Intra-pelvien à son origine, le Pyramidal (M. pyriformis) est allongé en pyramide triangulaire à base sacrée, à sommet trochantérien, et aplati d'avant en arrière.

 

Il naît de la face antérieure du sacrum par trois, très rarement quatre digilations qui s'implantent au pourtour des deuxième et troisième trous sacrés et dans les gout- tières qui continuent ces trous en dehors ; ses origines se font par des fibres charnues, recouvertes par quelques pinceaux aponévrotiques(fig. 158). Le trous- seau aponévrotique inséré sur le pont osseux qui sépare les deux trous est le plus fort; souvent, il marque son empreinte sur la face antérieure du sacrum (Voy. sacrum). Ainsi constitué, le Pyramidal se dirige en dehors, en avant et très légèrement en bas, vers la grande échancrure sciatique, au niveau de laquelle il reçoit, par son bord supérieur, quelques fibres charnues provenant de l'os iliaque, au voisinage de la svmphyse sacro-iliaque, et d'autres venant du grand ligament sacro-sciatique. - Dès sa sortie du bassin, il se rétrécit assez rapidement, cheminant entre le moyen fessier et le jumeau supérieur, recouvert par le grand fessier, recouvrant quelques fibres du moyen. Ses fibres se concentrent sur un tendon qui apparaît d'abord sur la face antérieure et le bord supérieur du muscle et va s'insérer, en contractant d'intimes adhérences avec le jumeau supérieur, au bord supérieur du grand trochanter. - Quelques auteurs, après Heinecke, signalent en ce point une petite bourse séreuse.

Rapports

Les rapports de ce muscle sont des plus intéressants. - Dans le bassin, sa face antérieure est en rapport avec le plexus sacré, la portion sacrée du sympathique, les vaisseaux sacrés latéraux et hypograstriques et l'aponévrose pelvienne supérieure sur laquelle se meut le rectum. - Hors du bassin, la face antérieure du pyramidal entre en rapport avec la petite épine sciatique, le petit ligament sacro-sciatique, des fibres du moyen fessier qui s'interposent plus ou moins entre elle et l'os et la partie postérieure de la capsule coxo-fémorale. - La face postérieure répond d'abord au sacrum et au grand ligament sacro-sciatique; hors du bassin, elle est recouverte par le grand fessier. - J'ai déjà montré le bord supérieur du pyramidal, longeant le bord postérieur du moyen fessier, et limitant, avec celui-ci et la partie supérieure delà grande échancrure sciatique, le canal ostéo-fibreux par lequel émergent les vaisseaux et nerfs fessiers. Le bord inférieur limite avec le jumeau supérieur un orifice ou fente triangulaire à pointe trochantérienne, par la base de laquelle émergent le grand et le petit nerf sciatique, l'artère ischiatique, les vaisseaux et le nerf honteux internes. Cet orifice, ou canal sous-pyramidal est plus large, plus facilement dilatable, que le canal sus-pyramidal des vaisseaux fessiers. Je crois, à l'encontre de Bourgery, qu'il constitue la voie la plus favorablement disposée pour les épanchements ou les hernies ischiatiques.

Innervation

Né de la partie postérieure du plexus sacré, le nerf du pyramidal se détache à la hauteur même du muscle, ou très peu au-dessus, et l'aborde par sa face antérieure dans sa portion extra-pelvienne. - Il n'est pas rare de trouver deux ou plusieurs filets très grêles se distribuant au muscle pyramidal.
Variations et anomalies. - Bien que Macalister ait constaté dans un cas l'extension des insertions du pyramidal qui s'étendaient à la cinquième sacrée et au coccyx, on peut dire, d'une façon générale, que dans toutes ses variations, ce muscle présente une tendance manifeste à la réduction et à la perte de son individualité. Sans insister ici à nouveau sur des faits déjà signalés, nous rappellerons sa fusion avec le moyen et le petit fessier. Plus souvent encore, suivant Chudzinski, il peut s'unir aux jumeaux, à l'obturateur interne, et cela surtout dans les races de couleur. Enfin, on a noté sa réduction extrême, sa disparition même (Budge, Macalister, Chudzinski). Certains auteurs ont mis en doute cette disparition, pensant que, souvent sinon toujours, il s'agissait d'une fusion méconnue.

Rapports du muscle pyramidal et du grand sciatique

Le muscle pyramidal ne se présente pas toujours en un seul corps musculaire: il n'est pas extrêmement rare de le voir divisé en deux faisceaux, dont l'un est antérieur à l'autre, et quelquefois un peu supérieur. Ces faisceaux sont généralement de même grosseur; cependant il peut arriver que le faisceau supérieur soit plus considérable. Ces deux portions du pyramidal se réunissent sur un tendon commun et cylindrique, qui peut aussi rester divisé jusqu'au trochanter; il y a alors deux pyramidaux. Cette disposition anormale est expliquée par le passage du tronc ou d'une partie du grand nerf sciatique. Ce nerf, généralement constitué avant d'arriver au niveau du bord inférieur du muscle, passe sous ce bord; ou bien, fait rare, il perfore tout entier le pyramidal. Lorsque les branches sacrées ne se sont pas fusionnées au niveau de l'échancrure sciatique, on peut voir les branches supérieures du plexus (branches postérieures du tronc lombo-sacré et deuxième sacrée) passer entre les faisceaux musculaires. Dans ces cas, le tronc se constitue au delà du muscle, suivant Mouret. Nous avons plus souvent vu (4 fois sur 7) les faisceaux nerveux perforants rejoindre le tronc principal auquel ils s'accolent pour former le nerf sciatique poplité externe.

d'après traité d'anatomie par P. Poirier.

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