel passent les vaisseaux temporaux.
Rapports
L'auriculaire antérieur est dirigé un peu obliquement en haut et en avant. Il est plus profond que les autres muscles auriculaires. Sa face superficielle est recouverte par les vaisseaux temporaux et la graisse pré-auriculaire; sa face profonde repose sur l'aponévrose temporale.
Cruveilhier décrit sons le nom d'auriculaire antérieur profond un petit faisceau quadrilatère profond, situé sous le muscle précédent, et qui s'étend de la face externe du tragus à l'apophyse zygomatique. Gegenbaur dit aussi que l'auriculaire antérieur est, dans certains cas, divisé en deux couches, et que là profonde seule arrive alors jusqu'à l'oreille. Macalister considère l'existence d'un auriculaire antérieur profond comme une anomalie rare.
Le muscle temporal superficiel, est décrit dans Henle comme épicrânio-temporal, dans Cruveilhier comme partie antérieure du muscle auriculo-temporal ; Sappey, qui l'a étudié avec plus de soin, lui a donné le nom de muscle temporal superficiel. Plusieurs auteurs, Bertelli entre autres, le confondent avec l'auriculaire antérieur, mais il en est toujours séparé par l'intersection fibreuse que nous avons mentionnée. On peut donc les considérer ou comme deux muscles distincts, ou mieux connue un muscle digastrique, ayant succédé chez l'homme à un mscle unique qui se trouve chez beaucoup d'animaux, sous le nom de muscle orbito-auriculaire, et qui s'étend de l'oreille au bord supérieur de l'arcade orbitaire.
Le muscle temporal superficiel occupe la partie antérieure de la région temporale, entre le muscle frontal et le muscle auriculaire supérieur. C'est un mus(de vaste, mais très mince, de forme quadrilatère ; sa couleur presque toujours pâle contraste avec les fibres rouges de l'auriculaire antérieur. Son existence est constante (Schwalbe dit pourtant qu'il fait quelquefois défaut), mais huit fois sur dix il est à peine visible à l'œil nu. On l'a constaté chez le gorille et l'orang.
Il s'insère, d'une part par son bord antérieur, à la partie temporale de l'aponévrose épicrânienne ; - d'autre part, par son bord postérieur, à l'intersection fibreuse qui le sépare de l'auriculaire antérieur. Ces deux insertions se faisant également sur des parties aponévrotiques. il est difficile de déterminer celle qui est fixe et celle qui est mobile. Logiquement, l'insertion épicrânienne est l'insertion fixe, le muscle se continuant par l'intermédiaire de l'auriculaire antérieur jusqu'à l'oreille qu'il doit mouvoir.
Sappey a décrit un tendon, émané du faisceau supérieur, qui se prolongerait jusqu'à la portion externe du muscle occipital, ce qui produirait un faisceau digastrique ; je ne l'ai pas rencontré, d'autres non plus.
Rapports
Le muscle temporal superficiel est dirigé comme l'auriculaire qu'il continue, obliquement en haut et en avant, par ses fibres moyennes; les postérieures se rapprochent de la direction verticale, et les antérieures sont presque horizontales. Engainé par un dédoublement de l'épicrâne, il présente une face externe, plus superficielle que celle de l'auriculaire antérieur, intimement adhérente à la peau ; une face interne qui glisse imparfaitement sur l'aponévrose temporale. Les vaisseaux temporaux superficiels sont ordinaire- ment sur le muscle, mais je les ai aussi vus au-dessous. Le bord antérieur correspond au bord externe du frontal, le bord postérieur à l'auriculaire antérieur; le bord supérieur s'affronte au bord antérieur du muscle auriculaire supérieur, séparé ou non de lui par un interstice où passe fréquemment une branche artérielle ; le bord inférieur est libre, et longe seulement en avant le bord supérieur de l'orbiculaire des paupières.
Connexions
Chez certains sujets, le temporal superficiel se fusionne complètement en arrière avec l'auriculaire postérieur; chez d'autres, il s'unit en bas au bord supérieur du peaucier. Il est fréquent de le voir, sur son bord antérieur, se mêler par quelques faisceaux à l'orbiculaire des paupières, disposition qui rappelle le muscle orbito-auriculaire des animaux : on a vu ces fibres passer sous le muscle frontal et se prolonger jusqu'au voisinage du grand angle de l'œil. Souvent, le long du bord antérieur, des fibres se recourbent et s'accolent aux fibres externes du muscle frontal; d'ailleurs, chez les prosimiens et chez plusieurs espèces de singes, l'auriculaire antérieur, le temporal superficiel et le frontal forment un seul muscle auriculo-frontal (Gegnbaur).
Bibliographie. - Voy., sur le muscle temporal superficiel, les recherches de Bertelli : (Il muscolo auricolare anterior, in Jahresberichte für Anatomie, 1889), avec les observations critiques de Schwalbe. Kazzander (Internat. Monatschr., 1892) le rattache à l'auriculaire supérieur auquel il serait constamment uni par une couche musculaire plus ou moins mince.
d'après traité d'anatomie par P. Poirier.
