La barrière hémato-encéphalique a constitué un obstacle au développement de tests de diagnostic sanguin des démences, car elle limite l'apparition de biomarqueurs cérébraux dans le sang.
Notre objectif était de voir si l'ouverture naturelle de la barrière hémato-encéphalique induite par un accident ischémique cérébral augmenterait les niveaux sériques de biomarqueurs inflammatoires connus pour être élevés dans le cerveau des patients atteints de la maladie d'Alzheimer et d'autres démences neurodégénératives.
Méthodes
Quarante-trois patients atteints d'un accident ischémique cérébral aigu se présentant à l'hôpital universitaire de Stony Brook ont été inscrits de manière prospective à l'étude. Huit de ces patients ont été cliniquement diagnostiqués comme ayant une démence neurodégénérative sous-jacente. Une prise de sang a été effectuée en urgence dans les 72 heures suivant l'apparition des symptômes de l'AVC, et les taux sériques des biomarqueurs inflammatoires classiques, l'interleukine-6 (IL-6) et la protéine C-réactive (CRP) ont été mesurés, ainsi que les taux de protéine S100B (S100B) et de complément C3 (CC3).
Résultats
Les taux sériques d'IL-6 et de CRP chez les patients ayant subi un accident ischémique cérébral aigu et une démence sous-jacente (AIS + D) étaient significativement plus élevés (p = 0,002 et 0,003, respectivement) que chez les patients ayant subi un accident ischémique cérébral aigu seul (AIS). Les taux sériques de S100B et de CC3 n'ont pas différé de manière significative entre les groupes.
Conclusions
Cette étude soutient la possibilité que l'ouverture de la barrière hémato-encéphalique puisse améliorer l'aspect sanguin des tissus cérébraux, marqueurs de l'inflammation associée à la démence neurodégénérative. Une étude plus approfondie est justifiée pour tester cette possibilité, étant donné l'émergence récente de méthodes permettant d'ouvrir la barrière hémato-encéphalique à des fins diagnostiques ou thérapeutiques.