Le muscle grand pectoral le plus superficiel de la région antéro latérale, est un muscle large et triangulaire, situé a la partie antérieure du thorax, et du creux de l'aisselle.

Insertions

Il prend naissance, a l'aide de fibres aponévrotiques fort courtes:

  • sur le bord antérieur de la clavicule, dans ses deux tiers internes (portion claviculaire).
  • sur la face antérieure sternum (portion sternale), ou ses faisceaux, d'origine s'entrecroisent parfois, sur la ligne médiane, avec ceux du coté opposé.
  • sur l'aponévrose abdominale du grand oblique (portion abdominale), par un faisceau rubané, large de 1 a 3 centimètres.
  • sur les cartilages des cinq ou six premières cotes (portion chondro-costale) ainsi que sur la portion osseuse de la sixième ou de la septième.

Les insertions thoraciques du grand pectoral forment, comme on le voit, une longue ligne demi-circulaire, dont la concavité dirigée en dehors regarde le creux axillaire. De cette ligne, tous les faisceaux constitutifs du muscle convergent vers la lèvre antérieure de la coulisse bicipitale de l'humérus et s'y insèrent par un large tendon de forme quadrilatère. Pour atteindre ce tendon, les faisceaux supérieurs suivent un trajet oblique en dehors et en bas les faisceaux inférieurs, un trajet oblique en dehors et en haut; les faisceaux moyens, un trajet plus ou moins horizontal

Le tendon huméral du grand pectoral est en réalité, constitué par deux lames fibreuses, qui sont situées, l'une en avant, l'autre en arrière. Ces deux lames, généralement bien isolées a leur partie interne, là ou elles font suite aux faisceaux charnus, se confondent au niveau de leur insertion a la coulisse bicipitale. Mais elles se réunissent aussi le plus souvent par leur bord inférieur, de telle sorte que la coupe de ce tendon, pratiquée suivant un plan vertical et antéropostérieur, représente assez bien un U majuscule. Les deux lames du tendon huméral sont, du reste, séparées l'une de l'autre par un paquet adipeux. C'est sur la lame antérieure que viennent se terminer les faisceaux descendants du grand pectoral, c'est-à-dire ceux qui se détachent de la clavicule et du tiers supérieur du sternum les autres, les faisceaux ascendants, en atteignant l'aisselle, passent au-dessous de ces derniers, les croisent sous des angles divers et viennent, s'insérer sur la lame postérieure.

Un petit interstice linéaire, rempli de tissu cellulo-graisseux, sépare le plus souvent la portion claviculaire du grand pectoral de sa portion sterno-costale.

Rapports

Envisagé au point de vue de ses rapports, le grand pectoral nous offre a considérer deux faces, l'une antérieure, l'autre postérieure, et trois bords que l'on distingue en interne, supéro-externe et inféro-externe

Sa face antérieure est immédiatement recouverte par l'aponévrose superficielle de ce muscle et, plus superficiellement, par le peaucier, la peau et la glande mammaire.

Sa face postérieure repose, en dedans, sur le sternum, les cotes et les espaces intercostaux. Pinson dehors, le muscle abandonne la paroi thoracique, en formant avec elle un angle dièdre. Il constitue alors, de concert avec le petit pectoral qui le double, la paroi antérieure du creux de l'aisselle et recouvre, de ce fait, tous les organes contenus dans cette importante région t'artère et les veines axillaires, les branches nerveuses du plexus brachial, les muscles coraco-brachial et biceps.

Son bord interne, fortement courbe ainsi que nous l'avons vu, est en rapport avec les os, les cartilages et les aponévroses sur lesquels s'insère le muscle.

Son bord inféro-externe, oblique en dehors et en haut, constitue le bord antérieur du creux de l'aisselle.

Son bord supéro-externe, oblique en dehors et en bas, est sépare du deltoïde par un petit espace triangulaire a base supérieure, que nous désignerons sous le nom d'espace ou interstice delto-pectoral. Dans cet espace, rempli de graisse, chemine de bas en haut la veine céphalique, qui vient rejoindre, au-dessous de la clavicule, la veine axillaire. Plus profondément, on trouve encore dans l'espace delto-pectoral l'artère acromio-thoracique et ses deux branches de bifurcation.

Vers le sommet de l'espace, au niveau de leur insertion humérale, les deux muscles, grand pectoral et deltoïde entrent le plus souvent en connexion intime.

Innervation

Le grand pectoral est innerve par le plexus brachial. Les filets nerveux qui lui sont destines, toujours multiples le pénètrent par sa face profonde. Ils proviennent de deux sources : d'un nerf qui lui est spécial, le nerf du grand-pectoral ou grand nerf thoracique antérieur ; d'un nerf qui lui est commun avec le petit pectoral, le nerf du petit pectoral ou petit nerf thoracique antérieur.

Action

Au point de vue de faction du grand pectoral, nous devons distinguer deux cas, suivant que le muscle prend son point fixe sur le thorax ou sur l'humérus

Premier cas

Si le grand pectoral prend son point d'insertion fixe sur le thorax, il rapproche le bras de la ligne médiane et le porte en même temps un peu en avant ; ce dernier mouvement est du principalement a la portion claviculaire du muscle. Quand le bras est élevé, la contraction du grand pectoral l'abaisse.

 

Deuxième cas

Si le muscle prend au contraire son point d'insertion fixe sur l'humérus, il élève les eûtes sur lesquelles il s'insère et devient ainsi inspirateur. Il peut aussi, quand les conditions sont favorables, lorsqu'on est suspendu par les bras par exemple, et avec le thorax tout entier et, avec lui, toutes les portions sous-jacentes du corps (action de grimper).

Variétés

Le grand pectoral peut se fusionner sur la ligne médiane avec celui du cote oppose, rappelant ainsi une disposition normale chez un grand nombre de mammifères. Il peut se fusionner encore avec le deltoïde- Dans ce cas, la, veine céphalique peut suivre le creux de l'aisselle, ou bien perforer le muscle au-dessous de la clavicule, ou bien encore passer au-dessus de cette dernière pour rejoindre t un des troncs veineux cervicaux. Par contre, on a vu la portion claviculaire du grand pectoral séparée de sa portion sterno-costale par un interstice de plusieurs centimètres de largeur. On a observe, de même, la division de la portion claviculaire et cette de la portion sterno-costale. Tiedemann et Macalister ont rapporté chacun un cas, dans lequel le grand pectoral était divisé en deux portions ou nappes distinctes, l'une superficielle, l'autre profonde.

Le mode d'insertion externe du grand pectoral donne lieu à plusieurs variétés. Outre la lèvre externe de la coulisse bicipitale, qui constitue son point d'attache normal, le grand pectoral vient parfois se fixer par des faisceaux surnuméraires, plus ou moins distincts et fort variables en volume : sur l'apophyse coracoïde ou sur le tendon du coraco-brachial (muscle costo ou chondro-coracoïdien de Wood) ; sur l'aponévrose du bras (muscle costo-aponévrotique) ; sur le trochiter ou sur la lèvre postérieure de la coulisse bicipitale (Calori) ; sur la capsule articulaire ; sur l'épitrochlée (muscle costo ou chondro-épitrochléen) homologue de l'extensor plicae alaris des oiseaux. Tous ces faisceaux surnuméraires, quelle que soit leur insertion externe, peuvent se séparer de la face profonde du grand pectoral ou bien ne présenter avec ce muscle que de simples rapports de contigüité. Dans ce dernier cas, ils peuvent naitre sur les cotes, sur les cartilages costaux ou même sur l'aponévrose abdominale.

De nombreux cas d'absence partielle ou totale du grand pectoral ont été signalés. Mais la plupart d'entre eux me paraissent devoir être rattache a une cause d'ordre pathologique. Ce processus morbide, souvent mal défini, peut agir sur le muscle pendant la vie embryonnaire.

D'après traité d'anatomie humaine L. Testut.

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