La vaginite à Candida est un risque sanitaire mondial qui augmente la morbidité chez les femmes en âge de procréer. Des études récentes ont révélé une incidence élevée de souches de Candida résistantes aux médicaments. De plus, le traitement de la vulvovaginite à Candida pendant la grossesse est difficile car la thérapie antifongique est associée à des anomalies fœtales. Il est donc important de développer de nouvelles stratégies thérapeutiques pour traiter la candidose vulvovaginale.

Méthodologie

Dans cette étude, nous avons utilisé la méthode de diffusion sur disque pour évaluer l'activité anticandidale de différents extraits de Syzygium aromaticum (méthanol, acétate d'éthyle, n-hexane et éther diéthylique) contre C. albicans, C. glabrata et C. tropicalis. De plus, une analyse par chromatographie en phase gazeuse et spectrométrie de masse (GC-MS) de différents extraits de S. aromaticum a été effectuée pour déterminer les composants actifs présentant une activité anticandidale. La cytotoxicité de différents extraits de clous de girofle par rapport à la lignée cellulaire HUH7 a été évaluée.

Résultats

L'extrait d'acétate d'éthyle a présenté la plus forte activité antifongique contre C. albicans, C. glabrata et C. tropicalis, avec des diamètres de zone d'inhibition de 20,9, 14,9 et 30,7 mm, respectivement. La concentration minimale inhibitrice de l'extrait d'acétate d'éthyle de S. aromaticum était de 250 μg/disque contre C. tropicalis, et de 500 μg/disque contre C. albicans et C. glabrata, tandis que la concentration minimale fongicide était de 0,5 mg/disque contre C. tropicalis et de 1 mg/disque contre C. albicans et C. glabrata. L'analyse par GC-MS de l'extrait d'acétate d'éthyle a révélé que le principal composé bioactif était l'eugénol (58,88 %), suivi de l'acétate d'eugényle (23,86 %), du trans-caryophyllène (14,44 %) et du α-humulène (1,88 %). Le test de cytotoxicité a indiqué que l'extrait d'éther diéthylique a démontré l'effet toxicologique le plus faible contre la lignée cellulaire HUH7, avec une CI50 relative de 62,43 μg/ml ; l'extrait méthanolique a démontré une toxicité plus élevée (CI50, 24,17 μg/ml).

Conclusion

Comme l'extrait de S. aromaticum a montré une forte activité antifongique à de faibles concentrations, il peut être une source potentielle de médicaments antifongiques naturels.

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